La réunion entre Emery et les cadres du PSG encore évoquée par L’Equipe, de nouveaux détails

Dans son édition du jour, L’Equipe fait un bilan sur les 100 premiers jours d’Unai Emery, entraîneur du Paris Saint-Germain arrivé cet été pour remplacer Laurent Blanc. Les deux journalistes Damien Degorre et Arnaud Hermant reviennent sur la fameuse réunion des cadres déjà évoquée le 3 octobre.

« La défaite à Toulouse (0-2 le 23 septembre), la deuxième de la saison a déjà marqué un virage dans le règne d’Emery à Paris. Le lendemain, au Camp des Loges, le Basque organise une opposition sur terrain réduit entre les remplaçants et ceux qui étaient restés au bercail, mais il ne dit pas un mot. Il observe, mutique, impassible, contrarié. Comme s’il sentait que son message ne passait plus aussi bien que lors des premiers jours de l’été.

Le Lundi suivant, comme à son habitude avant les séances, il provoque une réunion avec le vestiaire. Après avoir demandé à son groupe de ne pas douter de lui, de ses méthodes, il a donné la parole aux cadres et leu a demandé, à tour de rôle, ce qu’ils en pensaient. De Thiago Silva à Thiago Motta, de Maxwell à Matuidi, les quatre ont demandé en substance de revenir à un jeu un peu plus basé sur la possession de ne plus se contenter de jouer en contre. La discussion fut animée, ce qui ne signifie pas tendue. Souvent, Emery coupait la parole à ses interlocuteurs : « Vous voulez la possession mais à Toulouse vous l’avez eue 70% du temps » « Vous êtes plus une équipe de possession ? Mais ce n’est pas vous qui avez demandé au président de changer d’entraîneur la saison dernière ? » Sur ce point, l’Espagnol n’a pas visé juste puisque la consigne est surtout venue du Qatar…

Malgré tout, le successeur de Laurent Blanc a entendu les remarques. Comme il a entendu le message de certains cadres qui, par le biais de Zoumana Camara, ont exprimé leur préférence d’évoluer avec Motta en sentinelle plutôt que Grzegorz Krychowiak, peu de temps avant le déplacement à Sofia pour affronter Ludogorets Razgrad (3-1) en Ligue des Champions. Ce jour-là, puis celui du rendez-vous contre Bordeaux (2-0), Emery est revenu au milieu à trois des années Blanc (Verratti-Motta-Matuidi) ainsi qu’à une conception de jeu comparable, bien que pas tout à fait identique. Mais certains de ses proches l’assurent : « Ce n’est pas parce qu’il a accepté certaines concessions qu’Unai va s’asseoir sur ses principes et sa philosophie. Vous verrez, il ne lâchera rien.  » C’est aussi pour ce trait de caractère qu’Emery a été recruté cet été. »

On note tout d’abord que le récit de la réunion est un peu différent de celui fait il y a 9 jours. Dans le premier article, il semblait presque que les cadres avaient le dessus sur Emery et que lui subissait les prise de parole. Cette fois, L’Equipe lui donne un peu plus de répondant et c’est bien lui qui aurait demandé aux cadres de s’exprimer. Il est intéressant de voir que Pastore n’est cette fois pas cité parmi ceux qui auraient parlé, alors qu’il l’était la première fois. Difficile alors d’être sûr que tous les détails de l’article sont véridiques. Surtout en cette période où de nombreux articles sur le PSG sont démentis.

Il y a une chose qui est presque certaine, Emery préfère passer par le dialogue avec son équipe et donne la possibilité à ses joueurs de s’exprimer. Une façon de voir ce qui est mieux pour le groupe et d’avoir tout le monde qui travaille dans le même sens. Difficile alors d’y voir du mal ou un prise de pouvoir des cadres de l’effectif.

Et même s’il utilise un schéma similaire à celui de Laurent Blanc face à une équipe qui défend bas, il amène sa touche personnelle avec le pressing haut, des latéraux particulièrement offensifs et un attaquant axial qui cherche surtout à être devant le but et à faire des appels dans la profondeur, plutôt que de décrocher. Des choses que faisaient rarement les joueurs avec Blanc, même quand Cavani était en pointe. De toute façon, la possession de balle est aujourd’hui quelque chose d’assez classique pour les grosses équipes, surtout contre des clubs qui ne jouent qu’avec des contres. Comme l’a rappelé plusieurs fois Emery, le schéma et la possession ce n’est pas le plus important. Ce qui compte c’est l’animation des joueurs, le positionnement et la façon dont la balle est utilisée.