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LDC – Ménès : Le bon match de Chelsea, Trapp, Lucas et Zlatan; le but au bon moment de Cavani
A la suite de la victoire du Paris Saint-Germain face à Chelsea hier soir en 8e de finale aller de Ligue des Champions (2-1), le journaliste sportif Pierre Ménès a livré son analyse du match sur son blog.
« Si on devait juger ce résultat en quelques mots, on pourrait presque dire, sur le scénario de la rencontre, que Paris ne s’en sort pas trop mal avec cette courte victoire devant Chelsea. Une équipe londonienne que j’ai trouvée très bonne. Infiniment supérieure à celle du début de saison, mais aussi à ce que j’ai pu voir depuis l’arrivée d’Hiddink, même si elle a connu sa première défaite depuis que le technicien néerlandais a succédé à Mourinho. En terme de qualité de jeu, ces joueurs qui restent tous des stars à leur poste ont joué avec une autre intensité et une autre motivation qu’en Premier League, où ils n’ont plus rien à craindre ni à espérer.
Hier soir au Parc, on a vu une équipe de Chelsea qui a joué au ballon. En y étant d’ailleurs plus ou moins contrainte par les absences. Avec les blessures de Zouma et de Terry et la suspension de Matic, il restait surtout à Hiddink des joueurs à vocation offensive. Au final, c’est un style de jeu qui lui va bien. Au bout d’un quart d’heure de jeu, les Bleus ont commencé à bien faire tourner, sous l’impulsion d’un Willian qui est dans la forme de sa vie, cette bonne période s’achevant par la tête de Costa détournée sur sa barre par Trapp.
Au bout d’un quart d’heure parce qu’avant ça, le PSG avait réalisé une entame exceptionnelle en termes de pressing, de possession de balle et d’intentions de jeu. Mais une entame stérile au niveau des occasions, avec simplement une bonne frappe de Verratti repoussée par Courtois. Et c’est au moment où le club anglais semblait avoir repris les choses en main que Paris a frappé, sur ce coup-franc en force d’Ibra détourné par Mikel. Le même Mikel qui a égalisé sur corner juste avant la mi-temps, en reprenant à bout portant après un contrôle du genou. Honnêtement, le score de parité était tout à fait justifié à la mi-temps.
Après le repos, Trapp a montré toutes ses qualités en gagnant son duel avec Diego Costa. C’est un gardien qui fera toujours plus d’erreurs que Sirigu – qui en faisait très peu – mais qui est aussi capable d’exploits que le gardien transalpin ne réalisait pas. A l’image de cet arrêt de la première mi-temps sur la tête de Costa, il a été décisif dans un match de Ligue des Champions. Et puis quand on parle d’être décisif en Ligue des Champions, on a vu un bon Ibra, qui marque avec une certaine réussite mais qui a pesé, a été bon dans le jeu et a fait partie des nombreux Parisiens qui ont inquiété le formidable Courtois en seconde période, avec Lucas et Di Maria notamment.
Un deuxième acte pendant lequel les Parisiens se sont créés beaucoup d’occasions sous l’impulsion d’un Verratti qui, pendant les 75 minutes qu’il a disputées, a été étincelant. A un quart d’heure de la fin, Blanc a décidé de sortir Lucas – il y aura peut-être débat sur lui mais moi je l’ai trouvé bon dans son travail de harcèlement défensif et offensif et dans ses prises de risque – pour Cavani, qui sur sa seule occase a marqué un très joli but. Après tout, que Cavani ne marque pas le samedi contre Lille mais qu’il le fasse le mardi en Ligue des Champions, ce n’est pas plus mal. Pour lui comme pour le club. »
Si Chelsea a en effet eu des occasions et a su tenir le ballon par période, il y a quand même eu beaucoup plus de football du côté du PSG. Mais les contres des Blues ont été dangereux et sont une source d’inquiétude pour le match retour. Mais dire que Paris « ne s’en sort pas trop mal » semble un peu injuste.
Les Parisiens ont fait 2 fois de tirs que leurs adversaires (20 à 10), presque de même pour les passes (685 à 380). D’ailleurs, la possession de balle est parisienne (64.7% à 35.3%), et les hommes de Laurent blanc ont obtenu 3 fois plus de corners (9 contre 3). Une domination dans les chiffres que l’on a pu sentir sur le terrain. Chelsea a dégagé le ballon de nombreuses, alors que le PSG n’a quelques fois eu recourt à cette pratique pour ressortir le ballon.
Toutefois, Chelsea a clairement su se procurer des occasions très dangereuses, mais Trapp a fait un très bon match. Comme le souligne Ménès, si l’Allemand fait parfois des erreurs, il est capable de parades décisives (prendre le but à la 15 minutes sur la tête de Diego Costa aurait pu beaucoup compliquer le match du PSG).
On a aussi vu une plutôt belle attaque parisienne, même s’il a manqué de l’efficacité (là, Courtois n’a pas aidé, avec encore de très belles parades). Lucas et Ibrahimovic notamment ont montré qu’ils pouvaient être utiles dans les grands matchs, malgré les inquiétudes de certains.
Quant à Cavani, il est parfois rageant, voire désespérant, quand il loupe des choses qui semblent facile en championnat (le match face à Lille est un bon exemple), mais il est essentiel quand il est en forme et donne la victoire dans un grand match comme hier.
Alors au final, grâce à son état d’esprit aussi, on aime le voir sur le terrain avec le maillot du PSG, mais on ne lui en voudrait pas d’être un peu plus régulier, même dans les petits matchs. Même si, clairement, à choisir entre samedi dernier et hier soir, c’est bien en Ligue des Champions qu’il fallait marquer.