Anciens
Thiago Silva sans détour sur son passage au PSG « la pression était trop forte »
Thiago Silva, ancien joueur et légende du Paris Saint-Germain, s’est largement exprimé dans The Guardian. Après ses mots sur le projet parisien (voir ici), voici encore plus de détails sur ses critiques et sa vision du club quand il y était. Des mots clairs, sans détours, il évoque un désamour du public et des médias, une pression monstre et un projet qui recule.
Thiago Silva « Quand on n’a pas un plan clair de ce qu’on veut, les choses ne fonctionnent pas »
« Les échecs en Ligue des champions sont le résultat d’un processus global. Rien ne se passe du jour au lendemain. Ce n’est pas parce qu’on a énormément d’argent qu’on va tout réaliser. Le football ne marche pas comme ça. Quand on n’a pas un plan clair de ce qu’on veut, les choses ne fonctionnent pas.
Thiago Silva « Il semblait qu’il y avait quelque chose qui empêchait les gens d’applaudir Paris »
« Au début, les commentaires des médias étaient bons et il y avait un bon sentiment, partout en France, pour soutenir une équipe française. Mais deux ou trois ans plus tard, tout a changé. Les commentaires étaient différents. Il semblait qu’il y avait quelque chose qui empêchait les gens d’applaudir Paris. Je ne sais toujours pas pourquoi.
Thiago Silva « On faisait un pas en avant puis trois en arrière »
C’est quelque chose qui m’a fait mal parce que j’ai vu la situation changer et la pression augmenter pour gagner la Ligue des champions, poursuit l’ancien capitaine parisien. Mais ce n’est pas comme ça qu’on gagne. Ce n’est pas un investissement. C’est une question de régularité année après année. Nous avons joué la Ligue des champions et nous n’avons pas gagné. Cela n’aurait pas dû nous empêcher d’avancer.
Normalement, même un échec vous permet de progresser. On fait un pas en arrière puis deux en avant. Ce n’était pas comme ça au PSG : on faisait un pas en avant puis trois en arrière. C’était vraiment très difficile. La pression était trop forte.
Thiago Silva « Je me sentais plus léger, comme si un camion avait été ôté de mon dos »
Quand je suis arrivé à Chelsea, j’ai perdu ce poids de la pression. Ce n’est pas pour ça que j’ai gagné la Ligue des champions ici, mais je n’avais pas cette responsabilité. Je me sentais plus léger, comme si un camion avait été ôté de mon dos.
Mon rêve, comme Neymar, Marquinhos et Verratti, c’était de gagner la Ligue des champions, je peux vous l’affirmer. Marquinhos a encore des chances, mais avec le PSG, c’est fini pour nous. Neymar aurait certainement aimé rester. Gagner la Ligue des champions était son rêve. »
Comment peut-on en vouloir à Thiago Silva. Le PSG a un fonctionnement spécifique et si le club a réussi à grandir sans pour autant accéder à ses objectifs, c’est aussi parce que le projet du club n’a pas été bien pensé. On peut grandir, gagner, mais pour cela, il faut un club, une institution, un projet collectif, des valeurs, et cela, au PSG, il n’y a pas toujours eu le temps de le voir apparaitre. À force de remises en questions, de tout envoyer valser, la continuité n’a pas pu être mise en place. Thiago Silva apparait éprouvé et marqué par son passage à Paris, un échec et sentiment d’avoir raté quelque chose.
Il parle de pression ce qui a empêché le club de progresser, d’avancer tranquillement vers ses objectifs. À force d’être attendu, chaque échec est devenu un moyen de démonter le club et son fonctionnement, alors que l’échec est censé former les choses pour la suite. À Paris, on veut tout, tout de suite, ce qui n’est pas possible et le club s’est perdu à vouloir donner trop d’importance à certaines choses. Le club a perdu des soutiens, s’est isolé et les médias n’ont vu le club que par la critique, ce qui n’a aidé personne.
Les mots sont forts et certains reprocheront à l’ancien capitaine de cracher dans la soupe, mais attention, Thiago Silva semble encore touché, ce qui montre que le club compte énormément pour lui. Donner son avis, ce n’est pas être ingrat, c’est aussi savoir se regarder dans une glace, avancer et faire mieux jours après jours. Si ce constat au vitriol permet à terme aux dirigeants de revoir leur copie, alors tant mieux. Il n’y a pas d’attaques gratuites, juste des conseils et un témoignage d’un grand monsieur du PSG.