Autour du PSG
Riolo : Le PSG « n’a pas de coach » et « dispose d’une star en toc »
Le journaliste sportif Daniel Riolo a livré son analyse de l’élimination du Paris Saint-Germain en quart de finale de Ligue des Champion face à Manchester City (3-2 au cumulé). Et il désigne deux grands coupables : Laurent Blanc et Zlatan Ibrahimovic.
« Blanc préparait une surprise, mais on ne s’attendait pas à ce qu’elle soit d’ordre tactique. Exit le 4-3-3, idée fixe du coach. Avec cinq joueurs défensifs, l’équipe doit s’articuler en 3-5-2 ou 5-3-2. Gros pari pour un match aussi important. Le genre d’innovation qui peut vous faire passer de héros à zéro et/ou inversement. Forcément, on pense au France-Espagne de l’Euro 2012. Ce soir-là, Blanc avait innové contre toute attente et cela lui avait pété à la tronche.
Pendant cinq minutes, City met son bloc haut. Le pressing est bon et le PSG tarde à rentrer dans son match. Mais très vite, Paris reprend le ballon. Une possession énorme à ce niveau. On dirait le PSG en L1. Le seul souci, de taille, c’est qu’il n’y aucune occasion si ce n’est un super coup franc d’Ibra détourné par Hart.
Les deux latéraux, Maxwell et VDW, ne montent pas assez et finalement Man City ne souffre pas dans cette situation. Petit à petit, les Citizens mettent un plan de jeu de contre en place. Le PSG ne rentre pas dans les 30m de City. Di Maria, Ibra ont du mal à créer du jeu et Cavani semble loin devant eux.
Le jeu du PSG est non seulement stérile, mais pire, il ressemble au jeu de la baballe à sa mémère… Et sur un ballon joué avec trop de nonchalance, Aguero file au but. Trapp le fauche. Peno. Pas carton rouge. Et en plus, la vedette de City tire à côté. Ça aurait pu virer au cauchemar dès la 30e, ça ressemble à une soirée miracle. (…)
Une occasion et c’est tout. Pour une équipe qui doit gagner, c’est trop peu. Matuidi, Motta, Verratti, le fameux milieu n’existe plus. Dire que Blanc fait n’importe quoi est un euphémisme et seule une qualification peut le sauver. Le résultat comme seul échappatoire, bouclier à sa médiocrité. Aguero a laissé le PSG en vie. A lui d’en profiter.
Man City ne fait pas peur, vraiment. Pourtant, ce PSG ne le met pas en danger. Le niveau d’ensemble reste faible.
Le PSG s’enfonce. Pourquoi une telle apathie ? Parce que le club n’a pas de coach, parce que l’équipe dispose d’une star en toc qui se transforme en grand dadais dès que l’adversité se fait plus forte.
Le jeu de City est pauvre, mais ses gros joueurs font le travail ? L’abnégation d’Aguero, les mouvements de Silva. Même un mec limité comme Mangala fait ce qu’il doit faire, étouffer Ibra. Et puis, il y a De Bruyne, un vrai bon joueur. Une belle frappe. 1-0. Paris doit en mettre deux, mais comment ? Avec qui ?
Il faut maintenant tirer les enseignements, tourner une page. Changer de chapitre. Blanc n’a jamais été rien d’autre qu’un GO, il est temps d’avoir un vrai coach. Ibra, lui, est venu pour marquer des buts et faire gagner la L1. Il l’a fait, on le savait. On savait aussi qu’il ne pourrait rien apporter de plus. En rediff, il verra peut-être Real-Wolfsburg. Il comprendra peut-être ce qu’est un vrai grand joueur !
Le PSG a donc fait quatre quarts de suite, c’est bien. Mais maintenant, il faut passer à autre chose. »
Si se concentrer sur Ibrahimovic pour l’échec offensif du PSG n’est pas juste, il y a une part de vérité. On attend de lui d’être le leader de l’attaque, d’amener du danger, mettre des buts. Et il a clairement failli sur les deux matchs en loupant les meilleures occasions du PSG.
Blanc n’est pas le seul responsable, les joueurs auraient pu faire mieux, peu importe le système. Mais face à un tel échec collectif, il est logique de pointer du doigt le coach, surtout quand il en est à son 3e revers de suite avec le club.
Il ne faut pas tout jeter ou chercher à remplacer tous les joueurs, mais il faut faire des choix l’été prochain pour améliorer l’équipe et faire avancer le projet. Et cet été, contrairement aux deux derniers, il ne devrait pas s’agir de petites retouches.