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Riolo "Des journalistes qui ont soutenu Domenech jusqu’au bout taillent Emery après 10 matches."

Autour du PSG

Riolo « Des journalistes qui ont soutenu Domenech jusqu’au bout taillent Emery après 10 matches. »

Depuis le début de la saison 2016-2017, de nombreux « spécialistes » du football en France ont envoyé une pluie de critiques sur Unai Emery, entraîneur du Paris Saint-Germain arrivé cet été. On a pu voir des jugements presque définitifs, des bilans tirés comme si c’était la fin de saison, et des « informations » des quotidiens principaux qui annonçaient des problèmes. Le journaliste de RMC Daniel Riolo, agacé par ce traitement médiatique, a écrit un long édito sur son blog sur le site du média sportif afin de critiquer ceux qui s’en prennent sans retenue au coach parisien.

« (…)Emery victime du corporatisme ambiant

Son bilan n’est pas pire que les dernières années, exceptée la saison dernière, pourtant il se fait tailler en pièce. Des critiques ? Pas seulement. Des insultes aussi. Des moqueries sur son attitude, son phrasé. Impossible, je dis bien IMPOSSIBLE de trouver trace d’un tel traitement pour un coach français. Des journalistes qui ont soutenu Domenech jusqu’au bout taillent Emery après 10 matches.

Emery est en train de faire connaissance avec ce contexte si particulier. Certes, il est soutenu par son président, mais il s’est déjà aperçu à quel point au PSG, on était perméable aux éléments extérieurs. Ancelotti est passé par là. Lui aussi avait été malmené par le corporatisme ambiant. C’est l’influence extérieure qui a fini par pousser le patron du PSG a mettre une pression anormale sur les épaules du coach italien. Il n’a pas compris, il n’a toujours pas compris. Il est parti au Real gagner une Coupe d’Europe alors que quelques mois plus tôt la France se demandait si c’était un bon coach ! (…)

Echange vif entre Emery et Ouazine

Emery découvre que la France est folle de Ben Arfa. Il ne le met pas dans l’équipe, pas sur le banc. Il regarde le CV du joueur et ne comprend pas. Quand il le récupère dans le groupe cet été, Ben Arfa affiche des résultats aux tests physiques comme jamais il n’en a vu dans sa carrière d’entraîneur. Il ne voit surtout pas un crack. Il découvre aussi que le vestiaire fuite. Le conseiller de Ben Arfa, Michel Ouazine est très sympa mais parle beaucoup aux journalistes. Il est tellement en colère de voir son protégé hors du groupe, qu’il invente des histoires comme celle qui veut qu’Emery ait dit un jour « tu n’es pas Messi » ! Faux ! Je mets au défi quiconque de prouver le contraire. Ce qui est vrai, c’est qu’Emery et Ouazine vont s’attraper. L’échange est vif.

Emery reproche au joueur de ne pas lâcher le ballon et ne pas assez bosser. Les journalistes de l’Equipe et du Parisien se régalent des mots du conseiller de Ben Arfa. Le « story-telling » est lancé. Il faut dégommer Emery. Après tout, comment peut-il faire mieux que Blanc ? Au niveau national, impossible. En Ligue des champions, c’est tellement aléatoire, que le risque de se tromper est faible. (…)

Sous-fifre

L’entreprise de démolition est en place. L’article de l’Equipe sur les cadres plus fort qu’Emery. Le coach a eu la surprise de se voir présenter comme un sous-fifre. C’était après Toulouse. Emery demande aux joueurs comment ils avaient pu être aussi nuls. Il ouvre un dialogue. La conversation est bonne, simple et tranquille. Pourtant, pour la majorité des médias, Emery a perdu tout pouvoir.

(…)

Notre football ne se remet jamais en question

J’ai échangé avec mon ami Roustan. Pourquoi ce contexte ? On ne comprend pas. C’est comme pour Bielsa. C’est délirant.

Tradition française du rejet du coach étranger ? ça existe. Dans le dernier numéro de FF, Arnaud Tulipier en parle. Son article est très intéressant. Il donne la parole à des observateurs. Bielsa s’est fait défoncer. Jeandupeux dit lui que depuis son passage, il s’est passé quelque chose dans la tête de certains coachs. Il a aidé à une nouvelle réflexion sur le jeu. Tant mieux. L’article évoque aussi le formatage de nos entraîneurs. Joël Muller longtemps leur représentant défend le métier. Il refuse l’argument du corporatisme. Muller ? Son palmarès parle pour lui non ? Comme celui de son successeur à la tête du syndicat des entraîneurs… Domenech ! Chauvinisme, protectionnisme, l’article parle aussi de ça.

La tradition vient de l’affreux Georges Boulogne. L’héritier s’appelle Guy Roux. Notre football ne se remet jamais en question. Jamais. Nos entraîneurs n’ont gagné que 3 Coupes d’Europe dans l’histoire (Fernandez, Houllier et Zidane) mais l’étranger n’a pas sa place chez nous ! Nous on sait, pas eux.

La tête d’Emery mise à prix

Emery n’en a pas fini avec les médias français. Sa tête est mise à prix. Il souffre qu’on le fasse passer pour un guignol, un agité des pelouses. Il ne s’attendait pas à ça et ne comprend pas. »

Une analyse qui fait beaucoup de bien alors que l’on voit régulièrement quelqu’un dans les médias pour critiquer Emery, peu importe les arguments. Bien sûr, tout ce que fait le coach espagnol n’est pas parfait. Mais il faut arrêter d’en déduire qu’il mauvais. S’il l’était, on le saurait déjà.

On peut commettre des erreurs et être très bon. Guardiola, Ancelotti et d’autres très grands coachs ont perdu des matchs, des fois de façon presque inexplicable. Cela arrive. Mais ils ont aussi su aller gagner de grands matchs, certains où les médias les annonçaient plutôt perdants. Et c’est le coach du espagnol, et plus d’une fois.

Au PSG, il découvre un tout nouvel environnement, un nouveau statut, son effectif… et certains voudraient que tout se règle en quelques semaines. C’est tout simplement impossible. Et même s’il y a eu des ratés, on ne peut pas dire que le bilan des Parisiens soient catastrophiques. La qualification en 8e de finale de Ligue des Champions n’est pas si mal engagé et la tête de la Ligue 1 est loin d’échappée à Paris.

Et on peut penser que si c’était un coach français qui avait eu le tâtonnement d’Emery avec les mêmes résultats, la presse serait bien plus clémente. N’oublions tout de même pas que Laurent Blanc a été critiqué, mais pas ainsi de tous les côtés après des résultats loin d’être catastrophiques. Il était aussi aidé par Zlatan Ibrahimovic, qui captaient une partie des critiques après tous les matchs.

Reste que, de toute façon, que le coach soit français ou étranger, il faut du temps dans une nouvelle équipe. C’est ainsi, c’est le football. Il y a toujours un temps d’adaptation. Mais au moment de la compétition, certains l’oublient. Ou choisissent de le mettre de côté pour le bien de leur critique.

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