Clasico
Clasico : la pression est sur l’OM !
Jusqu’à présent, le mauvais début de saison phocéen était presque masqué par des résultats satisfaisants en Ligue des Champions. Or, depuis mercredi, Marseille a compromis ses chances de qualification pour les huitièmes de finale de cette compétition, en s’inclinant à domicile face à l’Olympiakos (0-1). Le lendemain, le club phocéen faisait savoir, par l’intermédiaire d’un communiqué, qu’André-Pierre Gignac était mis à l’écart du groupe. En apprenant sa non-titularisation face aux Grecs, le Martégal a littéralement pété un plomb : il a alors jeté une bouteille d’eau et proféré des insultes à l’encontre de Didier Deschamps. Le clash entre le champion du Monde 1998 et son attaquant illustre totalement les tensions qui peuvent régner dans le vestiaire du vice-champion de France en titre.
Chacun ses clashs
Le PSG n’a pas été épargné non plus par les tensions cette semaine. Nenê et Mathieu Bodmer ont eu une altercation jeudi à l’entraînement. Les deux hommes se seraient insultés après une remarque ironique de l’ancien Lyonnais à destination du Brésilien. Sauf que ce clash entre les deux joueurs franciliens semble bien moins important que celui existant entre Deschamps et Gignac. « Tout est ok avec Nene. On va tout faire pour que nos supporters soient fiers de nous dimanche », écrivait Bodmer sur son compte Twitter hier. A Paris, la grande majorité des joueurs fait bloc derrière Antoine Kombouaré. Pour preuve, les déclarations de soutien se sont multipliées lorsque le technicien kanak s’est retrouvé menacé par une éventuelle arrivée de l’Italien Carlo Ancelotti à son poste.
Deschamps esseulé
Coté sudiste, une bonne partie de l’effectif serait favorable à un remplacement de Deschamps. Celui-ci ne fait pas l’unanimité auprès de ses joueurs. Mathieu Valbuena, Benoît Cheyrou, Charles Kaboré, Souleymane Diawara, Rod Fanni, Stéphane Mbia, Morgan Amalfitano, les frères Ayew et Jérémy Morel ont déjà eu des différends avec lui cette saison. La division règne au sein du groupe marseillais, d’autant que plusieurs éléments se trouvent nettement plus proche de José Anigo. Entre le directeur sportif et l’entraîneur, les relations sont délétères. A Paris, Leonardo a récemment clairement affiché son soutien à Antoine Kombouaré. Comme si l’ambiance n’était pas assez tendue à l’OM, Deschamps a été interrogé au sujet de la mise à l’écart de Gignac en conférence de presse, vendredi. Énervé, l’ancien joueur de la Juventus Turin a refusé de répondre à certaines questions, telles que « Y-a-t-il des clans à l’intérieur du vestiaire ? », ou « Pourrez-vous continuer à travailler avec André-Pierre Gignac ? ». « Je ne veux pas perdre mon temps avec des éléments perturbateurs, quels qu’ils soient… », s’est-il contenté d’indiquer.
Licenciement(s) en vue ?
A Marseille, l’unité n’existe pas. Les Olympiens ne sont pas parvenus à battre le moindre club classé dans la première partie de tableau en Championnat cette saison. Une nouvelle défaite au Stade Vélodrome dimanche soir les reléguerait à quinze points de leur rival et les plongerait dans une grave crise. Un licenciement de Didier Deschamps serait alors plus que jamais d’actualité. Il ne faut pas se leurrer: si c’est le PSG qui s’incline, la question se posera également pour Antoine Kombouaré, surtout que le club de la capitale reste sur une défaite à domicile face à Nancy (0-1). La tension est palpable dans les deux camps, mais la balance du stress penche clairement plus d’un côté que de l’autre.
Arnaud Lapointe