LDC
Anderlecht/PSG – Les individualités ont couvert la défaillance collective
Ce soir, le Paris Saint-Germain se déplaçait à Anderlecht pour la 3e journée de la phase de poules de Ligue des Champions. Si le score est très flatteur (victoire 0-4), il ne reflète pourtant pas la physionomie du match.
Un match face à une équipe à priori à sa portée, et qui privilégie l’offensive: sur le papier, une simple formalité. Oui, mais Anderlecht y a cru. Et sans Alphonse Areola, le résultat aurait été tout autre. Les consignes d’Unai Emery étaient pourtant claires: un trident offensif exempté de repli défensif. Objectif: garder de la fraîcheur pour les phases offensives.
Edinson Cavani ne se replie donc pas comme il pouvait le faire auparavant. Neymar et Kylian Mbappé descendent jusqu’à la ligne médiane, prêts à lancer des contres-attaques supersoniques. Ce qu’ils ont globalement réussi, malgré un déchet très important à ce niveau. Cavani a eu au moins 5 occasions franches pour 1 seul but. Mbappé, de son côté, a marqué et offert un but à Cavani. Il a tout de même raté au moins 3 occasions très franches.
Neymar a dribblé, provoqué, tenté de combiner. Mais il offre finalement un match moyen, rattrapé par son but sur coup-franc face à un mur qui a oublié la règle d’or: un mur reste un mur, et ne saute pas. La ligne offensive a été prolifique, mais la marge de progression reste énorme.
Un milieu totalement absent
Mais si Neymar et Mbappé ont manqué de réalisme, ils ont surtout dû décrocher pour construire les actions. En effet, ils ont cruellement manqué de soutien. Adrien Rabiot était aux abonnés absents. Marco Verratti a fourni quelques bons ballons. Mais son impact dans le jeu est encore en-deçà de ce que l’on peut attendre d’un joueur d’un tel calibre.
Quant à Thiago Motta, il se contente de passes latérales, bien loin des « passes laser » de ses années précédentes. Si, offensivement, le trident semble malgré tout s’en sortir, c’est surtout dans l’impact défensif que le manque d’implication du milieu de terrain pose problème. Sur chaque occasion franche belge, les attaquants ont pu arriver lancés à pleine vitesse, à peine gênés par un milieu parisien sans mordant, laissant Presnel Kimpembe et Marquinhos livrés à eux-mêmes.
Des latéraux à la dérive
Layvin Kurzawa et Dani Alves sont également fautifs sur chaque offensive belge. Si Alves a fourni quelques bons ballons offensifs, Kurzawa n’a rien apporté. Et s’ils sont restés sur le banc ce soir, Thomas Meunier et Yuri Berchiche délivrent des prestations de qualité à chaque fois qu’ils sont sollicités, apportant offensivement et surtout solides dans le repli défensif.
Dani Alves répond présent dans les grands rendez-vous, il l’a prouvé à la Juventus la saison passée. Mais sur la durée d’une saison, il semble délicat de lui faire enchaîner les matchs. Il ne faut pas oublier qu’il a 34 ans et son voyage en sélection laisse des traces. On l’a vu sur les 2 derniers matchs, avec notamment une titularisation surprise au milieu contre Dijon. Hier, ses jambes étaient clairement très lourdes. Il faudra faire confiance à Meunier, qui le mérite. Heureusement hier que la charnière centrale et Areola ont assuré.
Un patchwork d’individualités
Ainsi, cette saison, le PSG additionne les talents en attaque et en défense, mais ne dégage jamais l’impression d’être une équipe cohérente et au diapason. Sans métronome, sans cohésion défensive ou offensive, la ligne d’attaque et la défense centrale brillent.
A contrario, le milieu et les latéraux se montrent chacun leur tour par intermittence, mais jamais tous à la fois. Si la comparaison avec le style du FC Barcelone semble à première vue tentante, il faut se souvenir qu’à chaque titre du Barça est associé un trio de choc au milieu de terrain. Que ce soit Xavi, Iniesta, Busquets, Fabregas, Deco, Rakitic voire Edmilson, le milieu barcelonais a toujours fait le lien entre les phases défensives et offensives, permettant alors d’exonérer les attaquants de repli. Et la cohésion d’équipe était tout autre.
Le PSG gagne facilement, pour l’instant. Il faut dire qu’à part un Bayern à l’envers, il n’a affronté qu’une seule équipe susceptible de vraiment lui poser problème. C’était l’Olympique Lyonnais et il avait fallu 2 buts contre leur camp pour que le PSG s’impose dans la douleur à l’issue d’un match qu’il n’avait pas maîtrisé. Toutefois, lorsque le niveau de l’adversaire commencera à s’élever, il faudra que le PSG soit une équipe s’il veut réussir.