Editos
PSG – Edinson Cavani, le réveil c’est pour ce soir?
Après 15 jours sans jouer, le PSG retrouve les terrains de Ligue 1 demain, sur la pelouse du stade Vélodrome de Marseille. Pendant cette coupure due à la trêve internationale, ParisFans vous propose un suivi des performances de chacun des joueurs de l’effectif depuis la dernière trêve. Aujourd’hui, c’est Edinson Cavani.
Des performances en demi-teinte depuis janvier 2014
Recruté pour 63 millions d’euros à l’été 2013, Cavani est le joueur le plus cher de l’effectif parisien, et l’un des plus gros salaires. Lors de son arrivée en provenance de Naples, l’Uruguayen sort de trois saisons pleines où il compte 104 buts à son actif pour le club Napolitain. Cela fait de lui le 3e meilleur buteur européen derrière Lionel Messi et Cristiano Ronaldo sur la même période. Excusez du peu !
Le PSG pense tenir son goleador uruguayen. Un alter-égo de Zlatan Ibrahimovic en attaque, ainsi qu’un deuxième joueur capable de terminer chaque année meilleur buteur du championnat de France. Hormis la première partie de saison l’an passé, où Cavani parvient à s’installer un temps en tête du classement des buteurs, El Matador n’a jamais totalement répondu aux attentes.
On a tout écrit à son sujet : difficultés d’adaptation en France, problèmes relationnels avec Ibrahimovic, isolé au sein du vestiaire, coupé de sa famille, problèmes familiaux avec son divorce, en conflit avec Laurent Blanc, velléités de départ… Difficile parfois de déceler le vrai du faux. Mais dans le cas de Cavani, l’adage est vrai : pas de fumée sans feu. On ne peut nier que le numéro 9 parisien n’est pas totalement épanoui au PSG. Pour mémoire, il a lui-même fait part d’un certain malaise dans une interview au journal l’Equipe, publiée la veille de Chelsea/PSG, l’an passé.
Si les statistiques ne doivent pas être considérées comme le seul étalon de la performance d’un footballeur, elles sont souvent parlantes. Qui plus est dans le cas d’un buteur. Lors de sa première saison, Cavani a inscrit 25 buts toutes compétitions confondues en 41 rencontres, soit une moyenne de 0,58 buts par matchs. Si ce ratio est assez loin de ses standards napolitains (0,70 de moyenne sur les 3 saisons cumulées), il est tout à fait acceptable. Surtout pour une première saison. Mais en 2014/15, Cavani atteint péniblement les 0,44 buts en moyenne.
Le Club obligé de sanctionner son joueur
Lors de la dernière trêve, Edinson Cavani a pu rentrer chez lui se ressourcer en Uruguay. Et, visiblement, l’attaquant n’était pas très motivé à l’idée de retrouver la grisaille parisienne. De lui-même et sans en informer le club, El Matador décide de s’octroyer quelques jours de vacances supplémentaires. Si le cas du joueur Sud-Américain qui prolonge un peu ses vacances d’hiver est bien connu des clubs européens, la décision de Cavani n’a fait que mettre en lumière ses problèmes familiaux. A son retour en France, l’attaquant a tout simplement avoué que ses enfants lui manquaient trop, et qu’il n’a pas pu se résoudre à les quitter si vite. La raison paraît tout à fait compréhensible et acceptable, et la sincérité des propos de Cavani semble évidente.
Mais ces quelques jours de plus seront décisifs pour le joueur. La situation du PSG à la trêve s’apparente à une mini-crise, et Laurent Blanc commence à être sérieusement remis en cause au sein même de la direction. Le technicien doit réaffirmer son leadership sur son groupe, et modifier son style de management. Cavani et Lavezzi en font les frais en se voyant infliger chacun 3 matchs de mise à l’écart du groupe pour leurs débordements. Cavani manque donc les deux matchs de coupe à Montpellier et à Saint Etienne, ainsi que la 20e journée de Ligue 1 à Bastia, qui a vu le PSG s’incliner lourdement 4-2.
Edinson Cavani a donc fait son retour à la compétition en 2015 lors du PSG/Evian lors de la 21e journée de Ligue 1. Rentré sous les sifflets à la 69e minute, l’Uruguayen marque pour son retour et le PSG s’impose 4-2. Une partie du stade soutient alors l’attaquant en scandant son nom. Lors du match suivant, en Coupe face à Bordeaux, toujours au Parc, Cavani marque à nouveau, et le PSG obtient sa qualification pour le tour suivant au terme d’une victoire 2-1. Cavani est l’auteur d’une bonne première mi-temps. Deux buts en deux matchs pour son retour, on pense alors qu’El Matador est bien décidé à se faire pardonner de son mauvais comportement pendant la trêve hivernale. Il semble alors être la recrue du mercato parisien.
La suite est moins rose. L’Uruguayen, qui va pourtant enchaîner les titularisations, fait preuve de maladresse devant le but, ou traverse les matchs de manière fantomatique. Le 30 janvier, lors de la réception de Rennes au Parc, Cavani sort sous les sifflets du stade, et adresse quelques mots à son coach. Propos qui trahissent son énervement.
On retrouve alors le Cavani brouillon, qui perd ses face à face contre les portiers adverses, et qui semble rater des contrôles faciles.
Des motifs d’espoir
Depuis la reprise, Cavani a disputé 15 matchs dont 13 comme titulaire et a inscrit 5 buts.
Malgré toutes les critiques auxquelles doit faire face le buteur parisien, il a aussi réalisé de belles prestations en 2015. Remarque intéressante, la plupart l’ont été lors de matchs de coupe. Hormis son but contre Bordeaux, il a aussi marqué face à Nantes toujours en Coupe de France, dans un match maîtrisé par le PSG. Contre Monaco, il inscrit l’un des deux buts parisiens, alors qu’il avait paru emprunté en championnat trois jours plus tôt contre le même adversaire. Mais Cavani a surtout marqué un but d’une importance capitale contre Chelsea lors du match aller. Le but du 1-1, qui permet de préserver l’espoir, et de faire vivre le scénario fabuleux que l’on connaît lors du retour à Stamford Bridge. Dans l’antre des Blues, Cavani a aussi été un atout pour le PSG. Il a certes manqué l’occasion d’ouvrir le score, après avoir effacé Courtois d’un crochet. Mais difficile de lui en vouloir.
D’une part, Paris s’est tout de même qualifié. Le scénario aurait pu être tout autre si Paris avait ouvert la marque. D’autre part, il a fait ce soir-là ce qu’il fait de mieux: se mettre au service du collectif. Réduit à 10, les parisiens ont pu compter sur les courses incessantes de leur partenaire. Cavani n’a eu de cesse de presser les joueurs anglais, de se replacer pour défendre son couloir. Son apport défensif a d’ailleurs été souligné cette semaine (https://www.parisfans.fr/coupes/ldc/les-parisiens-se-prennent-pour-des-marathoniens-163506.html). El Matador est devenu El corredor de maratón.
Malgré ses difficultés à convertir ses occasions, Cavani conserve la confiance de son coach, bien conscient que l’apport de son numéro 9 ne se limite pas seulement à ses buts. Le dernier but d’Edinson Cavani en Ligue 1 commence tout de même à dater. Il remonte à la 21e journée face à Evian, et Cavani n’occupe que la 14e place du classement des buteurs avec 8 petits buts en Ligue 1.
Si l’Uruguayen préfère le couperet des matchs de coupes pour briller (meilleur buteur du PSG en C1 avec 6 réalisations en 8 matchs et 4 buts en 5 matchs dans les coupes nationales), il ferait bien de considérer le Classico de dimanche soir comme un match de coupe. La chaleur du Vélodrome lui rappellera sûrement celle du San Paolo à Naples. Et elle pourrait déclencher le réveil d’El Matador !