Riolo critique particulièrement Kurzawa, Aurier, Verratti et Ben Arfa dans un PSG qui s’en sort bien

Hier soir, lors de la 3e journée de la phase de groupes de la Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain s’est imposé 3-0 face au FC Bâle. Un score flatteur pour une performance loin d’être maîtrisée du début à la fin. Le journaliste Daniel Riolo a livré son analyse sur son blog et il est loin d’être convaincu par les Parisiens

« La première période du PSG est franchement médiocre. Je m’attendais à un gros match, un pressing, une différence nette et visible vite, mais non. Le PSG a finalement affiché un niveau similaire à celui des récentes sorties.

Rien n’a fonctionné. Le rythme ? Rien. Intensité, pressing, mouvement, jeu, rien !

Pas bon collectivement, le PSG souffre aussi d’individualités défaillantes. La charnière est fébrile. Les latéraux sont tellement gonflés, imbus d’eux-mêmes que leurs boulards menacent d’exploser.

Au milieu, Verratti n’est pas à l’aise dans l’axe. C’est curieux pour un joueur avec autant de technique d’être à ce point perturbé par les événements. Motta n’est pas là, il souffre. Il ne joue pas à sa place habituelle, il souffre.

Devant, Lucas garde trop le ballon et Di Maria est transparent.

Face à un adversaire qui joue en 631, en gros comme une équipe de L1, le PSG ne propose rien pendant 30 minutes. Les occasions, deux, obtenues en contre. C’est famélique. D’autant que Bâle qui sort très peu, est très dangereux. Deux poteaux, un face-à-face manqué. Le PSG passe près d’un match beaucoup plus compliqué. »

Sans être aussi catastrophique que lors des déplacements à Toulouse ou à Nancy, le PSG n’a pas été très bon lors des 30 premières minutes. Les actions n’aboutissent jamais, que ce soit à cause d’une erreur technique ou d’une incompréhension. Kurzawa et Aurier ne font pas les choix offensifs ou les réalisent mal et sont souvent en retard défensivement. Verratti abuse un peu des longs ballons, Di Maria et Lucas ne bougent pas assez. Quant à Marquinhos, il manque toutes ses interventions.

Et le FC Bâle en profite pour essayer de faire mal aux Parisiens. Ce qui a failli marcher, seulement les Suisses ont butté une fois sur Areola, une autre sur la barre et encore une sur le poteau. Une chance (ou malchance, ça dépend de quel côté on se trouve) qui permet à Paris de ne pas paniquer et Emery décide de mettre Rabiot en sentinelle pour laisser Verratti remonter.

« Peu après la demi-heure de jeu, Rabiot et Verratti changent de place. Le jeu devient plus fluide. Rabiot, le meilleur parisien, ne fait pas de caprice sur le poste, il joue. Suite à une passe lumineuse, son décalage abouti au but de Di Maria.  1/0 à la pause. Au vu des circonstances et du jeu produit, c’est extrêmement positif pour Paris.

Si le rôle des latéraux est capital dans le système qu’Emery veut mettre en place, ça va être compliqué tant qu’Aurier et Kurzawa afficheront ce niveau !« 

Le changement de position à en effet été payant. Rabiot a été beaucoup plus à l’aise en sentinelle que Verratti. L’Italien a lui pu animer le jeu plus haut et combiner avec les attaquants, ce qu’il fait mieux que le jeune parisien. Ce dernier s’est aussi fait remarquer avec des frappes, dont un particulièrement beau, mais joliment arrêté. Le PSG arrive finalement à la-mi-temps en menant 1-0 (but de Di Maria) et avec un peu de chance. La bonne nouvelle étant que la montée en puissance se confirme sur la seconde période. Toutefois, Emery a tardé à faire des changements qui auraient peut-être fait du bien plus tôt. Et Hatem Ben Arfa a lui raté son entrée en jeu.

« En seconde période, le PSG est plus cohérent. Il ne pouvait qu’être mieux. L’occupation de l’espace est meilleure. Le pressing existe au moins un peu. Rien de fou, mais le PSG est dans une bonne soirée. Je parle de réussite. Cavani rate un face-à-face, mais Lucas marque dans la foulée. A 2/0, c’est bouclé, même si encore une fois Bâle touche un poteau ! Concéder autant face à un tel adversaire, c’est pas vraiment rassurant.

Cette seconde période est terne. Emery ne change rien à son équipe, étonnant. Un petit coup de frais ne ferait pas de mal. Ben Arfa va jouer les 10 dernières minutes. A peine entré, il ne fait pas mentir Emery qui le pense mangeur inutile de ballon. Incroyable. Il fait exprès pour s’enfoncer ?

Aréola, Rabiot auront été à la hauteur. Lucas aussi. Marquinhos s’est repris au fil du match. Silva aussi. Pour le reste, et malgré un 3/0 flatteur, ce PSG a largement déçu. A tous les niveaux… »

Paris n’a pas été parfait, mais a affiché plus de maîtrise en seconde période. Même si le FC Bâle a encore fait un poteau sur une tête. Au moins, sur cette mi-temps, c’est le PSG qui a eu le plus d’occasions. Notamment parce que Marquinhos a retrouvé son vrai niveau et a stoppé les Suisses. Par contre, Kurzawa a encore montré qu’il doit progresser défensivement et peut remercier Thiago Silva et Rabiot pour leur couverture.

Ben Arfa était très attendu, son entrée est applaudie, son premier dribble ensuite. Mais il l’enchaîne avec un dribble inutile et loupé. Avant de faire une passe en retrait pour un joueur de Bâle, que Marquinhos doit joliment arrêter pour éviter le but. On croit qu’il se reprend en enchaînant bon dribble et une passe intelligente.. mais il se distingue ensuite avec un changement d’aile tenté dans la défense parisienne, alors que le FC Bâle était encore haut, et rend donc la balle. On a pu ensuite le voir tirer très au-dessus et complètement manqué un dribble dans la surface.

Certains diront qu’il n’a pas le temps de s’exprimer. Certes, 10 minutes c’est peu. Mais Jesé a joué 5 minutes et a réussi à montrer de la vivacité, il a combiné avec ses coéquipiers et c’est lui qui fait la très bonne passe à Cavani qui amène son penalty en fin de match. Seul ombre au tableau, son face à face perdu. Mais lui au moins a su être intéressant.