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Lugano, guerrier ou servant ?
Dernière recrue estivale du PSG, Diego Lugano a rapidement été présenté comme un cador. Quatre mois plus tard, le scepticisme est de rigueur.
Avant de quitter la Turquie pour rejoindre Paris, le capitaine de la Celeste a été porté en triomphe par des supporters de Fenerbahçe. Il n’a pas eu besoin de batailler pour se voir offrir du temps de jeu, en raison des blessures de Milan Bisevac et de Mamadou Sakho. Très rapidement, Antoine Kombouaré l’a propulsé à un poste de titulaire en défense centrale, aux côtés de Zoumana Camara. Immédiatement, le point faible de Diego Lugano a été pointé du doigt : sa lenteur. En Super Lig (le championnat turc, Ndlr.), le jeu va nettement moins vite qu’en Ligue 1. Souvent en retard sur son adversaire direct, le joueur de 31 ans a souvent multiplié les fautes depuis son arrivée au PSG. Résultat : il a entassé les cartons jaunes lors de ses premiers matches (il compte actuellement quatre « biscottes » en championnat).
Préparation quasi-inexistante
Acheté trois millions d’euros, Lugano est la recrue estivale la moins onéreuse du club de la capitale. Sa lenteur et sa lourdeur vont lui coûter sa place de titulaire, même si Antoine Kombouaré continuera à lui accorder sa confiance. « Sa préparation, ça a été un amical avec l’Uruguay, et après il a enchaîné avec nous. Il fallait s’attendre à ce passage à vide. Mais je ne suis pas inquiet. Je l’avais déjà dit pour Pastore, ce n’est pas un surhomme. Il a fait sa préparation en compétition, c’est compliqué », expliquait le technicien kanak à la fin du mois d’octobre pour défendre le natif de Canelones. Un mois plus tard, il décide même de lui faire entamer la rencontre face à l’OM, lors du clasico. Dans ce match capital où toute l’équipe francilienne a été mauvaise, l’Uruguayen a totalement sombré. Fautes stupides, relances ratées, implication sur deux des trois buts phocéens… Il a vécu un véritable cauchemar. Depuis ce match, il s’assoit le plus souvent sur le banc de touche.
Nouvelles cartes
Antoine Kombouaré a longtemps cherché sa défense centrale. Peu avant son licenciement, il semblait l’avoir trouvée en associant Milan Bisevac à Mamadou Sakho. Dans ce secteur de jeu, Lugano paraissait même être se trouver à la quatrième position dans la hiérarchie du Kanak, derrière Camara. Une situation que l’ancien joueur de São Paulo avait l’air de comprendre. « Il est clair que je ne suis pas encore à 100%. Le championnat de France est très relevé. Je m’en doutais. Il est très compétitif et il ne laisse pas de place à l’improvisation. C’est pour cela que je me laisse encore un peu de temps avant de pouvoir donner mon maximum sur le terrain », a-t-il confié dans Foot Paris. Aujourd’hui, avec l’intronisation imminente de Carlo Ancelotti au poste d’entraîneur, les cartes risquent d’être redistribuées.
« Schwarzenegger » s’inquiète
A-t-on vu jouer le « vrai » Diego Lugano depuis son arrivé chez les Rouges et Bleus ? Probablement pas. Même ses qualités de leader de vestiaire n’ont pas encore pu transparaître. On ne se retrouve pas par hasard capitaine d’une équipe nationale demi-finaliste de la dernière Coupe du monde et vainqueur de la Copa America. En cette fin d’année, les classements concernant les transferts ratés pleuvent et « Schwarzenegger » (surnom donné par ses coéquipiers) y figure souvent très haut. C’est certainement le juger un peu trop hâtivement. Le mercato agité qui s’annonce semble l’inquiéter. « En interne, tout cela génère une certaine anxiété. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer d’un point de vue personnel. Ce n’est pas facile », écrit-il sur son site internet. Sachant que le recrutement d’un défenseur central n’est pas l’une des priorités au mois de janvier, Lugano aura certainement l’occasion de prouver qu’il n’est pas une erreur de casting.