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Le bon soldat Bisevac
Sur les 85 millions d’euros dépensés par les dirigeants du PSG à l’intersaison, le défenseur central n’en représente que 3,5. Arrivé en provenance de Valenciennes, il est peut-être la recrue la moins bling-bling de l’été dernier. Antoine Kombouaré a clairement insisté pour le faire signer à Paris. Le Kanak avait déjà tenté de le débaucher l’année précédente. Sans succès. Cette fois, il est parvenu à ses fins. Le Serbe devait être présenté à la presse en compagnie de Jérémy Ménez et de Blaise Matuidi. En raison d’une visite médicale décalée, son arrivée est presque passée inaperçue. « Quand j’étais petit, à l’époque de Raï et Leonardo, c’était une équipe que j’admirais. Un club mythique. La concurrence fait progresser, t’oblige à ne pas te relâcher. Quand on joue au PSG, il faut viser haut. Je suis venu pour gagner des titres », déclarait-il dans les colonnes de L’Equipe au mois d’août dernier, quelques heures après avoir paraphé un contrat de trois ans avec le club de la capitale.
Stoppé en pleine course
Si Milan Bisevac a entamé la saison dans la peau d’un titulaire, sa progression a rapidement été stoppée par une blessure, lors d’un match qualificatif pour l’Euro 2012 avec la Serbie. Début septembre, face aux iles Féroé (3-1), il est contraint de quitter la pelouse à la 44e minute de jeu, en raison d’une douleur aux adducteurs. Après plusieurs semaines d’indisponibilité, le natif de Kosovska Mitrovica (Kosovo) est parvenu à retrouver une place de titulaire dans le onze de Kombouaré, à la fin de cette première partie de saison. Son entente avec Mamadou Sakho en charnière centrale paraît prometteuse. Lors de la 19e journée de Ligue 1, face à Saint-Étienne (0-1), il a sans douté livré sa prestation la plus aboutie depuis son arrivée chez les Rouges et Bleus. « On a fait une partie extraordinaire », affirmait-il après cette rencontre. Reste à savoir si Carlo Ancelotti prolongera la confiance que Kombouaré avait en lui.
« Il rattrape les erreurs des autres »
Calme, serein, solide. Milan Bisevac possède de nombreuses qualités propres à un défenseur central de haut niveau. Sa mentalité est exemplaire. Homme discret, il a l’âme d’un guerrier, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Gabriel Heinze. « Il possède cette capacité a rattrapé les erreurs des autres », souligne Philippe Montanier, qui l’a eu sous ses ordres à Valenciennes, après que Kombouaré se soit engagé en faveur du PSG. « Quand il est arrivé au Parc, Milan était vraiment ému. Puis quand il a signé son contrat, il a fait une photo avec son portable », a révélé Leonardo, lorsque Bisevac a été présenté à la presse. En sélection nationale, l’ancien Lensois évolue aux côtés de Nemanja Vidic, joueur cadre de Sir Alex Ferguson à Manchester United : il n’hésite d’ailleurs pas à comparer Mamadou Sakho à celui-ci.
La pression en guise de motivation
Dans une équipe composée d’egos qui peuvent parfois être surdimensionnés, Bisevac dénote. Un tel joueur représente un atout considérable pour le vestiaire francilien. Malgré son côté « homme de l’ombre », il semble être capable de supporter la pression inhérente à un club comme le PSG. « Moi j’ai connu cela à l’Etoile Rouge Belgrade, où les supporteurs pouvaient entrer dans les vestiaires pour nous demander de gagner. Je n’ai pas peur de la pression. Je préfère même qu’il y en ait, je suis plus concentré et je fais de meilleures performances », assure-t-il. A 28 ans, le numéro 4 parisien se trouve certainement à une période charnière de sa carrière. Le recrutement d’un défenseur central supplémentaire n’est pas l’une des priorités du mercato d’hiver. Bisevac possède de bonnes chances d’être régulièrement titularisé en 2012 s’il poursuit sur sa lancée.