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Benvenuto Carletto !
La révolution est en marche. La stature de Carlo Ancelotti impose le respect. Car l’homme a tout gagné ou presque, en tant que joueur et/ou entraîneur. Même si le PSG n’a plus participé à la Ligue des Champions depuis la saison 2004-2005, le simple fait qu’Ancelotti en devienne le coach fait basculer le club dans le gratin européen. Vêtu d’un costume gris, le natif de Reggiolo a directement imposé son charisme, en pénétrant dans l’amphithéâtre du Parc des Princes ce vendredi après-midi. Jamais un entraîneur, en France, n’aura fait autant crépiter les flashs. Stratégie de communication parfaitement huilée, « Carletto » (son surnom, Ndlr.) entame sa conférence de presse en parlant français. « Je vais me faire une idée du comportement des joueurs, ensuite j’apporterais des retouches si nécessaire. Mais on va aller chercher le chemin de l’offensive », annonce-t-il. Si le Transalpin utilise parfois la langue de bois, surtout en ce qui concerne les éventuelles recrues, il affiche clairement ses ambitions : le PSG doit être champion de France à l’issue de l’exercice en cours.
Un grand joueur
Carlo Ancelotti, c’est la culture de la gagne avant tout. Sa carrière de joueur, brillante, en témoigne. Ce milieu de terrain débute en Série C1 à Parme, avant de disputer le Calcio en septembre 1979 avec l’AS Rome. Capitaine de cette équipe à partir de 1985, il remporte un titre de champion d’Italie et quatre coupes nationales. Après dix années passées dans la capitale italienne, il rejoint le Milan AC. Le grand Milan, celui des Baresi, Maldini, Rijkaard, Gullit, Van Basten, etc. Chez les Rossoneri, il s’adjuge deux « scudetto », deux Ligues des champions, deux Coupes intercontinentales et deux Supercoupes d’Europe. En équipe nationale, Ancelotti sera sélectionné à 26 reprises pour jouer sous les couleurs de la Squadra Azzura. Avec celle-ci, il terminera notamment à la troisième place du Mondial 90, une compétition au cours de laquelle il ne dispute que trois matches, en raison d’une douleur au quadriceps droit. En 1992, il met un terme à sa carrière de joueur, à l’âge de 33 ans.
Palmarès long comme le bras
Les grands joueurs devenus de très grands entraîneurs ne sont pas légion. Ancelotti en fait partie. Il embrasse la carrière de technicien peu après avoir raccroché les crampons, en devenant l’un des adjoints du sélectionneur italien Arrigo Sacchi, jusqu’en 1995. Ensuite, il connaît son premier club en tant qu’entraîneur à la Reggiana, qui évolue alors en Serie B. Il fait immédiatement remonter cette formation parmi l’élite. A l’été 1996, il franchit un cap en devenant le coach de Parme. A l’issue de sa première saison chez les Parmesans, il termine vice-champion d’Italie. Avant de prendre la Juventus Turin en mains en 1999, « Carletto » a pris une année sabbatique. Il quittera la Vieille Dame à l’été 2001, après avoir terminé à deux reprises à la deuxième place du Calcio et remporté la Coupe Intertoto. Entre 2001 et 2009, il accumule les trophées avec le Milan AC : vainqueur de la Ligue des champions en 2003 et 2007, champion d’Italie en 2004, vainqueur de la Coupe d’Italie en 2003, vainqueur de la Supercoupe d’Italie en 2004, vainqueur de la Supercoupe de l’UEFA en 2003 et 2007, vainqueur du Mondial des Clubs en 2007.
Adepte du jeu offensif
Le 1er juin 2009, Ancelotti quitte l’Italie pour découvrir la Premier League. Il devient l’entraîneur de Chelsea. Comme au Milan AC, son bilan avec le club anglais parle en sa faveur : champion d’Angleterre en 2010, vainqueur de la FA Cup en 2010, vainqueur du Community Shield en 2009. Il établit même un nouveau record de but marqué en championnat en une saison, avec 103 buts inscrits depuis que le championnat d’Angleterre est rebaptisé Premier League en 1992. Réputé pour être proche de ses joueurs, Ancelotti est de nature posée. Interrogé ce vendredi sur la façon dont il comptait faire jouer le PSG, il a botté en touche. A ses débuts au Milan AC, il avait été critiqué pour ses schémas de jeu défensifs. Avec les années, l’évolution s’est faite sentir puisqu’il prône maintenant un jeu tourné vers l’avant. A Chelsea par exemple, il utilisait un milieu de terrain en losange, avec deux attaquants (Drogba et Anelka le plus souvent), avant de revenir à un système en 4-3-3, avec le seul Ivoirien en pointe. Ancelotti insiste également pour que ses défenseurs latéraux participent activement aux phases offensives. Le Paris version qatarie est entré dans une nouvelle ère ce 30 décembre.