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Donnarumma se confie sur les spécificités du poste de gardien
Gianluigi Donnarumma, gardien de 23 ans du Paris Saint-Germain et de l’Italie, a répondu à de nombreuses questions du journal L’Equipe dans une interview publiée ce vendredi matin. Le numéro 99 parisien s’est notamment exprimé à propos de son poste, si particulier : parfois cruel, mais tout de même adoré pas l’Italien.
Donnarumma « c’est aussi le plus beau poste. »
« Qu’est-ce qui vous plaît dans ce poste ? C’est souvent ingrat, on voit davantage les erreurs qu’un joueur de champ…
C’est un poste très difficile parce que quand le gardien se trompe, derrière il y a le but. Il faut l’accepter. Parfois tu fais des erreurs, tout le monde en fait. Mais pour moi c’est aussi le plus beau poste, parce qu’il te donne cette adrénaline, cette pression positive qui me plaît beaucoup.
Donnarumma « tu ne peux jamais te permettre de te relâcher. »
Prenez-vous du plaisir pendant le match ? Il n’y a pas le temps de savourer après un arrêt ?
C’est vrai, tu ne peux jamais te permettre de te relâcher. L’important, même après une parade incroyable, c’est de ne jamais te laisser gagner par la fougue, par la confiance excessive du moment. Tu dois rester équilibré, concentré, penser à l’instant présent. Si tu t’en échappes une seconde, tu peux rater une sortie, un placement.
La régularité et l’équilibre se travaillent ?
On peut le travailler, bien sûr, mais je pense que tu dois l’avoir en toi au départ quand même. L’équilibre a toujours été ma force, le fait de rester concentré, de ne pas trop ressentir la pression qui te fait surjouer un peu.
Donnarumma « Sinon, tu es mort. »
Les arrêts ou les erreurs vous glissent dessus ?
J’ai toujours été comme ça, je reste concentré sur moi-même. Que ce soit après un but encaissé ou un arrêt difficile, il faut passer au moment suivant en restant autant concentré. Pour moi, la meilleure parade est toujours la suivante. Après le match, tu as le droit d’être content, tu peux prendre le temps d’analyser.
Même après une erreur, n’avez-vous jamais de moment de doute ?
Les trente premières secondes, peut-être oui, mais ensuite tu dois travailler sur ton mental et être capable de passer à la suite du match. Sinon, tu es mort. »
Attention, il y a évidemment des difficultés à chaque poste. Il n’est pas question de dire que les gardiens sont des héros. Simplement, il y a forcément des aspects particuliers pour le dernier rempart qui n’est pas dans le combat au milieu et n’a quasiment jamais l’opportunité de finir une action. Il y a parfois un sentiment d’impuissance quand l’équipe ne peut pas marquer, ou d’énorme culpabilité sur un but encaissé.
C’est ce dernier qui est évidemment le plus dur à vivre, surtout qu’il n’y aura pas forcément une occasion pour se « rattraper » ensuite. L’erreur du gardien marque les esprits et le score. Il faut réussir à gérer ce moment, avec une solitude sur le terrain qui peut durer. Alors qu’un arrêt décisif doit être vécu très vite. Il peut y avoir un corner, une 2e frappe presque immédiate, une autre intervention à faire dans les 30 secondes. Ce n’est pas comme sur un but marqué, où le temps « s’arrête ». On prend le temps de célébrer avant de rejouer, on peut savourer.
Comme le souligne Donnarumma, le gardien ne peut vraiment profiter qu’après. La concentration doit être toujours maximale, le portier peut faire basculer le match en positif ou négatif en l’espace de quelques secondes entre le moment où il n’était pas danger et celui où il doit réagir parfaitement. Un arrêt reste bien sûr une grande source de joie, mais il faut réussir à rester dans le match. Le tout est de trouver la bonne approche mentale dans le match pour rester serein et concentré peu importe le déroulé. Rien de facile, ni d’impossible.