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Raí se confie sur son histoire au PSG, ses difficultés et sa combativité pour s’imposer
Raí reste un joueur très important pour l’histoire du Paris Saint-Germain et ses supporters, auprès desquels il reste particulièrement aimé. Mais les 5 années à Paris du milieu offensif du Brésil, dont il a été capitaine, n’ont pas été simples. Les premiers mois ont été très compliqués alors que les performances de l’international brésilien décevaient, les médias n’hésitaient pas à le critiquer. Mais il a su s’accrocher pour retrouver son meilleur niveau et finalement impressionner tout le monde. Autant avec son caractère que son talent. Dans L’Equipe, l’ancien parisien est revenu sur ce passage dans la capitale qui a été si particulier.
Raí « J’étais aveuglé par l’émotion d’arriver. Je ne me rendais pas compte. »
« Des adieux poignants alors que les débuts avaient été compliqués ?
Ça a rendu l’histoire encore plus forte. Parce qu’au départ, on a eu un drame (rires). Quand je suis arrivé, j’ai fait deux super matches. Mais je sortais de deux ou trois ans sans vacances, d’une série de matches internationaux qui avait duré deux mois. J’étais fatigué dans mon corps, dans ma tête. Pour le public, j’étais le joueur qui avait battu Barcelone avec Sao Paulo, on attendait le meilleur joueur du monde. Or dans ma tête je n’étais pas frais.
J’étais aveuglé par l’émotion d’arriver. Je ne me rendais pas compte. Ce n’était pas comme aujourd’hui, où la science permet de voir quand le corps est en forme ou pas. Je me rappelle qu’Artur Jorge (entraîneur) m’avait demandé si je voulais me reposer. Il ne m’a pas fait sortir de l’équipe pour me faire reposer parce qu’il y avait la Coupe du monde juste après. (…) Je suis sûr que si c’était aujourd’hui, je prendrais un mois de repos, j’attaquerais doucement, pour revenir plus fort.
Ce qui m’a sauvé ?
Mon comportement. Je n’ai pas beaucoup parlé, j’ai été respectueux, j’ai mouillé le maillot. Les choses ne marchaient pas, mais les supporters et mes coéquipiers voyaient que je m’arrachais pour revenir.
Raí « on dit que Paris est magique. C’est vrai. Mais c’est un peu fou, aussi. »
Si j’ai pensé à renter au Brésil ?
Jamais. Je connaissais mon potentiel, je savais que ça allait revenir, même si c’était dur à vivre. Plus le temps passait, mieux je me sentais. Alors je n’y ai pas vraiment pensé. Déjà, tout petit, il m’avait fallu dépasser cette comparaison avec Socrates.
Paris, un club particulier ?
Ah oui ! Quand je suis parti de Sao Paulo, mes amis m’avaient dit : ‘Ah, là-bas ça va être plus tranquille, à Paris le foot n’est pas la chose la plus importante au monde.’ Mais au sein du club, c’était comme au Brésil ! Dès la première crise, les premiers moments difficiles, j’ai compris qu’à Paris tout avait plus d’impact. Aujourd’hui, on dit que Paris est magique. C’est vrai. Mais c’est un peu fou, aussi. »
En effet, c’est peut-être en partie grâce à des débuts difficiles que Rai est entré dans la légende. Bien sûr, le fait qu’il soit un immense joueur y est pour beaucoup. Mais cela rajoute quelque chose au récit, aux émotions. Des grands joueurs qui impressionnent, on en voit chaque année. Mais un capitaine brésilien qui se perd après un transfert, c’est plus rare. Alors cela prend l’attention et les supporters étaient forcément déçus. On a déjà vu des venues très attendues tourner à la déception et à un triste départ. Ce que Rai aurait pu envisager.
Mais c’est justement que se fait cette très belle histoire, le Brésilien était bien décidé à réussir au PSG. Alors il a accepté les critiques et s’est concentré sur ce qu’il devait faire. Avec sa détermination et le temps, le talent a fini par pouvoir s’exprimer pleinement. Alors Rai a pu éteindre les critiques et conquérir tous les supporters. Jusqu’à devenir un joueur adoré dont le départ reste l’un des plus émouvants de l’histoire du club. Et tous aiment encore ce joueur, symbole d’envie et d’émotion. Captain Rai ne s’est pas reposé sur son talent pour plaire à Paris. Il s’est battu et a surmonté les difficultés.