Ligue 1
Riolo « 2-2, c’est sévère pour Paris. Mais on a encore noté les carences défensives et le banc trop court »
Hier soir, en clôture de la 17e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain a concédé le match nul 2-2 face à l’OGC Nice, qui reste donc leader avec 4 points de plus que les Parisiens et 1 unité d’avance sur l’AS Monaco. Le journaliste Daniel Riolo a livré son analyse de cette rencontre dont le résultat est décevant pour le PSG. Mais il y a aussi de bonnes choses à retenir.
« Jusqu’au but de Cyprien, le PSG fait un gros match. Intensité, pressing, il y a tout ce qu’il faut. Nice ne sort pas un ballon et doit son salut aux défaillances parisiennes dans le dernier geste. Quand on mise autant sur les latéraux, il faut qu’ils soient bons au moment de centrer. Ce n’est pas le cas d’Aurier et Kurzawa. Présents, actifs, animateurs des couloirs, ils ratent quasiment tous les centres.
Mais la copie reste bonne. Bonne donc jusqu’au coup franc (32e). Certes Cyprien le tire très bien, mais pas dans la lucarne. Un doute est largement autorisé quant au placement d’Areola. Un tir qui fait but et des cadeaux, c’est ce que le PSG fait de mieux en ce moment. Alors avant la pause, Marquinhos et Silva offrent une passe décisive à Plea ! 2-0 (45+3) ! C’est incroyable. Ce PSG manque de confiance. Un rien semble le faire douter. »
Un scénario tristement classique
Paris a largement dominé l’entame du match. Difficile de critiquer les Parisiens, sauf sur un élément essentiel (il faudra peut-être le rappeler aux joueurs): l’efficacité. Et a force de voir les occasions être gâchées ou repoussées de peu par Nice, on se doutait qu’un but niçois allait venir. Comme une mauvaise habitude à laquelle on ne peut plus résister. Quoi de mieux qu’un coup-franc plein axe avec un gardien qui a pris 5 buts sur les 5 derniers tirs cadrés? Tout le monde le pense au Parc et cela ne loupe pas: Nice ouvre le score sur son premier tir.
Les centres loupés sont un vrai problème. Il est normal de ne pas tout réussir. Mais quand une grande partie de la stratégie vise à placer les arrières en bonne position pour centrer afin de trouver les attaquants, notamment Edinson Cavani, il faut que les latéraux arrivent à bien placer le ballon. Ce qui n’est pas arrivé en première période. De quoi de poser des questions sur lesplaces de titulaires d’Aurier et Kurzawa, surtout le premier. Le second n’a pas eu le même confort pour centrer. Le latéral droit a été plusieurs fois tout seul, mais n’a pas su offrir des ballons de but en première mi-temps. Sauf un qui termine en belle frappe du latéral gauche, sauf que la passe semblait être pour Thiago Motta.
Et le scénario s’aggrave avec une erreur défensive qui traduit les doutes parisiens du moment. Marquinhos et Thiago Silva se manquent, Areola ne sauve rien. 0-2, certains pensent que le match est fini. Sauf que le PSG a largement dominé et n’abandonne pas.
Quand les centres sont bons, c’est plus simple
« Vu le score, Emery n’attend pas pour changer. Lucas entre et Matuidi revient au milieu. Paris met le pressing. Aurier réussit un centre et Cavani relance la partie (46e) ! Pour s’en sortir, Paris va devoir faire une énorme seconde période et surtout être enfin efficace.
Après Aurier, c’est Kurzawa qui réussit un centre. Assez dangereux pour que Cardinale se déchire. Cavani pousse au fond, 2-2 (60e) ! Le match est haletant. Paris continue de largement dominer le match. Nice enchaîne quelques passes, mais reste loin du but parisien. Le PSG donne autant l’impression d’être au-dessus que de pouvoir sombrer à nouveau. »
Enfin, en seconde période, les centres ont été de qualité. Il n’y a pas de secret, Cavani en a profité pour marquer par deux fois. On peut lui reprocher de ne pas mettre toutes les occasions, mais il inscrit encore un doublé. Et sur le peu de centres qui lui sont arrivés, c’est déjà très bien. Ce n’est même pas que Nice a particulièrement craqué, simplement que les passes arrivent enfin aux joueurs dans la surface. Malheureusement, la maîtrise du match ne se traduit pas en victoire. Il y a même une petite baisse de régime après le 2-2.
« Avec son milieu à 3 traditionnel, le PSG tient mieux le ballon. Le choix initial de Matuidi devant peut être jugé raté. Mais vu les performances de Lucas en ce moment et celles de Matuidi face à Arsenal dans ce rôle, l’idée n’était pas si affreuse.
A force de mettre du pressing pour rien, puis pour revenir dans le match, Paris fatigue.
Favre fait entrer Balotelli en joker. Emery lance lui Ben Arfa à la place d’un Verratti épuisé. Le PSG prend un risque d’autant que Motta est lui aussi bien cuit.
Paris n’a plus la force d’aller chercher la victoire. Nice tient son nul. En n’ayant quasiment rien fait, c’est un bel exploit.
2-2, c’est sévère pour Paris. Mais on a encore noté les carences défensives et le banc trop court. Lucas et Ben Arfa n’ont en effet rien apporté. »
Il y a du mieux, mais aussi beaucoup de travail à faire
Certains ne comprennent pas que Matuidi joue ailier gauche, il y est pourtant plutôt intéressant. Et comme souligne Riolo, surtout si on le compare à l’apport de Lucas et Ben Arfa. Les deux entrants offensifs ont déçu. La rentrée de Ben Arfa a surtout permis de souligner à quel point Marco Verratti est précieux. On ne peut pas en vouloir qu’à Ben Arfa tant le petit italien est génial, mais il doit être capable d’apporter plus quand il rentre en cours de match. Le jeu a ralenti, le pressing s’est relâché. Pour la première fois depuis le début de la seconde mi-temps, Nice a pu respirer. Le PSG a encore eu quelques occasions, mais n’a pas su les terminer.
On retient de ce match que le PSG a besoin d’un peu plus sérénité en défense, ce qui passe aussi par des arrêts du gardien. Cela soulagerait un secteur défensif qui se sent toujours en danger (même le tir presque au centre du but et peu fort de Balotelli à 30 mètres a pu faire peur). Et bien sûr il faut une attaque plus efficace. Cela passe par de meilleures performances des ailiers Di Maria et Lucas, du milieu offensif Ben Arfa, mais aussi des latéraux. De longs ateliers de centres pourraient faire le plus grand bien. Au moins, le PSG a montré qu’il a de la qualité (certains en doutaient) et du caractères (beaucoup en doutaient).