Club
Rummenigge et le « doping financier » du PSG
Karl-Heinz Rummenigge, le président de l’Association des clubs européens (ECA) émet beaucoup de doutes sur le contrat d’image du PSG avec QTA, qui devrait lui permettre de respecter les règles du fair-play financier instauré par l’UEFA. L’ancien international allemand demande donc simplement aux dirigeants parisiens de ne pas tricher, et au Qatar de faire très attention pour son image.
« Il y a des statuts qui se doivent d’être respectés à la lettre. Dans certains de ces statuts sont inclus les prix du marché. Un club qui reçoit 150 M€ par an d’un sponsor ne répond pas aux prix du marché. Dans ce cas, l’UEFA est invitée à faire en sorte que tout se déroule dans des conditions régulières. Si certains commencent déjà à bidonner, ça ne va pas aller…Personnellement, je suis souvent en déplacement à travers le monde, et l’image du Qatar souffre de manière dramatique à cause de son engagement dans le Paris Saint-Germain. Le monde du football ne se base pas sur des placements d’argent, mais sur des valeurs, et en ce moment ces valeurs sont totalement bafouées par certains. Le Qatar doit faire très attention à ne pas avoir un problème d’image. Il a décroché l’organisation de la Coupe du monde 2022 dans des conditions très critiquées à la Fifa. Il s’investit dans un club qui ne respecte pas les règles mais qui opte plutôt pour le doping financier afin d’être de plus en plus sur le devant de la scène internationale. Je suis convaincu que le monde du foot ne va plus accepter cette situation très longtemps. Le Qatar doit vraiment faire attention, sinon il y aura bientôt une révolte car les clubs ne sont pas prêts à jouer son jeu. C’est pourquoi je demande au PSG de respecter les règles et de ne pas tricher, a expliqué Rummenigge au Parisien, lui qui fait confiance à Michel Platini pour que ces règles du fair-play financier soient respectées par tous les clubs d’Europe, y compris le PSG. A chaque fois que je le vois, je lui demande qu’il fasse en sorte que les critères soient respectés. C’est mon devoir le plus important en tant que patron de l’ECA. En 2010, je me souviens que nous avions eu une assemblée générale à Manchester et, à l’époque, le PSG ne faisait pas encore partie de l’ECA. Mais tous les clubs, que ce soient le Real Madrid, Barcelone, le Milan AC, l’Inter Milan, le Bayern, les grands clubs anglais, tous se sont montrés en faveur du fair-play financier. Pour moi, il s’agissait d’un signal fort que tous les clubs étaient prêts à traverser une crise. Aujourd’hui, 65% des clubs européens sont dans le rouge. C’est pourquoi j’ai été dès le début à fond derrière l’idée de Michel Platini. »