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Armand : « Je ne fais pas la gueule »

Au club depuis 2004, Sylvain Armand vit sûrement sa saison la plus délicate au PSG. Car si tout va bien collectivement, le défenseur parisien joue très peu et se retrouve victime de l’arrivée de grands joueurs, notamment en défense.

L’ancien Nantais vit donc plutôt difficilement cette situation mais il s’est fait une raison, et sait qu’il ne pourra plus apporter grand chose au club. « Difficile, oui. En quatorze saisons de professionnalisme, j’avais toujours joué régulièrement. Ce n’est plus le cas. Je ne dirais pas que c’est un choc, mais ça n’a pas été facile à accepter au départ. Le club a aujourd’hui de gros moyens, il recrute de grands joueurs, dont certains sont plus expérimentés que moi, et la concurrence est devenue beaucoup plus forte. Quand on joue beaucoup moins, on a moins le rythme et moins confiance en soi. Mais je ne fais pas la gueule. Je me suis fait une raison. (…) Je ne l’ai pas vu venir. J’aurais pu le pressentir il y a deux ans parce que j’avais été moins performant pendant la saison 2009-2010. Mais, après la saison dernière, où je m’étais éclaté dans l’axe avec Mamadou (Sakho), je pensais repartir avec le même statut. Mais il y a eu le rachat du club, l’arrivée de nouveaux joueurs et de gens qui ont pu penser différemment. J’ai été surpris de ne pas avoir eu une nouvelle chance dans l’axe. Je reste sur ma faim, même si j’ai bien compris que le club changeait de dimension », a expliqué Armand dans L’Equipe, lui qui savait que tout allait se compliquer pour les anciens du club avec l’arrivée des nouveaux propriétaires. Aujourd’hui, s’il ne joue pas, le défenseur parisien profite de l’expérience apportée par le nouveau staff et du fait d’avoir l’impression de jouer dans un club étranger, lui qui n’a jamais quitté l’hexagone en 15 ans de carrière professionnelle.

« On savait tous que les choses allaient changer pour nous avec l’arrivée des Qatariens et on est tous déçus de ne pas jouer plus souvent. Mais personne ne triche, parce que le coach se comporte de la même manière avec un ancien et un nouveau, avec un joueur qui a coûté cher et un qui n’a rien coûté. Il parle et rigole avec tout le monde. Je trouve ça classe de sa part. Tous les staffs ne se comportent pas de la même façon. Aucun joueur ne se sent mis de côté. (…) Antoine (Kombouaré), il faut le remercier pour ce qu’il a accompli. Tout s’est très bien passé avec lui. Il a fait avec ses moyens. Aujourd’hui, on a un staff d’un autre monde, des gens qui connaissent le très haut niveau, les très grands clubs. La différence est là, dans l’expérience du coach et de ses adjoints. Ces gens-là savent tout de la préparation pointue d’une équipe, à travers la nutrition, les GPS, pour savoir si on est en surrégime… Ce staff a tout chamboulé, mais ceux qui, comme moi, n’ont connu que la L 1, apprennent une tonne de choses à leur contact. (…) On me demande parfois si je ne veux pas tenter une expérience à l’étranger. En souriant, je réponds : “Mais, jouer à Paris, c’est déjà jouer à l’étranger ! ” Paris devient un grand club, avec les méthodes d’un staff venu d’Italie ou d’Angleterre. Je suis content de vivre ce moment du club, même si ça devait s’arrêter dans deux mois », a-t-il avoué.

En tout cas, Armand a profiter de cette fin de saison pour tenter de remporter un titre de champion de France avec le PSG. « J’en ai toujours rêvé. Paris aurait toujours dû jouer les premiers rôles. Mais on ne se sentait jamais assez costauds et réguliers pour jouer le titre. Avant, j’avais toujours cette peur du moment où Paris retomberait dans ses travers. On avait fini par croire que ça ne marcherait jamais. Cette année, il se passe quelque chose de fort, a confié l’un des doyens de l’effectif parisien, qui annonce toutefois que la Coupe de France est aussi un objectif très important. On ne se lasse jamais de disputer une finale au Stade de France, de ces mises au vert d’avant match, de monter les marches pour chercher le trophée devant 80 000 spectateurs… Notre finale contre Marseille (2-1, en 2006) reste ancrée dans ma mémoire. Chaque joueur aimerait vivre ça. Le titre, c’est la priorité. Mais une Coupe, ça ne se balance pas. Jamais.»

Enfin, étant donné sa situation, Armand devrait vraisemblablement quitter Paris en fin de saison. « Le moment venu, j’aurai une discussion avec Leonardo. J’adore ce club. En partir serait difficile, surtout si on ne gagne pas le titre. Mais j’ai trente et un ans, je peux difficilement revivre une saison aussi délicate. Je peux me dire qu’il y aura la Ligue des champions au programme la saison prochaine. Mais encore faudrait-il être dans le groupe… », a conclu le défenseur francilien, qui sait qu’il n’aura probablement pas sa place dans l’effectif la saison prochaine avec l’arrivée de nouveaux joueurs durant le mercato estival.

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