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Verratti explique sa façon de jouer et raconte l’approche d’Ancelotti avec lui
Marco Verratti, milieu de 29 ans du Paris Saint-Germain, s’est confié dans une interview publiée par L’Equipe ce mardi. L’international italien, arrivé à Paris en 2012 en provenance de Pescara, a notamment évoqué (en plus de son regard sur les statistiques et les tirs) son style de jeu si particulier. S’il donne parfois des frayeurs avec ses dribbles et relances devant la surface, le Petit Hibou explique qu’il n’a jamais peur avec le ballon dans les pieds et qu’une belle passe pour ressortir de son camp est toujours la priorité. Une confiance, des qualités et une vision du jeu qui ont même amené l’ancien entraîneur parisien Carlo Ancelotti (janvier 2012 à juin 2013) aujourd’hui au Real Madrid à changer sa façon de le coacher.
Verratti « Si on est là, c’est parce qu’on a du talent, des qualités que d’autres n’ont pas. »
Je ne dégage jamais même dans une situation dangereuse ?
En fait, je me sens à l’aise, c’est ma façon de voir le football. Je ne veux jamais frapper un ballon juste pour le dégager. Si j’attire deux ou trois adversaires sur moi, cela veut dire que je libère aussi un ou deux coéquipiers. Je veux réussir la passe qui va déclencher une action. Je sais que, parfois, c’est dangereux. Mais il faut prendre ses responsabilités. Si on est là, c’est parce qu’on a du talent, des qualités que d’autres n’ont pas. Cela a toujours été ma façon de jouer et je ne la changerai jamais. Même si on encaisse un but à la suite d’une perte de balle.
Verratti « Je ne pense jamais à perdre le ballon. »
Je n’ai pas peur même face à Manchester City ?
Non. Je ne pense jamais à perdre le ballon, même si ça peut arriver. J’ai confiance en moi, je joue au foot pour prendre du plaisir avant tout. Les attaquants pensent au but, moi, je pense à faire jouer l’équipe de la plus belle façon possible. À chaque fois que je rentre sur le terrain, je ne pense qu’au beau jeu. Parce qu’en jouant bien, tu as plus de chances d’obtenir un bon résultat.
Comment savoir quand lâcher la balle et quand la conserver ?
Avant, je tenais beaucoup plus le ballon que maintenant. Désormais, je sens mieux quand je dois le conserver et sentir la pression de l’adversaire avant de faire une passe qui l’éliminera. Une bonne passe, c’est comme un bon dribble. Il arrive que les gens me prennent pour un fou mais ça vient aussi tout seul, c’est naturel.
Verratti « Ma pierre à moi est de bien faire jouer l’équipe, de lui donner de la tranquillité. »
Ancelotti, au début, me prenait à part et me disait : ‘Marco, s’il te plaît, quand t’es pris, ferme les yeux et tire dans le ballon le plus loin possible.’ Puis, plus tard, il m’a dit : ‘Bon, Marco, fais ce que tu veux car je sais que c’est ton jeu. Ou je te laisse sur le banc ou je te prends comme tu es, parce que tu ne changeras jamais’. (…) On arrive à la victoire ensemble et chacun doit mettre sa petite pierre pour y parvenir. Ma pierre à moi est de bien faire jouer l’équipe, de lui donner de la tranquillité, de faire des efforts pour mes coéquipiers et de récupérer des ballons. »
Verratti a fait peur à plus d’un entraîneur, supporter ou coéquipier. C’est un style de jeu osé qui sort de la prudence habituelle. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres joueurs qui ne font pas que dégager le ballon. Mais ceux qui cherchent autant à ressortir avec une passe, parfois après un dribble qui peut être devant voire dans la surface, sont rares. Et l’Italien ne le fait pas que le plaisir.
Même si on voit bien que c’est une donnée importante pour lui. Il aime jouer ainsi et ne veut donc pas changer. Mais il saurait sans doute s’adapter si cela ne fonctionnait pas. C’est justement parce que son style est un avantage pour son équipe qu’il aime tant être ainsi sur le terrain. Avec ses qualités, dans la technique, la vision du jeu et la capacité à rapidement changer de direction, Verratti peut énormément apporter à son équipe. Il peut se sortir de presque n’importe quel pressing et sait en plus faire une part pour lancer une occasion dans la foulée.
Il serait donc dommage de s’en priver. Même Ancelotti, grand entraîneur qui a souvent un jeu plutôt prudent, a fini par céder face au profil si particulier de Verratti. Ce dernier cherche le beau jeu, car il considère que c’est ainsi qu’il peut aider son équipe à gagner. Difficile de lui reprocher ses idées quand il les exécute aussi bien. Le tout étant que le reste de l’équipe sache bien l’accompagner et profiter de son style. L’Italien ne peut pas non plus ressortir complètement tout seul. Il faut des mouvements et des joueurs pour ensuite bien utiliser le ballon que le Petit Hibou ressort.
