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Sakho, la crise, Paris…Thiago Silva se livre

Lors d’un entretien accordé au JDD, Thiago Silva est revenu entre autres sur ses relations avec Alex et Sakho, la crise traversée par le PSG et son adaptation à la ville de Paris.

Peu après son arrivée, Thiago Silva avait avoué qu’il préférait jouer avec Alex qu’avec Sakho. Des propos qui ont été mal compris selon lui et qui font désormais partie du passé. « Quand on m’a posé la question, j’ai répondu que je pouvais jouer avec les deux sans préférence. Mais je ne pouvais pas nier que j’étais plus proche de l’un des deux. Sakho, je ne le connais pas encore. Cette histoire a mis une ambiance un peu gênante entre nous. C’était d’autant plus embarrassant que je venais d’arriver. Aujourd’hui, on a une très bonne relation. Sakho est un grand joueur qui a beaucoup de caractère. Il a traversé un moment difficile parce qu’Alex (forfait sur blessure jusqu’à la trêve) a joué plus que lui, mais j’espère qu’on gagnera ensemble contre Lyon, a déclaré le défenseur brésilien, avant donc de revenir sur la crise, une période qu’il n’a pas très bien vécue. C’était triste. Je n’ai pas l’habitude de mentir. Je n’avais aucune motivation pour venir m’entraîner. Je n’arrivais pas à transmettre la confiance et à encourager l’équipe comme il fallait. Je n’arrivais pas à bien jouer. Or je suis là pour ça. J’avais du mal à me concentrer sur mon boulot car j’avais des problèmes extra-sportifs. Même mon alimentation n’était pas au top… Mais aujourd’hui, grâce à Dieu, je suis tranquille. Les fuites dans le vestiaire ? Ca, ce sont des enfantillages. Mon équipe, c’est presque comme ma famille. Je passe d’ailleurs beaucoup plus de temps avec elle qu’avec ma vraie famille. Et les problèmes privés, on ne les étale jamais en public. Ca attise des jalousies et ça peut déstabiliser un groupe. Personne n’a besoin de savoir ce qui se dit dans le vestiaire. Finalement, c’était un mal pour un bien car ça nous a soudés. On est beaucoup plus solidaires et ça se voit sur le terrain. Le capitanat ? Je ne m’y attendais pas. Mais j’étais encore plus surpris de devenir celui de la Seleçao. Ancelotti m’a posé la question avant un match (face à Kiev) que ni Sakho ni Jallet ne jouaient. J’ai dit oui. Je me sentais prêt. Inutile de dire que c’est une grande fierté.»

Et après avoir eu beaucoup de mal à s’adapter à la vie à Paris, l’ancien Milanais prend petit à petit ses marques dans la capitale. « Si je me sens bien à Paris ? Si je dis oui c’est un mensonge. Si je dis non, c’en ait un autre. Je ne suis pas encore totalement adapté. A Milan, j’avais mes habitudes. Mais je commence à connaitre des endroits pour aller manger et mes enfants sont scolarisés. Ca me tranquillise énormément. Désormais ce n’est que du bonheur. Suis je surpris par la pression ? Non. Avec un tel engouement, il faut beaucoup de concentration. La responsabilité est plus grande. Certains vivent ça comme une pression. Pour moi, c’est une motivation. C’est normal dans un grand club. Si tu n’as pas le sang froid nécessaire, les choses tournent mal. Bien sûr, c’est désagréable et contre-productif quand il y a des rumeurs sur l’entraîneur. Mais c’est comme ça. Au Brésil, c’est très courant : dès que l’entraîneur ne gagne pas, on pense à son successeur. En Europe, on a quand même plus de temps.»

Enfin, Thiago Silva a évoqué ses qualités personnelles et notamment la sérénité qui le caractérise. « Ah, il n’y a rien de meilleur qu’être brésilien ! C’est en nous. Bien entendu sans travail, ça ne sert à rien. Jeune, je jouais attaquant. Mes entraîneurs ont senti que je n’avais pas les caractéristiques pour ça. J’ai reculé. Longtemps j’ai joué volante (milieu de terrain) comme Marco Verratti. Cette expérience m’a aidé à devenir le défenseur que je suis. Quand tu es milieu, il y a beaucoup de monde autour de toi et tu dois penser vite. Défenseur, tu as plus d’espace donc plus de temps pour réfléchir. Si je suis le meilleur défenseur du monde ? Disons que depuis deux ans je suis au sommet de ma carrière. Mais je ne me considère pas encore comme un des meilleurs du monde car je ne suis pas sur la liste du Ballon d’Or. Si un jour ça arrive, j’envisagerai la chose. Il y a plus ou moins six défenseurs que j’admire qui postulent à ce titre : Rio Ferdinand, Piqué, Puyol, Pépé, Vidic, Ramos… a confié le N°2 parisien, qui souhaite évidemment gagner des titres sous le maillot du PSG, à commencer par devenir champion de France. Si on n’est pas champion ? Ce serait une grosse déception pour les investisseurs. Mais je ne pense jamais au pire. Quand tu penses de manière négative, ça devient réalité. Je n’accepte pas la défaite. Je suis toujours nerveux avant les matches. J’ai toujours ces petits trucs froids dans le ventre. Quand ils ne seront plus là, je serai inquiet. Le PSG champion d’Europe ? Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là. Je crois au projet et aux gens qui le font. Si je devais situer le PSG sur l’échiquier européen, je le mettrais au 5e rang. Mais on travaille pour s’améliorer.»

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