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Ligue 1 - Frédéric Thiriez félicite le PSG "ce titre récompense une qualité de jeu"

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Thiriez : « Laisser le PSG recruter l’effectif qu’il souhaite »

Ce soir, la Ligue 1 reprendra ses droits avec un premier match entre Montpellier et le PSG. Frédéric Thiriez, heureux de voir de grands clubs avec de grands joueurs émerger en France, attend ce moment avec impatience.

« La Ligue 1 est devenue un des principaux centres d’intérêt de la planète Football, a-t-il observé. Elle a changé de dimension. On a trois des plus grands attaquants du monde avec Zlatan (Ibrahimovic), Cavani et Falcao. C’est extraordinaire. On a des investisseurs étrangers très solides avec le Qatar, la Russie et l’Azerbaïdjan (à Lens, en L?2). On est aussi en train de se remettre à niveau sur le plan des stades grâce à l’Euro 2016. La saison dernière, la L?1 a battu avec 967 buts un record qui tenait depuis vingt-huit ans. On est passés de 20 à 30 M€ pour les droits de diffusion à l’étranger. L’Allemagne est à 100 M€, vous avez une idée de mon objectif, mais la progression est énorme. L’affluence dans les stades avec 7,3 millions de supporters remontent aussi (+?2,6 %). La tendance est positive. (…) C’est une tarte à la crème. Le PSG remplit le Parc des Princes mais aussi les stades de ses adversaires. On sent parfois des jalousies, même des relents presque de xénophobie à l’égard des investissements étrangers, mais la réalité est là : tout le monde est gagnant. Dans un Championnat, il faut des locomotives. Cela fait des années qu’on dit que la L?1 est nulle, qu’il n’y a pas de grands clubs. Il faut aussi regarder les faits : la saison dernière, le PSG n’a pas écrasé le Championnat. On parle beaucoup du budget de Paris (400 M€), mais celui de Monaco avec 130 M€, si on ne prend pas en compte ses avantages fiscaux et sociaux, est du même ordre que celui de Lyon et Marseille, autour de 120 M€. On se dirige vers un Big Four à l’anglaise. (…) L’excitation est là mais… deux hirondelles ne font pas le printemps, c’est vrai. Le football est en récession à l’image de notre économie. Les recettes de transferts sont en baisse, celles des billetteries ne sont pas terribles et celles de sponsoring s’effondrent. Les clubs sont obligés d’ajuster leurs dépenses. Le départ de Lisandro de Lyon est un cas typique. En dehors de Paris et Monaco, la masse salariale des clubs est en baisse de 8?%. C’est énorme. Cette année, on aura un déficit entre 50 et 70 M€ en L 1 contre 61 M€ la saison dernière. Ce n’est pas bon, mais ce n’est pas une catastrophe. »

Dans cet entretien accordé à L’Equipe, Thiriez a également été invité à s’exprimer sur les propos de certains dirigeants de clubs de Ligue 1, qui se plaignent de voir le PSG et Monaco ne pas investir sur le marché français. « Certains présidents se plaignent du contraire. Je ne vais certainement pas rétablir des quotas d’achat de joueurs français alors qu’ils sont illégaux depuis vingt ans, ce n’est pas sérieux. De plus, sportivement, veut-on oui ou non que le PSG remporte une Coupe d’Europe ? Si on le veut, il faut le laisser recruter l’effectif qu’il souhaite. Si la taxe à 75% m’inquiète ? Oui ! Si jamais le taux de la taxe Buffet est augmenté (taxe sur les droits TV), qui est déjà payé à 90?% par le football, et si la taxe à 75?% (sur la part des revenus supérieure à 1?M€) voit le jour, ce serait scandaleux. La taxe à 75?% rapporterait semble-t-il 200 M€ à l’État. Savez-vous à combien s’élèverait la contribution du football ? À 87 M€. Ce n’est pas possible. Il y a une discrimination avec les autres sports, les sportifs individuels qui s’installent en Suisse, avec les artistes qui ne seront pas touchés et les autres entreprises, qui peuvent délocaliser, différer les salaires ou payer en actions. Tout le monde sent bien que quelque chose ne va pas, a-t-il expliqué, lui qui estime que le PSG peut prochainement gagner la Ligue des Champions. On a le droit de se moquer de moi. J’ai peut-être été trop optimiste. Mais le PSG peut la gagner cette saison. Il faut aussi que l’on remonte à l’indice UEFA. Notre sixième place n’est pas normale, on doit viser le podium.»

Enfin, le patron de la LFP a annoncé les réformes qu’il souhaite mettre en place au sein du football français avant 2016. « J’ai proposé aux clubs un programme de quatre grandes réformes. D’abord, la réduction du Championnat à 18 clubs. On n’a plus les moyens de se payer une L?1 à vingt clubs. Trois montées et trois descentes, c’est trop. Il faut descendre à deux. Je veux aussi un renforcement drastique de la licence club. Il n’est pas normal que des clubs dépensent dans les stades et la formation et que d’autres dépensent tout en salaires en profitant des mêmes avantages. La licence club va venir corriger ça. Nous allons moduler la distribution des droits TV en fonction de ces critères. Je veux aussi encourager les clubs à jouer les Coupes d’Europe, en particulier la Ligue Europa avec un intéressement prélevé sur les droits TV. Je pense aussi à un salary-cap pour la Ligue 2. »

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