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Luis Enrique se confie : groupe, valeurs, méthodes et jeu
Luis Enrique, entraîneur du Paris Saint-Germain depuis cet été après des passages notamment à l’AS Rome, au FC Barcelone et en sélection espagnole, s’est longuement confié au micro de PSG TV. Il a notamment évoqué la construction du groupe avec des valeurs essentielles pour lui, son approche du groupe, sa façon de travailler et le jeu qu’il souhaite.
Luis Enrique « Nous sommes nombreux ici à travailler pour le bien du club et pour aider les joueurs. »
Coach, comment s’est déroulé ce premier mois ici, au Paris Saint-Germain ?
Eh bien, je dois dire que c’est très positif. Je suis très heureux d’avoir accepté l’offre du PSG et d’être ici. Nous vivons cette expérience avec beaucoup de joie. Tout a été très intense avec la tournée, mais je suis très content et plein d’espoir.
Avec les joueurs, il faut du temps pour apprendre à se connaître. Mais nous avons été reçus de manière merveilleuse. Nous avions l’intention d’arriver avec un projet à développer. Pour cela, nous avons besoin de plus de temps. Ce temps est nécessaire pour que l’équipe comprenne ce que je veux en tant qu’entraîneur, mais aussi pour que tout le monde apprenne à cohabiter ensemble. Nous sommes nombreux ici à travailler pour le bien du club et pour aider les joueurs.
Luis Enrique « Nous parlons de la famille. Ce sont les mêmes valeurs. »
Justement, quel genre d’entraineur êtes-vous au quotidien ?
Je suis un coach qui communique beaucoup à ses joueurs, mais je fais aussi attention au message que je leur transmets. On ne peut pas être tous les jours en train de leur parler. Et puis nous ne parlons pas que de tactique. Nous parlons de la vie. Nous parlons de valeurs. Nous parlons de situations personnelles. Nous parlons de ce que signifie faire partie d’un club comme le Paris Saint-Germain. Nous parlons de la famille. Ce sont les mêmes valeurs.
Le football et le sport créent des situations très similaires à la vie, où l’on est souvent heureux, parfois triste. En général, c’est agréable, intéressant et il y a beaucoup de moments pour observer, pour parler, pour corriger et un peu pour transmettre au joueur l’idée du football que nous avons. La vérité, c’est qu’il s’agit d’un projet très intéressant et magnifique.
Luis Enrique « ‘il y a de nombreuses façons de s’amuser tout en devenant un joueur unique et incontestable. »
Dans votre idée du foot, l’humain a l’air d’être aussi important que le joueur ?
Bien sûr, avant d’être des joueurs de football, ce sont des hommes. Vous n’êtes pas heureux seulement quand vous marquez, mais aussi quand un coéquipier marque, ou quand quelqu’un joue bien même s’il est à mon poste. C’est un moment de plaisir général, qui consiste à penser que nous ne sommes pas le centre du monde.
Nous qui avons plus d’expérience, nous essayons de les informer sur le fait qu’il y a de nombreuses façons de s’amuser tout en devenant un joueur unique et incontestable. Pas seulement quand vous jouez d’ailleurs, mais aussi quand vous êtes dans le vestiaire, quand vous êtes dans les tribunes, quand vous êtes blessé.
Luis Enrique « c’est très important d’entendre des rires à l’entraînement. »
Je pense qu’il est important de transmettre différentes valeurs aux joueurs. Et puis pour moi, c’est très important d’entendre des rires à l’entraînement. Lorsque vous devez travailler, que vous le faites à une intensité maximale, vous devez essayer d’apprécier votre quotidien, votre vie de footballeur, parce qu’elle est très courte.
Je suis quelqu’un d’exigeant, et évidemment, ce que j’aime le plus, c’est la compétition et la victoire, comme nous tous dans le monde professionnel. Mais le lien avec mes joueurs est aussi important, non seulement avec ceux qui jouent le plus de matches, mais aussi avec ceux qui ne jouent pas. J’essaie de les aider au maximum. J’aime être en relation avec mes joueurs, j’aime être proche mais en même temps exigeant. Et c’est mon métier. Ma règle, c’est de vivre les choses avec passion. Je suis comme ça. Une équipe est une famille, ce n’est pas un cliché. Quand il y a une joie, on s’embrasse. Quand il y a une tristesse, on pleure.
Il ne faut pas penser à soi. C’est très agréable quand un coéquipier marque. Une passe décisive peut-être plus gratifiante que de marquer un but. J’aime parler de la vie, pas seulement de football.
Luis Enrique « Ensuite, la progression vient des séances d’entraînement, des matches, en voyant ces liens entre les joueurs. »
Quel a été votre premier objectif ici, durant ce mois écoulé ?
Ma priorité est d’abord de créer des liens sur le terrain entre les joueurs et de trouver des connexions entre eux. Au début, il s’agit d’informer mes joueurs sur les bases, les choses importantes, les choses indiscutables et la manière dont nous devons nous comporter sur le terrain.
Ensuite, la progression vient des séances d’entraînement, des matches, en voyant ces liens entre les joueurs, et en s’adaptant à ce qui se passe sur le terrain, en attaque et en défense, en fonction de l’adversaire, mais surtout en fonction de notre idée du jeu. Il n’y a pas une séance d’entraînement qui ne vise pas à améliorer ces situations de jeu et à les entraîner.
Luis Enrique « nous n’en sommes qu’au tout début. Je dirais qu’il y a beaucoup à faire, beaucoup à améliorer, beaucoup à analyser, mais ce sont des premiers pas très encourageants. »
Aujourd’hui, nous progressons dans ce que signifie donner une idée de jeu, observer ce qui se passe, quels joueurs ont de meilleures connexions, de meilleures synergies, ce qui se passe et, en fin de compte, je dis toujours que notre travail en tant qu’entraîneurs et membres du staff est de donner des informations aux joueurs pour qu’ils aient une idée claire de la façon dont nous jouons, dont nous attaquons, dont nous défendons.
Mais il faut aussi être ouvert pour voir ce qui se passe ailleurs et tirer profit des choses qui leur viennent naturellement. Cela étant, nous n’en sommes qu’au tout début. Je dirais qu’il y a beaucoup à faire, beaucoup à améliorer, beaucoup à analyser, mais ce sont des premiers pas très encourageants.
Luis Enrique « je considère la pression à ce niveau comme un privilège et ce privilège. »
Vous découvrez aussi le championnat.
Avant de venir, nous avons fait une analyse générale du championnat et nous avons analysé les matchs contre le PSG l’année dernière pour voir ce qu’ils avaient fait contre Paris et nous en avons tiré quelques conclusions. En maintenant, nous analysons match par match. Chaque adversaire. Nous essayons de nous entraîner durant la semaine en fonction de ce qu’il va se passer durant le match. Et il n’y a pas beaucoup de temps pour autre chose, nous finissons tard au bureau et il y a toujours des situations à évaluer.
Vous avez découvert il y a peu le Parc des Princes. Alors, ça fait quoi ?
C’était surprenant ! J’ai beaucoup aimé l’ambiance. Même à l’échauffement, quand nous étions encore dans les vestiaires, on entendait les chants du stade. On a adoré. Maintenant, on espère seulement rendre cette joie et cette passion en pratiquant un bon football, en marquant des buts et en remportant des victoires. C’est notre objectif. Est-ce que c’est une pression ? Non. Moi, je considère la pression à ce niveau comme un privilège et ce privilège, si vous n’êtes pas prêt à le supporter, vous feriez mieux de quitter le football professionnel. Pour moi, c’est un grand avantage.
Luis Enrique « L’équipe doit toujours jouer de la même façon sur chaque terrain, à chaque match, dans n’importe quel stade, quelle que soit la compétition. »
C’est quoi le style de jeu que vous prônez ?
Nous avons une idée de jeu, c’est d’être l’équipe qui domine, qui prive l’adversaire de ballon et d’espace d’expression sur le terrain. Nous voulons nous accaparer le ballon, le récupérer rapidement et le conserver. C’est comme à l’école. S’il y a un ballon, il est soit pour toi soit pour ton adversaire. Le ballon est pour nous, et à partir de là, on tente d’imposer notre domination sur la rencontre sans jamais dévier de cette idée.
On joue avec cette idée durant toute la partie. Ensuite, on gagne, on perd ou on fait match nul, cela dépend de l’adversaire. Mais il y a des principes intangibles. On ne peut pas simplement dire : ‘Allez, allons-y et voyons ce qui se passe’. Non, ce n’est pas notre philosophie. L’équipe doit toujours jouer de la même façon sur chaque terrain, à chaque match, dans n’importe quel stade, quelle que soit la compétition.