Club
Mbappé évoque sa personnalité, son rapport à l’argent et la gestion de la défaite
Kylian Mbappé, attaquant de 22 ans (23 ans le 20 décembre) du Paris Saint-Germain et de l’Equipe de France, s’est confié auprès de Paris Match dans une interview publiée ce jeudi. L’international français a notamment été invité à évoquer ses proches, leur apport, la gestion de sa valeur, son rapport à l’argent et celui à la défaite.
Mbappé « On peut tout me dire. Mon coach, Mauricio Pochettino, ne s’en prive pas. »
« Les proches, c’est le premier refuge pour éviter de prendre la grosse tête ?
Oui et non. Non, parce que je crois qu’il ne faut pas surestimer ce que je fais : j’ai, comme beaucoup de gens, un métier que je fais bien, mais quand je rentre chez moi, je suis normal. Oui, parce que cet entourage proche peut, si nécessaire, me remettre les idées en place. Je ne suis pas susceptible et ne prends jamais personne de haut. On peut tout me dire. Mon coach, Mauricio Pochettino, ne s’en prive pas. J’apprécie la franchise. Elle fait gagner un temps précieux à tous, pas seulement à moi.
A quel âge j’ai découvert que je valais beaucoup d’argent ?
Tôt ! Tu t’aperçois que tu as de la valeur quand tu vois que les agents, les entraîneurs te courent après. Tu ne sais pas nécessairement qu’il y a un enjeu d’argent, mais à force d’attentions particulières, tu prends conscience que ce que tu provoques est spécial. C’était un peu difficile, au début, cette sensation d’être considéré comme un joyau… Heureusement, mes parents ne me parlaient pas des sommes. Et ils ont bien fait : comment éduquer un gamin de 14 ans après lui avoir annoncé qu’il vaut des millions d’euros ? Vers 16 ans seulement, quand j’étais prêt à comprendre que c’était la loi d’un système et pas seulement un prix auquel on m’estimait, ils me l’ont dit. Grâce à ça, j’ai un rapport tranquille à l’argent : je sais que c’est important, je suis content d’en avoir, mais ce n’est pas ce qui m’anime à chaque seconde de la journée.
Mbappé « Elle est proportionnelle à la passion que je mets dans ce que je fais. »
Est-ce que je digère mieux la défaite que petit ?
Non, parce que je n’ai jamais appris à perdre. J’arrive à me contrôler, à moins laisser paraître la déception en cas d’échec, mais dans ces circonstances, quand je rentre à la maison, je suis toujours noir de colère. Elle est proportionnelle à la passion que je mets dans ce que je fais. »
C’est bien de voir Mbappé rappeler qu’il reste une personne relativement normale, comme tous les joueurs. Ils ont tendance à être présentés comme des êtres à part, mais on voit bien au fil des interviews qu’ils ont aussi besoin de leur famille, de repos, de confiance, de moments de détente. Et sur certains jours, ils sont moins en forme, vont moins bien. Il faudrait avoir un peu plus cela en tête plutôt que de toute remettre en question au moindre raté. Bien sûr, il ne faut pas tout excuser non plus. Mais il faut accorder un droit à l’erreur, et donc à l’apprentissage.
Le jeune attaquant a été agaçant par moments, mais il s’en sort finalement plutôt bien avec son début de carrière fulgurant, tous les compliments reçus et la pression autour de lui. Ce sont beaucoup de choses à digérer et cela est venu particulièrement tôt pour lui. En partie grâce à son entourage, il arrive tout de même à globalement garder la tête sur les épaules.
Cela sans perdre l’essentiel de vue : son amour du football et son envie de marquer l’histoire de ce sport. Alors il n’est pas question de plus « accepter » les défaites, il faut surtout réussir à ne pas douter et vite se concentrer sur la suite. Mais les grands champions détestent en général la défaite. C’est ce qui les pousse à se surpasser. Mbappé semble suivre cette direction.