
Autour du PSG
PSG – Le collectif au détriment de Zlatan Ibrahimovic?
Au moment d’affronter Chelsea en Ligue des Champions, beaucoup de questions se posent sur les capacités des parisiens à franchir cet obstacle. Nous vous proposons d’analyser l’un de plus grand atouts du PSG, ou problème, justement. Zlatan – dépendance…Un mot composé souvent entendu au PSG ces dernières saisons. Le jeu, ou plutôt l’individu, aussi bon soit il, vaut il la chandelle?
Les circuits de passes
Zlatan possède un formidable jeu en pivot, probablement l’un des meilleurs du monde actuellement. De ce fait lorsque ce dernier décroche, les circuits de passes ont tendance à se centraliser plus ou moins directement dans la partie axiale du terrain. Doté d’une technique hors du commun, le Viking est potentiellement capable de se tirer de tous les pressings, individuel ou collectif, dans l’idée.
Ceci se vérifie moins en Ligue des Champions lorsque la pression et les enjeux sont accentués. Zlatan Ibrahimovi? peine à exister lors de grand matches à enjeux, ou du moins ne pas avoir le même niveau d’influence dans le jeu. Lorsque le pressing s’intensifie dans la partie axiale du terrain, ce dernier tend à décrocher et former les triangles avec le duo italien souvent titularisé au milieu du terrain. De ce fait, la répartition des tâches lors des sorties de balles est assez centrale, le milieu de terrain a une importance capitale dans des matches à enjeux.
Les circuits de passes sont plus ou moins les mêmes sous l’ère Blanc au point d’en être stereotypés. On en vient à la créativité individuelle ainsi que le jeu de passes d’Ibrahimovi?, Verratti ou Motta pour pouvoir se sortir du pressing exercé par l’adversaire, et ainsi ressortir le plus souvent sur les latéraux et les ( pseudo) ailiers qui doivent apporter une certaine fréquence de jeu sans ballons pour pouvoir faire la différence. Quand ces 3 joueurs s’adonnent à construire le jeu parisien, ce sont les latéraux qui permettent de décentraliser les circuits de passes du jeu parisien de l’axe du terrain et proposer des solutions. Des intentions de jeu plus ou moins bonne, mais non poussé a son maximum malheureusement.
Le profil de Javier Pastore permettrait d’apporter une certaine imprévisibilité au jeu parisien. Par son placement entre les lignes et sa capacité à combiner dans les plus petits espaces, ce dernier a l’intelligence de jeu pour pouvoir former une plus grande quantité de jeu en triangles, et ainsi diversifier les circuits de passes des parisiens. Là où Pastore a des qualités de constructions et d’accélération, sans ou avec ballons, Matuidi lui possède seulement des qualités sans ballons tant en phase offensive qu’en défensive, bien moins efficace et utile cet saison. Le jeu de passes dans les intervalles est inexistant avec Matuidi, ce dernier s’adonne plutôt a prendre les espaces entres les intervalles, en suivant les consignes de Laurent Blanc. Les solutions de combinaisons et sorties de balles seront de plus grande qualité, individuellement et collectivement, lorsque au triangle Zlatan, Verratti et Motta, sera ajouté Pastore.
Il s’agit ensuite de trouver un certain équilibre en phase défensive, un autre débat.
Les conséquences d’un décrochage intempestif
La logique conséquence des décrochages de Zlatan, est une moindre présence dans la surface adverse, la où l’esprit de tueur de Zlatan est nécessaire. Dans l’idéal, apporter plus de qualité de construction au milieu de terrain permettrait à Zlatan de moins décrocher et d’apporter plus de danger par un jeu sans ballon dans la surface adverse. Ceci est un idéal, Ibra ne lâchera pas pour autant son jeu en pivot qui est une grosse qualité de son jeu, pour n’apporter que du jeu sans ballon, il n’en a pas non plus le physique.
Il s’agit de lui permettre « d’équilibrer » son style de jeu, et ainsi pouvoir alterner entre jeu sans ballon et décrochages, sous peine de devenir trop imprévisible pour l’adversaire et ainsi perdre de son niveau d’influence sur la décision d’un match.
La cohésion collective
Le jeu à risque de Ibrahimovic et Pastore, 2 joueurs axiaux, est souvent exposés à des pertes de balles.Une analyse intéressante de Frank de Boer est à noter ici.
« C‘est lorsque Rivaldo a absolument voulu jouer au centre au Barça. A cause de lui, l’équipe a complètement chuté. Pourquoi? Parce que defensivement, il y avait un enorme vide dans la partie critique du terrain, autrement dit le milieu. Il a beau planter 23 buts…il a fait courir trois à quatre kilomètres de plus à ses coéquipiers.«
Il s’agit de débattre ici de l’apport défensif de Zlatan et Pastore. L’envergure prise par Pastore cet saison, clos le débat. Sacrifier Zlatan semble etre une idée folle, mais est à réfléchir dans l’absolu. On perdrait une fantastique individualité, mais on gagnerait un ensemble collectif meilleur et plus complémentaire entre les profils, tant en phase offensive que défensive. En effet, lors de la phase défensive, comme Laurent Blanc l’a décrit dernièrement, Zlatan ne peut plus répeter les efforts défensifs et ainsi etre la premiere rampe du pressing parisien, une incohérence là où une défense haute, composée de la charnière Brésilienne serait plus utile avec ce contexte collectif.
Or, en ce moment, elle évolue en bloc bas, un danger pour un joueur comme Luiz qui tend à avoir quelques sauts de concentrations. Ceci n’affecte pas particulièrement Thiago Silva, même s’il serait meilleur pour anticiper des courses par sa fantastique lecture de jeu et son jeu aérien. Se donne t’on plus de chance sur la décision d’un match en ayant un ensemble cohérent ou en comptant sur le niveau de jeu d’une formidable individualité?
Et sans Zlatan, cela donne quoi?
Sur les formes du moment , on ne peut pas compter sur le second buteur attitré du club, Cavani. Souci de positionnement, de confiance , de mental…on y reviendra plus tard. On ne pourra pas remplacer à proprement parler Ibrahimovic, tant par le niveau de jeu que par son style. Zlatan n’a pas de clone, c’est un martien dans ce football. 1,92 mètres, acrobate, génial, fou, meilleur sous adrénaline, n’est pas Zlatan qui veut!
Non, le meilleur des collectifs, par son animation de jeu, sa complémentarité, ses mécanismes collectifs offensifs et défensifs entre joueurs les plus complets possibles, le remplaceront. Il sera plus facile de faire cohabiter certains profils actuels parisiens entre eux, sans Ibrahimovic, malheureusement pour le plaisir de nos yeux.
L’occupation des espaces et des intervalles sera meilleur avec des joueurs ayant plus de mobilité tant en phase offensives qu’en phases défensives pour compresser la zone d’expression de l’adversaire et le presser. Maintenir un axe Pastore – Cavani à moyen terme, en redonnant confiance au Matador, est une clé de jeu à exploiter. On peut envisager un remplacement de Cavani, par un joueur plus polyvalent et doué dans la construction, pour étendre la repartion des tâches collectives sur tous les joueurs si possible, un idéal de football total.
Il faudra pour autant maintenir des qualités de construction au milieu par des profils de joueurs plus complet sur les cotés ainsi qu’au milieu, qui sera en manque de fraîcheur physique dans les saisons a venir. On pense évidemment à Motta et son statut qu’il faudra modifier prochainement.
Et vous, comment voyez vous le futur du Paris Saint Germain sans Zlatan ?
Est-ce la première des priorités pour vous ?
