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Beckham : « Je peux aussi jouer au foot »
Ouvert aux médias jeudi lors d’une grande opération marketing pour son sponsor Adidas, David Beckham s’est livré sur sa vie personnelle, ses ambitions avec le PSG ou encore son rôle tactique au sein de la formation parisienne.
Evidemment très attendu hier en fin d’après-midi sur les Champs-Elysées, David Beckham a semble-t-il vécu une journée assez banale, faite d’obligations professionnelles et d’engouement populaire à chacun de ses déplacements. « C’est un jour spécial, mais il faut bien reconnaître que c’est ma vie, aussi ! (Sourire.) Je suis d’abord un joueur, mais j’ai toujours fait des choses à l’extérieur, sans que ça n’interfère jamais dans mon football. Aujourd’hui, c’est spécial, parce que Zizou est venu me souhaiter la bienvenue à Paris et en France, et que je ne pouvais pas rêver mieux. Est-il parfois difficile d’être David Beckham ? Non ! (Ferme.) Jamais je ne me plaindrai d’être qui je suis. Je suis dans une situation très privilégiée, j’ai beaucoup de chance, a admis le Spice Boy, qui est avant tout un papa heureux et un homme chanceux de pouvoir encore jouer au football à l’âge de 37 ans. Un secret de longévité assez propre aux joueurs ou anciens joueurs de Manchester United. La majorité des jeunes joueurs de Manchester United qui sont apparus, au milieu des années 1990, Ryan Giggs, Nicky Butt, Gary Neville, Phil Neville, Paul Scholes et moi, sont encore sur le terrain. Je pense que c’est parce que sir Alex Ferguson a su nous montrer le bon chemin quand on était encore des adolescents, il nous a éduqués à respecter le jeu, à respecter nos corps et à aimer ce que l’on fait. Lequel d’entre nous s’arrêtera en dernier ? Pour l’instant, c’est Ryan Giggs (39 ans) qui est allé le plus loin. Il continue de jouer au plus haut niveau, et il n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Mais bon, à la fin, ça sera peut-être moi ! (Sourire.) Pour être sincère, un des plus grands bonheurs de ma carrière aura été de pouvoir vivre cette vie de joueur professionnel avec mes enfants ces dix dernières années. C’était un des mes grands rêves, vivre cette expérience avec eux. Même avant de rencontrer ma femme, c’était un rêve que je faisais quand j’étais jeune. Je voulais avoir des enfants qui vivent à mes côtés ma vie de footballeur. J’en suis très heureux. Ma fille a seulement deux ans, elle ne sait pas encore ce que c’est, mais elle va s’en rendre compte un jour. Bien sûr, je suis footballeur professionnel, mais quand je suis avec mes enfants, je suis juste un père qui adore aller au stade avec eux. J’ai deux fils qui sont supporters de Manchester United et un qui est fan d’Arsenal. D’ailleurs, je ne sais toujours pas comment cela a pu arriver ! (Sourire.) L’un d’eux s’entraîne avec Chelsea, mais on verra bien. Ils sont toujours devenus supporters des équipes dans lesquelles je jouais. Donc, maintenant, ils sont des supporters du PSG. »
Sportivement, le milieu de terrain anglais souhaite apporter au PSG durant les trois prochains mois, quelque soit le poste où le fera jouer Carlo Ancelotti. Même à droite du milieu de terrain parisien. « Oui, absolument. C’est une position que j’ai occupée pendant des années ! J’aurais juste besoin d’un petit peu de la vitesse de Lucas, ça m’aiderait… (Il réfléchit.) Je pense que je pourrais encore jouer dans le couloir s’il le fallait. Toute ma carrière, j’ai plutôt été un meneur excentré qu’un ailier de débordement. Même dans mes jeunes années à Manchester, je n’étais pas un ailier, plutôt quelqu’un qui travaillait sur le côté et qui centrait. La force de mon jeu a toujours reposé sur les passes et les centres, a-t-il rappelé, lui qui a évolué dans une position reculée dimanche soir face à l’OM, telle une véritable rampe de lancement. Oui, c’est vrai, et c’était ce que Carlo (Ancelotti) m’avait demandé. Il voulait que je sois un meneur de jeu en position basse. Les matches précédents, j’avais regardé attentivement la manière dont Marco (Verratti) et Blaise (Matuidi) évoluaient dans cette zone, comment ils demandaient la balle aux défenseurs pour pouvoir faire la même chose qu’eux, au moins dans le même esprit. Je veux amener quelque chose à l’équipe, pas la perturber. Avoir la même activité que Verratti et Matuidi ? Non, bien sûr, ce serait difficile, parce qu’ils sont tous les deux très jeunes, beaucoup plus jeunes que moi. Mais j’ai aimé la manière dont on a joué contre Marseille, avec Blaise à côté de moi. Il court tellement que pour un joueur plus vieux, comme moi, c’est agréable d’avoir à ses côtés un joueur plus jeune, comme lui. »
Et s’il est aujourd’hui sous contrat jusqu’en juin prochain avec le PSG, l’ancien international anglais souhaiterait continuer l’aventure parisienne, que ce soit sur ou en dehors du terrain, afin de faire entièrement partie du projet. « Je peux déjà voir l’excitation, et les changements que les nouveaux propriétaires du club ont déjà impulsés. Je sens déjà ce qu’ils veulent réussir. Le PSG est un grand club, respecté. Ce que le président (Nasser al-Khelaïfi) et Leonardo (le directeur sportif) sont en train d’essayer de faire, c’est d’amener le PSG à devenir une grande puissance européenne. Ils vont y arriver, et les gens à Paris commencent à le réaliser. Alors, c’est un moment de l’histoire du club un peu particulier qui me donne un sentiment spécial. Je sais que j’ai seulement un contrat de six mois, mais je veux vraiment contribuer à ce que le PSG devienne ce grand club. À mon âge, je ne peux pas avoir un contrat de deux ou trois ans, je prends chaque année comme elle vient. Si je me sens toujours autant en forme, je continuerai à jouer. Agacé par mon image d’icône marketing ? Non, pas du tout. Si je peux contribuer à faire vendre beaucoup de maillots, pas de problème, tant mieux ! C’est super de voir autant de gens porter mon maillot. Dans la plupart des clubs où j’ai joué, j’ai entendu la même chose, que je venais pour faire vendre des maillots. C’était comme ça à Manchester United, au Real Madrid, à l’AC Milan, au Los Angeles Galaxy. Je suis très fier qu’autant de gens achètent mon maillot, mais je peux aussi jouer encore un petit peu au foot, je vous assure…, a poursuivi Beckham dans cet entretien accordé à L »Equipe, avant de se montrer impressionné par ses nouveaux coéquipiers au PSG, notamment Zlatan Ibrahimovic. Je ne suis pas surpris, mais le talent de certains jeunes joueurs me stupéfie, parfois, à l’entraînement. Il y a un mélange assez incroyable de jeunes joueurs et de grands joueurs plus expérimentés, comme Ibra. Vous savez, dans un grand club, il est très difficile de faire en sorte que tous les joueurs aient la même faim, la même envie de gagner. Ibra est un bon exemple. Il pense football, il vit football, mais il continue de travailler dur et il veut gagner tout le temps. Quand il perd un petit jeu, son visage se ferme, c’est impressionnant…(…) Zlatan est vraiment plus grand que moi ! (Rires.) Tout le monde a un ego, dans une certaine mesure, mais Zlatan est un type super. Avant de venir ici, je le connaissais comme joueur, je l’avais vu jouer dans quelques-uns des plus grands clubs du monde, mais je ne le connaissais pas en tant que personne et coéquipier. Maintenant, oui. Je suis seulement au club depuis trois semaines, mais je n’ai pas rencontré beaucoup de joueurs dans ma carrière qui soient aussi professionnels que Zlatan. S’il accepte facilement le fait de n’être plus la seule star de l’équipe ? Je pense surtout qu’il s’en fiche ! Il veut juste jouer, gagner. Les joueurs de ce niveau s’en fichent de l’ego. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas être au centre de l’attention, c’est remporter des trophées. C’est aussi simple que ça. J’ai eu la chance de gagner une fois la Ligue des champions et c’est une des choses les plus spéciales que j’ai pu accomplir dans ce jeu. Quand vous soulevez ce trophée, c’est un moment unique. Je ne veux pas parler de gagner à nouveau la Ligue des champions, parce que c’est beaucoup trop loin, aujourd’hui, mais le simple fait de la jouer à nouveau, après en avoir été éloigné pendant sept ans, c’est incroyable. »