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Verratti revient sur ses débuts au PSG, en LDC, son jeu, Motta, Pastore et ses ambitions

Arrivé au Paris Saint-Germain en 2012, Marco Verratti, milieu de terrain âgé de 29 ans, dispute sa 10e saison sous le maillot Rouge et Bleu. Il s’agit aussi de sa 10e campagne européenne, qui débutera ce mardi (21h) face à la Juventus de Turin. À cette occasion, le milieu de terrain italien a accordé une interview à RMC Sport, durant laquelle il est revenu sur ses débuts, mais aussi le souvenir de son premier match de LDC sous les couleurs parisiennes.

Cela fait 10 ans que vous êtes au PSG, qu’est-ce que cela vous fait d’être devenu une légende du club ?

«C’est quelque chose dont je suis fier assurément. Le fait de faire partie de ce club depuis 10 ans… Je ne m’y attendais. C’est vraiment quelque chose dont je suis fier. C’est un grand club qui a de grands objectifs chaque année. Donc il n’y a rien de mieux pour moi que de jouer au football avec ces grands champions pour tenter de gagner des trophées importants.»

En quoi le PSG est-il si spécial à vos yeux ? Si on met de côté les ambitions du club.

«Le club m’a tout donné il m’a permis de connaître le plus haut niveau et j’ai ressenti des émotions indescriptibles depuis que je suis ici. Mon parcours ici m’a apporté que des choses magnifiques et chaque jour j’ai l’impression d’être comme au premier jour.»

Verratti «Mes enfants ont grandi ici et je me rends compte qu’ils auront des énormes opportunités à l’avenir en terme éducatif et culturel.»

Et la ville pour quelqu’un venant des provinces italiennes, dans quelle mesure Paris a-t-il eu un impact sur vous ?

«Au début c’était un peu dur. C’est une grande ville et comme vous l’avez dit je viens d’une petite ville. C’est pourquoi j’ai eu besoin de temps pour m’installer. Maintenant plus je connais Paris plus je l’apprécie. C’est une ville qui a beaucoup à t’offrir à tous les points de vue. Mes enfants ont grandi ici et je me rends compte qu’ils auront des énormes opportunités à l’avenir en terme éducatif et culturel. Ici, il y a une culture très différente, ce qui ouvre ton esprit assez rapidement. C’est une ville magnifique. Chaque partie de Paris est belle, il est difficile de la décrire ou de choisir un seul endroit.»

Vous avez parlé de vos débuts, qu’est-ce qui vous a manqué, ou qu’est-ce qui vous manque encore en Italie, le cas échéant ?

«Je pense que quand vous avez traversé un tel changement ce qui vous manque le plus ce sont vos amis et votre famille. Comme nous l’avons dit c’est une ville qui vous offre tout, donc de ce point de vue rien ne m’a manqué, mais le fait que ma famille et mes amis soient loin, après avoir toujours été là pour moi, a certainement été la partie la plus difficile. Maintenant ils ont la possibilité de voyager puisque ma mère et mon père ont pris leur retraite et mon frère peut facilement voyager aussi donc je me sens bien et ils sont aussi très heureux quand ils viennent me rendre visite.»

Verratti «Ce sont les matchs au cours desquels vous pouvez voir les gens soutenir leur équipe avec beaucoup plus d’enthousiasme»

Avec l’équipe nationale Italienne vous avez pratiquement tout gagné. La seule chose qui vous manque encore c’est la Lihuz des Champions dont vous rêvez toujours. Avez-vous un souvenir particulier de vos compagnes européennes avec le PSG ?

«Je pense que la Ligue des Champions est la compétition la plus importante. C’est une compétition unique, il n’y a pas beaucoup de matchs que vous devez gagner pour aller jusqu’au bout, mais c’est difficile car vous affrontez les meilleures équipes du monde et les meilleurs joueurs du monde. Donc la Ligue des Champions à partir du moment où vous entendez cette chanson en début de match, c’est toujours quelque chose de spécial. Ce sont les matchs au cours desquels vous pouvez voir les gens soutenir leur équipe avec beaucoup plus d’enthousiasme et chaque match vous apporte quelque chose, de bons souvenirs même si ce moment de victoire manque toujours.»

Y-a-t-il un match en particulier dont vous vous souvenez ?

«Il est difficile d’en choisir un mais nous avons disputé des matchs magnifiques. Je me souviens de cette victoire à Stamford Bridges à 10 contre Chelsea (en 2015). Il y a eu beaucoup de matchs magnifiques car on joue dans des stades magnifiques, où vous jouez à l’extérieur et 60.000 supporters soutiennent l’équipe que vous affrontez… C’est un rêve d’enfant qui se réalise : avoir la possibilité de jouer un tel match.»

Verratti «Je sais quel rôle je joue dans cette équipe et j’essaie de jouer pour eux puisque le football est un sport d’équipe.»

À quel point avez-vous mûri en tant que joueur depuis que vous êtes arrivé au Paris Saint-Germain ?

«Je pense que lorsque vous jouez ce genre de matchs avec toute votre expérience, le fait que vous vous entraînez avec de vrais champions, si vous êtes un gars intelligent, vous allez mûrir. Sans aucun doute maintenant quand je suis sur le terrain je me sent mature et responsable. Je sais quel rôle je joue dans cette équipe et j’essaie de jouer pour eux puisque le football est un sport d’équipe. Bien sûr lorsque vous vous êtes amélioré d’un point de vue individuel vous pouvez donner plus à l’équipe. En même temps je pense que l’équipe sera toujours là première priorité donc je me rend disponible, je sais ce qu’il faut que je fasse et je me sens plus responsable.»

Tu as peut-être aussi appris à mieux te gérer ?

«Au fur et à mesure que vous gagnez de l’expérience et que vous jouez plus de matchs, ça vous apporte quelque chose, donc comme je l’ai dis plus tôt, si vous êtes un gars intelligent et que vous avez toujours envie d’apprendre, même quand vous avez 30 ans, vous ne cesserez jamais. Le fait de jouer des matchs importants m’a beaucoup aidé. Le fait de penser davantage à ce qui se passe sur le terrain plutôt qu’à l’arbitre, m’a permis de voir les choses plus clairement et sont plus faciles à gérer maintenant.»

Verratti «Jouer simple au football est parfois la chose la plus difficile à faire»

Y-a-t-il quelqu’un qui vous influencé plus que d’autres au cours de votre maturation ?

«Sans aucun doute, j’ai eu la possibilité de jouer avec de grands champions sur le terrain mais c’était aussi des champions en dehors du terrain. Je pense à mes débuts avec Ibra, Thiago Motta, Maxwell. J’ai beaucoup appris de chacun d’entre eux. Ibra avec son aura invincible, Thiago Motta qui a joué au même poste que moi. J’ai beaucoup appris de lui. Jouer simple au football est parfois la chose la plus difficile à faire, c’est une personne qui ne semble pas vouloir briller quand vous êtes à ses côtés et vous vous en rendez compte avec la manière qu’il a de faire fonctionner l’équipe. Et puis il y avait Maxwell… Il est plus âgé maintenant mais c’est un gars extrêmement humble qui m’a donné beaucoup conseils. Il a été comme un grand frère pour moi donc je pense que ces trois personnes ont marqué mes débuts.»

Verratti «Maintenant il est certainement plus facile d’assumer ces responsabilités qu’à 19 ans»

Qu’elle est la différence pour vous entre ce garçon de 18/19 ans qui est arrivé dans ce championnat et cet homme de 30 ans qui est devenu leader de son équipe ?

«Je pense en fin de compte dans le football avoir 18 ou 30 ans, n’est pas ce qui compte vraiment. Ce qui compte vraiment c’est ce qui se passe sur le terrain et si vous êtes bon quand vous avez 18 ou 19 ans, j’avais les mêmes responsabilité à l’époque qu’aujourd’hui. Maintenant il est certainement plus facile d’assumer ces responsabilités qu’à 19 ans, mais même quand j’avais 19 ans, et encore plus à mon poste, quand nous jouions un match important, je devais être près et si je ne l’étais pas, je devais m’assoir sur le banc donc j’ai du grandir rapidement.»

Verratti «Nous avons un objectif commun, nous voulons gagner des titres nationaux, mais aussi la Ligue des Champions»

N’avez-vous jamais eu le moindre doute sur le fait que vous étiez arrivé trop tôt, que vous aviez peut-être les yeux plus gros que le ventre ?

«Bien sûr quand il fallait faire un choix j’avais des doutes, mais je suis incroyablement heureux depuis que je suis ici même 10 ans plus tard. La Serie A me manque parceque c’est ce que je regardais quand j’étais enfant, mais ici j’ai eu ce dont j’avais besoin pour me développer et m’amuser. Nous avons un objectif commun, nous voulons gagner des titres nationaux, mais aussi la Ligue des Champions même si ce n’est pas facile. Ces derniers temps nous avons toujours fait partie de ce groupe de cinq ou six clubs qui étaient en lice pour la gagner et c’est un sentiment formidable.»

Pour clore cette première partie de l’interview nous parlerons de l’entraîneur Christophe Galtier, quel a été son impact ? A-t-il influencé l’équipe et comment vous sentez-vous lorsque vous jouez pour lui ?

«Il a un impact important, c’est un homme intelligent, qui sait comment gérer une équipe mais plus que ça. C’est un entraîneur préparé qui nous donne l’organisation dont nous avons besoin. Quand une équipe a autant de grands joueurs comme Lionel Messi, il n’y a pas besoin de leur dire ce qu’ils doivent faire. Il doit faire fonctionner les choses sur le terrain et il doit s’assurer que chaque joueur, dans l’équipe première ou sur le banc a le même objectif.»

Verratti «Un an auparavant je jouais en Serie B et un an plus tard je me suis retrouvé à jouer la Ligue des Champions avec ces coéquipiers»

Nous sommes ici pour fêter vos dix ans de Ligue des Champions avec le PSG et pour revenir sur cette équipe. Tout d’abord quel souvenir gardez-vous de votre premier match ?

«Je me rappelle comment ça a commencé. C’était le premier match de Ligue des Champions et quand cette chanson retentit vous réalisez que vous jouez la Ligue des Champions. Un an auparavant je jouais en Serie B et un an plus tard je me suis retrouvé à jouer la Ligue des Champions avec ces coéquipiers. J’ai regardé Thiago Silva et Ibrahimovic la jouer à la télévision, des joueurs qui ont fait de grandes choses en Serie A et jouer avec eux dans ce match était important pour moi. Une fois sur le terrain j’étais lucide avec un esprit clair. J’ai juste pensé à m’amuser et à profiter de la situation. J’ai simplement pensé à faire ce qu’il fallait pour l’équipe à faire ce que je devais faire et ce que je sais faire.»

Verratti «je pense que pour être un joueur de ce niveau il faut avoir quelque chose en plus.»

A cet âge, 18 ans était-il difficile d’avoir l’esprit clair sur le terrain ?

«Je pense que tous les joueurs qui ont joué la Ligue des Champions, moi compris ont ce petit quelque chose de plus que le talent, qu’il soit naturel ou acquis avec l’expérience, au fond de notre esprit qui nous permet d’être calme dans ces situations. J’ai vu beaucoup de joueurs talentueux qui n’ont pas pu atteindre ce niveau, beaucoup de mes amis étaient de grands joueurs quand ils étaient enfants et ils jouent maintenant dans des ligues inférieures. Donc je pense que pour être un joueur de ce niveau il faut avoir quelque chose en plus.»

Parlons de la composition de l’équipe. Qui était le gardien le but ?

«Le gardien de but était Sirigu, il est arrivé ici un an avant moi donc il m’a beaucoup aidé sur le terrain et en dehors.»

Lors du dernier euro c’est lui qui a écrit des messages pour vous inspirer avant la finale non ?

«C’est le genre de personne qui se soucie plus de faire ce qui est bon pour l’équipe que ce qui est bon pour lui et il y a de moins en moins de gens comme ça dans le monde. Il est de vieille école, le type de joueur qui se donne à fond même à l’entraînement, même s’il n’est pas aligné dans le onze il est essentiel pour l’équipe, il a été indispensable pour l’Euro.»

Qui était l’arrière droit ?

«C’était Christophe Jallet, il a joué longtemps ici et il était aussi capitaine. Son style était simple et il donnait tout à chaque match. Il n’était pas le meilleur joueur sur le terrain mais il savait comment jouer et il le faisait au maximum de ses capacités.»

Vous savez qui était au poste d’arrière gauche ?

«Maxwell, pour ceux d’entre nous qui ont joué avec lui, il est impossible de le sous-estimer, il avait le talent pour jouer en tant que numéro 10 s’il voulait. En plus de cela c’est une personne merveilleuse. Pour moi celui qui l’a rencontré a eu de la chance, c’est un grand joueur et une grande personne en général.»

Deux Brésiliens, la paire de défenseurs centraux qui étaient-ils ?

«Thiago Silva et Alex. Deux Brésiliens atypiques pour être honnête car ils ont passé la majeure partie de leur carrière en Europe. Ils avaient également un style de jeu simple. Alex était massif mais il était très timide, tout comme Thiago, l’un des meilleurs défenseurs avec lesquels j’ai eu le plaisir de jouer. Il avait tout, une grande technique et quand il s’agissait de défendre c’était un  »monstre » comme on l’appelle au Brésil.»

Verratti «il m’a fait comprendre que l’on peut être spécial même en jouant au football à deux touches»

Un milieu de terrain à trois, vous et … ?

«Thiago Motta et Clément Chantôme. Comme je l’ai déjà dit Thiago Motta est un joueur qui m’a beaucoup apporté, j’ai eu beaucoup de plaisir à jouer avec lui, chaque match avec lui était un plaisir, il était capable de rendre tout facile, alors que ça ne l’était pas du tout. Il a été un professeur exceptionnel pour moi car il m’a fait comprendre que l’on peut être spécial même en jouant au football à deux touches. Dans sa simplicité Thiago a été vraiment spécial. Et puis Chantôme c’était le genre de joueur qui bouge beaucoup sans le ballon en faisant beaucoup d’efforts pour aider ses coéquipiers. Il correspondait parfaitement à cette équipe.»

Parlons des trois attaquants ?

«Jeremy Ménez et Javier Pastore c’étaient des magiciens, de la pure magie. Même pendant les séances d’entraînement vous les voyez faire des choses et vous vous demandiez :  » comment ont-ils fait ça ? » Du talent pur on naît avec tout simplement. Ils étaient capables de décider de l’issu d’un match en une seule action.»

Pastore était un ami très proche ?

«Oui j’étais le témoin de mariage de Flaco. Notre amitié est très forte et nous sommes proches de sa femme aussi. Nous avons grandi ensemble, nous avons passé tellement de temps ensemble. Nous nous sommes vraiment lié l’un à l’autre et nos enfants ont plus ou moins le même âge. Il est arrivé aussi ici à un jeune âge et nous avons partagés beaucoup d’expériences.»

Verratti «Si quelque chose n’allait pas il vous le disait immédiatement dans l’intérêt de l’équipe»

Et l’attaquant … ?

«Ibra (Zlatan Ibrahimovic), il était si génial, un joueur si important pour le Paris Saint-Germain parceque comme je l’ai dis les nouveaux propriétaires du club venaient de lancer un nouveau projet et Ibra a beaucoup aidé en dehors du terrain également, il a aidé toute l’équipe à grandir. Il était le genre de personne capable de vous dire n’importe quoi en face. Si quelque chose n’allait pas il vous le disait immédiatement dans l’intérêt de l’équipe. Ce n’est pas une personne égoïste. Lorsqu’il parle il le fait pour aider l’équipe et l’équipe d’encadrement à progresser. Avec ses conseils il a énormément aidé le PSG à grandir et à devenir le club qu’il est aujourd’hui.»

Vous avez dit qu’à une occasion il a dit à son entraîneur « Je suis Dieu ».

«Oui il a dit à l’entraîneur de ne pas s’inquiéter, il a demandé à Ancelotti  »est-ce que vous croyez en Dieu ? » Et Ancelotti a répondu  »Oui »  »Ne vous inquiétez pas alors » lui a dit Ibrahimovic,  »parceque Dieu est en face de vous et il vous fera gagner ce soir. » C’était le match décisif pour gagner la Ligue 1 contre Lyon. Nous avons fini par gagner et c’était notre premier titre de champion. En outre cela faisait 20 ans que le Paris Saint-Germain n’avait pas remporté de titre de champion. C’est un autre souvenir extraordinaire que je garde de mon expérience au club.»

Verratti «Vous pouvez parler de tout avec lui que ce soit du football ou de votre vie privée, d’un problème personnel que vous avez en dehors du terrain»

Et un entraîneur spécial aussi.

«Oui le coach vous pouvez constater vous-même, tous ceux qui ont eu la chance de joueur avec lui, de jouer pour lui, ont de très bons souvenirs. C’est un entraîneur exceptionnel, mais aussi une personne formidable. Vous vous sentez encouragé à faire de votre mieux pour lui car il est toujours là pour vous, dans les bons comme dans les mauvais moments. Vous pouvez parler de tout avec lui que ce soit du football ou de votre vie privée, d’un problème personnel que vous avez en dehors du terrain. Il est toujours là, toujours disponible pour vous écouter. Avec ce genre de personne, je crois que vous êtes plus motivé pour faire de votre mieux car elle le mérite.»

Verratti «Il faisait beaucoup de courses avec le ballon et il pouvait marquer un ou deux buts»

«Blaise Matuidi était le poumon de l’équipe il était partout sur le terrain, où que vous regardiez il était là. C’était un joueur extrêmement important car nous nous entendions bien quand nous jouions ensemble. Il faisait beaucoup de courses avec le ballon et il pouvait marquer un ou deux buts. Il avait une excellente relation avec Ibra. Je me souviens lui avoir dis que j’avais l’impression de ne pas avoir besoin de courir autant parceque tout le travail sans ballon que trois milieux de terrain pouvaient faire, il pouvait le faire tout seul.»

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