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LDC – Roger-Petit s’inquiète pour le PSG, s’interroge pour Thiago Silva, mais croit en Cavani
Suite à la victoire du Paris Saint-Germain contre l’AS Saint-Etienne (1-3, quart de finale de Coupe de France), le journaliste Bruno Roger-Petit a livré son analyse sur son blog. Et il avoue être inquiet avant le déplacement à Chelsea mercredi prochain en Ligue des Champions, sauf pour Edinson Cavani.
« Sirigu n’aime pas qu’on lui demande si le PSG a douté après la défaite face à Lyon. Interrogé sur le sujet après la victoire des Parisiens face à Saint-Etienne en Coupe de France (1-3), il a répondu : « Beaucoup, car on est nul, on est une équipe de merde », avant de tourner les talons. Ainsi vont les joueurs du PSG, sûrs d’eux-mêmes et de leur valeur. Convenons-en : le classement de Ligue 1 et leur position en Coupe de France et de la Ligue tout autant. En France, quand le PSG perd, c’est un accident, il n’y a donc pas de raison pour un joueur de ce club de céder au doute.
Sauf qu’il y a la Ligue 1 d’un côté, et la Ligue des Champions de l’autre. Sauf que le PSG va affronter Chelsea la semaine prochaine à Stamford bridge. Sauf que le PSG n’a qu’un petit but d’avance. Sauf que, n’en déplaise à Sirigu, on est en droit de poser quelques questions sur l’état de ce PSG avant ce rendez-vous crucial.
Prenons Thiago Silva par exemple. En début de semaine, pour avoir émis un doute de manière un peu insolente sur le niveau actuel du pilier de la défense centrale du PSG, l’auteur de ces lignes a été accablé par bien des critiques. Or, sur la pelouse de Saint Etienne, le capitaine courage de Paris a encore traversé quelques petits passages à vide. Surtout en première période. On l’a aussi vu en fin de match, quand les Verts pressaient pour égaliser quand le score était encore de 2-1 en faveur du PSG, rater une passe adressée à l’un de ses milieux, mettant son équipe en difficulté. A-t-on le droit de s’interroger sur ce que cela peut signifier ou pas ?
En matière de football, comme en politique, la vérité d’un moment n’est pas gravée dans l’éternité. Thiago Silva est un défenseur formidable, c’est entendu. Mais à quelques jours du match contre Chelsea, il lui arrive de montrer, parfois, de petits signes de faibless qui peuvent inquiéter. Pourquoi ? Parce que Diego Costa ou Hazard, ce ne sont pas Soderlund ou Nolan Roux.
Fort heureusement, Cavani est redevenu Cavani. La vérité de janvier, que les Cavanihaters pensaient établie de manière définitive, n’est pas celle de mars. En mars, Cavani marque. Cavani adresse des passes décisives. Cavani est inépuisable. Cavani est au mieux. Et c’est tant mieux pour le PSG.
Ainsi va le PSG. Entre espoir et doute. Au gré des humeurs de ses joueurs. Une ombre plane sur le destin de Thiago Silva, sans dissiper son aura encore, et la lumière revient sur Cavani, mais sans anéantir sa part d’ombre de manière définitive. Et l’on pourrait aussi évoquer ici Trapp, Verratti, Matuidi, Lucas et quelques autres, tous évoluant entre ombre et lumière, chacun dans leur genre. »
Le moins bien d’un soir tristement provocateur d’inquiétude pour le futur
Comme beaucoup d’observateurs du football, Roger-Petit tombe donc cette critique et inquiétude simpliste : il y a eu un loupé contre une équipe d’un niveau moyen (l’ASSE dans le cas échéant), la même ferait mal contre un gros club, il faut donc s’inquiéter.
Certes, une perte de balle est plus dangereuse contre Chelsea que Saint-Etienne, mais les Parisiens le savent aussi. Rien ne dit que le PSG perdra des ballons ainsi mercredi prochain, encore moins Thiago Silva.
Peut-être oublie-t-il que les joueurs savent contre qui ils jouent? Et, forcément, il y a une forme d’adaptation (car être dans chaque match pendant 90 minutes à 100% n’est pas possible). Alors on peut reprocher au PSG de s’être un peu endormi à Saint-Etienne, mais on ne peut pas déjà penser que les Parisiens feront la même erreur à Stamford Bridge.
Surtout que les joueurs pensent aussi au fait de ne pas se blesser (il suffit de voir le visage de Matuidi lors de sa sortie pour le comprendre). Il y a des distractions, c’est normal.
Et, de toute façon, les joueurs sont humains. Cela semble évident, mais il paraît bon de le rappeler à certains. Cela implique qu’ils ne sont pas toujours dans la même forme, qui elle dépend de nombreux facteurs.
Même Thiago Silva, défenseur central impérial depuis des mois, peut avoir quelques soirées de moins bien. Sans oublier que le milieu parisien était affaibli sur la fin de match contre Saint-Etienne, ce qui influe sur la relance.
Ce qui est étrange c’est d’autant s’inquiéter pour le PSG, comme si c’était la seule équipe à avoir des soirées moyennes, des joueurs parfois un peu moins en forme.
PSG et autre grands européens, un jugement différent
Certains diront « oui mais l’attaque du Barça met toujours des buts ». C’est vrai, ce trio est impressionnant. Mais il s’agit ici de l’un des meilleurs trios de l’histoire de ce sport, avec notamment Lionel Messi, quintuple Ballon d’Or (un record).
Et même les Catalans ont des soirées un peu moins flamboyantes. Si l’on parle surtout des 4, 5 à 0 (voire encore plus de but des Barcelonais), personne ne doute du Barça quand il gagne 1-3 à Gigón (le 17 février), actuel 19e de Liga, ou 1-2 à Las Palmas le 20 février, ce club étant 15e du championnat espagnol. Non, là, en France du moins, on retient que le génial Barça a encore gagné.
Combien de spécialistes se sont inquiétés pour le Bayern Munich lors de sa difficile victoire contre Darmstad (14e) 3-1 le 20 février? De sa courte victoire en Coupe d’Allemagne 2-0 contre Bochum, qui pourtant joué tout une mi-temps à 10? Ou de sa défaite contre Mayence (5e) 1-2 il y a deux jours?
Les journalistes, Bruno Roger-Petit en tête, s’inquiète pour le PSG et de petits signes de déconcentration, même dans les victoires. Pourtant, c’est le lot de toutes les équipes d’avoir des moments de moins bien. Même les grands clubs. Peut-être est-ce un manque d’habitude en France. Peut-on vraiment penser qu’une grande équipe gagne tout ses matchs 5-0 malgré l’enchaînement des matchs, les pépins physiques et des adversaires très motivés?
Bizarrement, Roger-Petit le rappelle lui même (mais l’oublie) : la Ligue 1 et la Ligue des Champions sont des compétitions très différentes. On ne peut se dire que l’on verra le même PSG en championnat qu’en Europe. Cela n’a presque aucun sens. De même qu’il faut se méfier de Chelsea, qui loupe sa saison en Premier League, mais reste un adversaire redoutable.
Enfin, bien que Cavani soit un grand buteur, l’éloge de Bruno Roger-Petit est étrange. Pourquoi se concentrer sur l’Urugayen? Il a marqué et fait un bon match, certes, mais il n’était pas seul. Ibrahimovic lui fait la passe sur les deux premiers buts du PSG. On peut surtout féliciter le duo. D’ailleurs, la passe de Cavani en madjer ne semble pas volontaire, il ne faut peut-être pas trop s’appuyer sur cette « passe » pour dire qu’il est génial. Mais son but avec un contre-pied mis à Ruffier est très encourageant, de l’appel à la frappe.
Mais il ne fait aucun doute que toute l’équipe se mettra au niveau de la Ligue des Champions la semaine prochaine. C’est un autre palier que la Ligue 1, mais les joueurs le savent. Et ils ont déjà prouvé qu’ils savent hausser leur niveau très haut.