Autour du PSG
Riolo « Le PSG a tout changé…ce n’est pas après 4 matchs qu’on tire de vrais enseignements »
Après le match nul du Paris Saint-Germain hier soir face à l’AS Saint-Etienne (1-1, 4e journée de Ligue 1), certains supporters et « spécialistes » s’inquiètent. Et ils doutent du nouvel entraîneur Unai Emery (il a remplacé Laurent Blanc cet été). Ce n’est pas le cas du journaliste Daniel Riolo. Même s’il a vu aussi des problèmes hier soir dans l’équipe parisienne, il rappelle que le changement n’est pas pourtant une mauvaise chose et qu’il faut un peu de temps.
« Mais le sujet ce matin, c’est le PSG. 7 points après 4 matches, c’est peu. C’est évident par rapport à la saison dernière, moins par rapport aux 3 précédentes qui avait vu Paris prendre 6, 8 et 8 points.
Reste que le fond n’est pas mathématique. Le vrai problème, c’est ce que fait ce PSG.
Une première période insipide, sans fil conducteur. Il paraît que le pressing, la récupération rapide et haute du ballon doit devenir sa « marque ». On en est loin. Avec une attaque composée notamment d’un Jesé fantôme et d’un Ben Arfa nonchalant, c’est compliqué. Médiocre partout, il n’y avait que Verratti, pour tenter d’éclairer le jeu parisien.
On ne parle même pas du manque de vitesse, du peu de mouvement. Le jeu du PSG ne ressemblait pas à grand-chose.
En seconde période, Emery a donc tout changé. Changement de postes, d’hommes. Ça va mieux. A courir dans le vide, les pauvres Verts se fatiguent. Le PSG marque sur peno. On sent que ça ne pouvait venir que comme ça. On sent aussi que tant qu’il n’y aura pas le 2e but, cette équipe affiche trop peu de maîtrise pour ne pas rester en danger. En faisant entrer Beric et Hamouma à 10 minutes de la fin, Galtier a misé la dessus, le hold up, le 1 occasion, 1 but ! Le coup a fonctionné !
Avant ça, on avait vu un PSG un peu meilleur. L’apport de Krychowiak, celui de Di Maria. Le PSG donne au moins l’impression de jouer à 11 ! Avec Jesé, c’était pire que de jouer à 10. A 10, on garde le ballon, à 11 avec un mauvais, vous lui donnez et il est perdu.
Et heureusement que l’Espagnol est là pour jouer le bouc émissaire, ça permet de relativiser le match de Ben Arfa. Il ne peut pas, à ce niveau d’exigence, se contenter de ça ! Un éclair, un dribble. Non, il faudra beaucoup plus.
Sans attaque, ce PSG n’a rien fait de bon. Et c’est le point essentiel de la prestation d’hier selon moi. La ligne d’attaque a pendant trop longtemps été proche de la nullité.
Et c’est encore grâce à Verratti que ça a bougé. Mais il ne peut pas tout faire.
Au-delà des choix d’un soir, les questions restent les mêmes. Emery gardera-t-il le 4-3-3 ? Avec qui ? Pastore reviendra-t-il un jour ? Si Krychowiak joue, quid de Matuidi ?
Aujourd’hui, c’est un peu comme si la saison n’avait pas encore débuté tant le chantier semble grand. Le problème, c’est que mardi, Arsenal vient au Parc. La compo ne sera pas la même, mais est-ce que ça sera suffisant ? Emery met toujours du temps à parvenir à ses fins. Ses débuts à Séville ont fait peur aussi.
Et si certains pensent que la saison dernière est le maitre étalon, il va y avoir des déçus. C’est un nouveau PSG et ce n’est pas demain, ni après-demain, qu’on saura si le club a bien fait de tenter le changement. Les nostalgiques du duo de coachs Ibra/Blanc doivent se demander une chose. Est-ce qu’ils auraient signé pour une nouvelle saison avec un titre facile et un quart de LDC ? Est-ce qu’en gardant le duo + un ou deux joueurs, il y aurait eu l’assurance de faire mieux que la saison dernière ? Quelles sont les équipes qui ne changent pas leurs cycles ? Comment étaient les débuts de la Juve l’an dernier ? Comment a été accueilli Allegri après Conte ? Il y a des exemples partout en Europe, mais dans notre foot nombriliste, on ne sait pas ce qu’il se passe ailleurs.
Une dernière question pour les nostalgiques, les analystes qui tirent des conclusions après 4 matches, et nos chers consultants qui prient chaque jour pour qu’Emery se plante : entre la saison dernière du PSG, un quadruplé facile, et gagner l’Europa League, qu’est-ce qui est vraiment mieux ?
Le PSG a tout changé, et il a bien fait. Et ce n’est certainement pas après 4 matches qu’on pourra tirer de vrais enseignements. Aujourd’hui, on sait juste que le PSG est loin du compte. Et c’est déjà bien assez. »
C’est assez impressionnant. Avant le début de la saison, tout le monde savait que le changement d’entraîneur et le départ de Zlatan Ibrahimovic impliquaient que Paris aurait besoin de temps pour lancer un nouveau cycle. Et avec l’Euro, la Copa America et les Jeux Olympiques, impliquant des retours tardifs et des préparations en retard, c’était évident que le début de saison pourrait être compliqué pour le PSG. Mais maintenant que les Parisiens ont effet des difficultés, on voit des inquiétudes, comme si cela était surprenant. Le Trophée des Champions face à l’OL a fait penser que tout était réglé, mais c’était surtout une soirée réussie face à un adversaire peu en forme.
Pour hier soir, il y a quelques points qui peuvent être expliqué. La méforme de Jesé par exemple, titulaire pour la première fois avec le PSG et qui revient après son opération de l’appendicite. Et il était aligné avec Ben Arfa, avec qui il n’avait encore jamais joué. Ces deux derniers n’ayant aussi presque aucun automatisme avec le reste de l’effectif. De même pour Meunier, ce qui a amené plusieurs passes loupées à cause d’incompréhension.
On voit aussi que le PSG n’a pas encore bien intégré le pressing d’Emery. Les joueurs sortent un peu trop 1 par 1 et ce n’est pas assez efficace. Il faudra don encore travailler ce point pour mieux étouffer l’adversaire et avoir plus d’occasions.
Le changement implique quelques difficultés, une période un peu compliqué. Mais c’est afin d’atteindre quelque chose de mieux ensuite. Et puisque que le quadruplé nationale ne suffisait pas à satisfaire avec un quart de finale de Ligue des Champions, il semblait préférable de changer les choses. Il faut savoir être patient, une qualité qui semble très rare quand il s’agit du PSG.