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Al-Khelaïfi démonte le projet de SuperLeague et se défend des critiques contre QSI
Nasser Al-Khelaïfi (NAK), président du Paris Saint-Germain, a été longuement interrogé par BBC Sport. Il est notamment revenu sur le projet de Superleague en expliquant que le projet initial de ne correspondait pas aux valeurs du sport. Puis il s’est défendu des investissements effectués avec le PSG et a demandé à ce qu’on arrête d’opposer des modèles économiques les uns aux autres. En ce sens, il a tenu à rappeler que l’arrivée de QSI a fait du bien au football, surtout en Ligue 1, mais aussi en Europe avec des marchés des transferts animés. Enfin, il a tenu à montrer l’exemple en acceptant le plafond salarial sans hésiter si celui-ci était mis en place.
Al-Khelaïfi « Puis quand j’ai dit non, ils m’ont dit qu’ils ne m’avaient pas invité »
La Super League
« Je veux jouer ces matchs – les grands matchs. Je sais ce que le public veut. Mais nous ne pouvons pas dire ‘vous êtes un petit club, vous sortez’. Cela doit être un système ouvert, où il y a du respect pour tout le monde. J’aurais pu prendre le chèque de 400 millions d’euros [de l’ESL ndlr]. Ils m’ont invité. Puis quand j’ai dit non, ils m’ont dit qu’ils ne m’avaient pas invité – cela les résume bien. Si j’avais juste pensé à moi-même, j’aurais pu le faire. Surtout pendant le Covid. Mais qu’en est-il de l’écosystème, des valeurs des supporters que vous représentez ? »
La Super League est une compétition morte née. Pourtant, il reste des clubs désireux de relancer le projet. Al-Khelaïfi, le conteste. Il ne croit pas aux valeurs véhiculées par une compétition fermées ou les plus riches se partageraient la part du gâteau. C’est bien de voir le président du PSG agir de la sorte et défendre l’équité dans le football. On sait que c’est un monde un peu individualiste et c’est bien de se rappeler que sans spectateurs, sans petites équipes, le football ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Il fallait des clubs qui montent au front et c’est positif de voir le PSG ne pas être stigmatisé pour avoir suivi la meute. C’est un mouvement important de la part de Nasser Al-Khelaïfi.
Al-Khelaïfi « Imaginez s’il n’y avait pas eu d’investissement au cours des dernières années.«
L’investissement au PSG
« Imaginez s’il n’y avait pas eu d’investissement au cours des dernières années. Le football se serait effondré, je vous le promets. Nous sommes un fonds d’investissement. Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards. C’est la marque que nous avons construite en tant que véritable investissement – au sein des équipes masculines et féminines. Les gens critiquent parce qu’il s’agit d’une richesse souveraine !
Al-Khelaïfi « Quand vous regardez le tableau complet de ce que nous faisons, cela a élevé le niveau !«
Qu’en est-il des autres formes de propriété – la prise de contrôle du sport par capital-investissement est-elle une question de bien social ? Qu’en est-il des clubs mis à profit par des particuliers – est-ce bon ? Barcelone est un club appartenant à des fans avec une dette de 1,5 milliard d’euros – est-ce que ça marche ? Notre investissement dans le PSG n’aide pas non plus un seul club. Imaginez que le PSG ne soit pas en Ligue 1. Où la ligue trouverait-elle un fond d’investissement pour investir 1,5 milliard d’euros, qui va aux petits clubs pour investir ? Quand vous regardez le tableau complet de ce que nous faisons, cela a élevé le niveau ! »
Encore une fois, NAK frappe fort et n’hésite pas à défendre les intérêts du PSG. Pourquoi le modèle parisien serait moins bien qu’un autre ? Surement parce que sur le vieux continent, on aime peu les nouveautés qui viennent mettre le bazar dans le football accaparé par une poignée de clubs déjà riche. Le président du PSG, évoque les autres modèles et s’interroge sur ce que font les autres. Pour NAK, les autres clubs critiquent, mais appartiennent à un modèle qui n’est pas toujours respectueux.
Le PSG a fait grandir la Ligue 1, tout le monde en profite. En Europe, les clubs ont aussi pu bénéficier de gros transferts grâce au PSG et le football ne possède pas qu’un seul modèle économique. Il faut de tout, regarder ce que font les autres avec respect et non jalousie pour essayer de trouver une formule éthique et équitable. Le PSG, en refusant la superleague a fait un pas en avant vers le football plus noble moins individualiste.
Al-Kehlaïfi « Les gens aiment penser que j’ai un plan machiavélique qui correspond à un scénario !«
Le nouveau FPF, avantageux pour le PSG ?
« Pensez-vous, même si je suis président de la CEA, qu’un club puisse faire quelque chose que les 246 autres clubs et toutes les autres parties prenantes ne veulent pas ? C’est de la folie – mais les gens aiment penser que j’ai un plan machiavélique qui correspond à un scénario ! En tant que président du club, si vous me dites qu’il y a un plafond salarial, je serais le premier à signer. »
Nasser Al-Khelaïfi en a marre que tout le monde imagine qu’il a un plan derrière tout. Il aimerait que tout le monde voit le dirigeant passionné qui investit dans son sport, sans arrière-pensée. Mais on sait tout de même que derrière il y a un intérêt économique voir géopolitique. Pour autant, on n’est pas obligé de remettre en question toutes les décisions du président du PSG. Il se dit prêt au plafond salarial, c’est une bonne chose. Cela évitera d’avoir dans les vestiaires de trop grandes différences qui peuvent créer de la jalousie.
De plus, on l’a vu, avec les statuts au PSG, quand un joueur est extrêmement bien payé, il est mis très souvent sur le terrain, peu importe sa forme ou ses performances. Il faut lisser un peu tout cela, toujours dans un but d’équité dont le football a besoin. Bien sûr, les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. Mais c’est positif de voir un dirigeant de sa trempe, monter au front pour dénoncer des agissements qui ne correspondent pas aux valeurs. Maintenant, c’est aussi à lui de montrer l’exemple.