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Vikash Dhorasoo « J’ai assez bien débuté au PSG, puis mon arrogance a repris le dessus »
Vikash Dhorasoo, l’ancien milieu de terrain du Paris Saint Germain entre Aôut 2005 et Septembre 2006, est au centre de l’actualité littéraire en ce début novembre avec la sortie de son autobiographie intitulé « Comme ses pieds« . C’est donc l’occasion pour lui d’évoquer son court passage dans la capitale qui s’est terminé par un licenciement, ce qui était une première en France.
« J’ai assez bien débuté avec Paris, puis ma lassitude, mon exaspération, mon arrogance ont repris le dessus. […] Quand ma fille revient de l’école et me demande ce que ça veut dire être viré, je sais que je ne serai plus jamais vraiment le même. […] Quand j’ai parlé à la presse, je pensais que c’était le bon timing. C’était mal réfléchi, inopportun. J’ai jeté de l’huile sur le feu. […] J’ai été rapidement reçu pour un entretien préalable à un licenciement. Seul. Mon délégué syndical avait ce jour-là d’autres choses à faire. »
Une promesse à son arrivée…
Intersaison 2005, le Paris Saint Germain boucle un mercato ambitieux avec deux figures de proue, Bonaventure Kalou et Vikash Dhorasoo. A ce moment-là, le joueur d’origine mauricienne bénéficie encore d’une côte importante dans le ghotta du football français et ce, malgré une petite saison au sein de l’AC Milan (12 matchs) qui vient de connaitre une finale de Ligue des Champions perdu contre le Liverpool FC après avoir mené 3 buts à zéro à la mi-temps. Lors de cette rencontre, Vikash Dhorasoo fait banquette, comme bien souvent lors de la saison. Pourtant, Carlo Ancelotti son entraîneur de l’époque, ne manque jamais une occasion de chanter les louanges des qualités du milieu de terrain formé au Havre AC.
Un saison commencée en fanfare, mais qui s’essouffle assez vite.
La saison débute en fanfare avec une première victoire lors de la première journée au Parc des Princes contre le FC Metz, 4 buts à 1. S’enchaîne par la suite 2 victoires et le Paris Saint Germain se retrouve avec un total parfait de 9 points sur 9. Vikash n’est pas étranger à ces bons résultats et le PSG se met à rêver d’une belle saison.
Malheureusement, la machine va s’enrayer très rapidement et les performances franciliennes seront en dents de scie tout au long de l’année. Vikash Dhorasoo est à l’image de l’équipe, tantôt très bon, parfois quelconque, pour ne pas dire mauvais, l’équipe termine à une décevante 9éme place en championnat.
La coupe en sursaut d’orgueil et un passeport pour la Coupe du Monde.
L’équipe de la capitale sauvera sa saison en obtenant une formidable victoire 2 buts à 1 au Stade de France contre l’ennemi juré, l’Olympique de Marseille. Les Phocéens, avec dans leurs rangs la sensation de la saison, Franck Ribéry s’incline sur une frappe de 25 mètres de l’ancien Milanais qui lobe Fabien Barthez coupable d’un placement plus que suspect sur le coup. Ce sera suffisant pour que Vikash composte son billet pour l’Allemagne et une Coupe du Monde où les Bleus finissent vaincus en finale. Le milieu de terrain parisien n’a joué que les dernières minutes du match d’ouverture contre la Suisse manquant de peu d’offrir la victoire aux siens par une frappe de 20 mètres échouant de peu à côté.
C’est tout pour le joueur natif d’Harfleur, qui fera parler de lui quelques années plus tard avec la diffusion de son film tourné pendant le tournoi et intitulé « The Substitute« . Une œuvre ego-centrée sur le relayeur qui sera assez bien acceptée par la critique. Mais plutôt mal par ses pairs de la sélection craignant que ne soient révélées certaines « confidences » de vestiaires plutôt peu reluisantes pour nos élites du ballon rond jamais critiqués péjorativement par la presse à l’époque. Ce détail montre aussi à quel point Vikash Dhorasoo était un footballeur à la mentalité vraiment différente de ce qui se trouve d’ordinaire dans le milieu.
Un partenaire qui se dégonfle, selon lui.
A l’aube de sa seconde saison, le courant entre Vikash Dhorasoo et son entraineur Guy Lacombe est plus qu’alternatif. Jouant peu, ayant quelques pépins physique, relégué à jouer en réserve à Bois Guillaume, le joueur s’en prend publiquement au coach à la moustache sur l’édition dominicale du quotidien l’équipe. Une interview qui laissera des traces, vu qu’elle va conduire le Paris Saint-Germain à licencier le joueur, fait unique en France à l’époque. Le jour où le club doit rencontrer le « fautif », il se devait d’être accompagné du délégué syndical de l’effectif, Jérôme Rothen.
Cependant, au moment du rendez-vous, ce dernier ne se présentera jamais, lui qui ne manquera pourtant aucune réunion à l’avenir afin de venir « quémander » tel un enfant capricieux, des jolies primes de maintiens peu déontologiques, alors que le club visait l’Europe en début de saison. Un manquement qui aura provoqué une véritable fissure entre Vikash Dhorasoo et le monde impitoyable du football professionnel, Jérôme Rothen n’ayant jamais donné signe de vie le jour de l’entrevue fatidique, préférant ne pas s’attirer les foudres de sa direction.