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Anigo : « Je n’ai jamais détesté le PSG »

Marseillais pure souche, José Anigo ne donne pas l’impression de porter le PSG dans son coeur et cela semble réciproque. Pourtant, le directeur sportif de l’OM assure ne pas avoir de haine contre le club de la capitale et s’intéresse même à son évolution depuis de longues années.

« Je n’ai jamais détesté le PSG, ou un autre club, au point d’en concevoir de la haine. J’ai plutôt joué avec ma marseillitude, je foutais un peu le bordel avant les clasicos, ça me plaisait. Je me suis assagi. Parce que la rivalité s’est déplacée du terrain aux tribunes, puis en dehors, il y a trois ans, avec des événements graves à Marseille. Ça devenait malsain, on allait finir par tuer le clasico. J’ai perdu quatre clasicos comme entraîneur de l’OM. Je vivais sans doute ces matchs beaucoup trop dans l’émotion. Et ça, tes joueurs le ressentent. Il vaut mieux être un entraîneur non-marseillais dans ces moments-là. A Paris, Vahid Halilhodzic était lui aussi à fond. On faisait notre travail, mais à l’époque je faisais aussi mon show. Je ne le referais plus aujourd’hui. Je ne partirais pas en vacances avec Vahid, mais je lui serrerai toujours la main si je le croise. Je ne suis pas rancunier, je défends juste mes couleurs. Et ce qu’il fait avec la sélection algérienne, dans un contexte compliqué, c’est la marque d’un bon entraîneur. Je retiens un souvenir : le but de Basile Boli, cette tête de 18 m (NDLR : 22 mai 1993, 3-1 pour l’OM). J’étais dans les tribunes avec mes potes d’Endoume, j’ai vu un Stade-Vélodrome chavirer sur le toit ! Sinon, j’essaie d’oublier un match, le 3-0 chez nous de mars 2003. Je revois la course de Ronaldinho, sa feinte de frappe, Hemdani piégé et le Brésilien qui tire dans le but vide. On parle beaucoup d’Ibra, mais n’oubliez pas Ronaldinho. Sur la première marche des plus grands du PSG, rajoutez Ronnie », a rappelé le dirigeant marseillais dans Le Parisien.

Anigo a ensuite énuméré les personnes qui selon lui ont permis au PSG d’avancer et qu’il apprécie particulièrement, avant de s’exprimer sur son homologue Leonardo. « Francis Borelli a été un président emblématique, un homme passionné. Ce genre de mec, ça me plaisait, je le respirais. Idem pour Alain Cayzac, que j’aime beaucoup. Quand je l’entends parler du PSG, il est légitime. D’autres ont juste été des présidents du folklore, qui se sont servis de ce club pour leur notoriété personnelle. Ils se reconnaîtront. Mon PSG, c’est Mustapha Dahleb, un monstre, Antoine Kombouaré, qui a eu la douleur de partir en laissant le club à la première place, ou encore Alain Roche, que j’apprécie. Dans l’effectif actuel, Clément Chantôme me plaît fortement. On sent un garçon entier, discret, pas bling-bling pour un sou. L’altercation Amalfitano-Matuidi, il ne faut pas en faire un fromage, il y a eu un engagement bien plus violent sur d’autres clasicos. Je n’ai pas spécialement discuté avec Leonardo dans les couloirs du Vélodrome. Je respecte l’homme et le joueur, et je ne jugerai pas le directeur sportif. Mais je me sens plus proche, aujourd’hui, d’un Bernard Lacombe, à la longévité et au sérieux impressionnants, a-t-il raconté, avant de conclure tout de même sur sa passion pour Marseille. Marseille, je ne peux pas m’en détacher longtemps. Mais je passe régulièrement sur la capitale, j’ai des amis là-bas, qui tiennent des restaurants, des bars… Et ce ne sont pas que des Marseillais montés à Paris! J’emmène mes enfants à Disney, on va voir des spectacles sur les Grands Boulevards. Je ne passe pas inaperçu, je me fais souvent brancher, pas chahuter. J’ai aussi de la famille à Paris ! Mes neveux, notamment, qui portent le nom d’Anigo. Les pauvres… Parfois, je les plains. » 

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