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Pochettino évoque son retour au PSG, son entente avec Leonardo et le « besoin de temps »
Mauricio Pochettino, l’entraîneur du Paris Saint-Germain de 49 ans, s’est livré à l’Agence France Presse (AFP) sur son retour dans la capitale française. Si pour lui le club n’a pas perdu son identité, il explique que le club a beaucoup évolué en 18 ans. Il raconte aussi ses deux premiers mois au club.
Pochettino « Il a fallu s’adapter à une réalité qui évoluait chaque jour«
« Comment avez-vous vécu vos deux premiers mois à Paris ?
Avec beaucoup d’intensité! En deux mois, nous avons vécu beaucoup de moments difficiles, parce que nous avons disputé treize matches officiels, avec une intensité énorme. Il y a aussi eu le coronavirus, que nous avons contracté au sein de l’encadrement, à différents moments. Et la situation de l’équipe, avec beaucoup de blessés. Il a fallu s’adapter à une réalité qui évoluait chaque jour.
On ne le rappelle peut-être pas assez, mais la situation du coach argentin, est compliquée. Il a débarqué dans un club en difficulté, au milieu d’une saison, mais avec tout de même de grands objectifs finaux. De plus, comme il le rappelle, tout est compliqué cette saison, le coronavirus passe par là et a obligé tout le club à s’adapter au quotidien, laissant place à des pertes de repères. « Poche » parle d’une période intense, quand on connaît son exigence, il n’est pas utile de rappeler qu’il a tout donné pour tirer le meilleur de son groupe dans la mesure du possible.
Entre la prise de repères dans le club, la mise en place petit à petit de sa philosophie et la connaissance de ses joueurs afin d’en tirer le meilleur, on peut dire qu’il n’a pas chômé. Mais il connaissait l’exigence du club et y adhère totalement. Il a prend ses marques en même temps que les compétitions avancent.
Pochettino « C’est clair qu’il y a eu du changement en presque vingt ans »
Comment avez-vous retrouvé le PSG, 18 ans après l’avoir quitté comme joueur ?
Pour l’essentiel, il a conservé les mêmes traits. C’est clair qu’il y a eu du changement en presque vingt ans (avec l’arrivée de son propriétaire qatarien en 2011, NDLR), pour moi aussi d’ailleurs, je n’ai plus les cheveux longs mais courts (rires). L’évolution a été énorme, mais le plus important est que l’identité perdure, c’est quelque chose qu’un club ne doit jamais perdre.
A votre arrivée, est-ce que le directeur sportif Leonardo vous a demandé de tout gagner, tout le temps, tout de suite ?
Avec « Leo », nous avons eu d’emblée une bonne entente. Quand on est au PSG, la responsabilité, c’est de gagner chaque match. Inutile qu’il me le dise, c’est dans notre ADN, au staff. Je crois aussi qu’un staff technique a besoin de travail, de temps, il faut que les joueurs s’adaptent à une nouvelle philosophie, et nous à eux. »
Du temps pour que ce soit mieux, mais déjà des résultats à espérer.
Le PSG reste et restera toujours le PSG, le club de la capitale française. Paris est une ville magique, le stade est magnifique, et Pochettino a souligné que le club n’avait pas perdu son identité bien qu’il ait grandement évolué. L’arrivée des Qataris a changé la donne au niveau du statut et ce n’est pas rien quand on connaît l’histoire du PSG. L’entraîneur parisien souligne aussi sa bonne entente avec son directeur sportif, Leonardo.
Ce qui est une bonne chose quand on connaît la relation très compliquée entre Leonardo et l’ex-entraîneur Thomas Tuchel. Mais ce qui tranche avec Tuchel, c’est le discours de Pochettino, qui ne cherche pas à se cacher derrière son arrivée à la mi-saison ou le calendrier démentiel. Il cherche à tirer le meilleur et gagner, car telle est l’ADN du PSG.
Des mots forts et rassurants, il sait parfaitement où il a mis les pieds et les attentes qui pèsent sur lui. Il sait que le temps joue pour lui, mais qu’en attendant d’avoir tiré la quintessence de son groupe, il doit aussi faire le dos rond dans cette période où rien n’est fait pour l’aider. Mais il est intelligent, il doit réussir cette fin de saison, avec les moyens du bord, cela félicitera son autorité pour la saison prochaine où il aura une présaison, et potentiellement de nouveaux joueurs.
Il aura plus de temps, c’est essentiel. Gagner pour avoir du temps, lui-même nécessaire à la mise en place de sa méthode. En tout cas l’Argentin ne s’en plaint pas, il sait la chance qu’il a d’entraîner un club de cette envergure, de ses moyens-là. On ne pourra vraiment le juger que l’année prochaine, mais s’il réussit sa fin de saison, cela pourrait être un vrai tour de force.