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Ligue 1 - Praud "Les conditions du succès existent. Nice champion ? Et si c’était vrai ?"

Autour du PSG

Praud « Paris a perdu sa force. Paris a perdu sa puissance. Paris a perdu la tête »

Hier soir, le Paris Saint-Germain a perdu son première match depuis l’arrivée d’Unai Emery cet été. Et après ce revers 3-1 face à l’AS Monaco (3e journée de Ligue 1), les critiques sont nombreuses. Certains semblent même sonner un peu l’alarme. C’est le cas du journaliste Pascal Praud, qui livre son analyse sur son blog sur Yahoo.

« Paris a perdu sa force. Paris a perdu sa puissance. Paris a perdu la tête. Depuis des semaines, j’observe ce grand ménage de printemps, ces arrivées de footballeurs qui ne sont pas ceux que j’attendais, le départ de Zlatan Ibrahimovic que personne n’a remplacé. J’entends la campagne de presse contre Laurent Blanc, remercié à coups de millions et congédié au nom d’un match raté, celui qu’il ne fallait pas perdre, l’élimination de Manchester. Et patatras ! La chasse au Blanc combinée au procès de Zlatan ont changé le PSG. Il fallait que des têtes roulassent dans la sciure. Exit les responsables de l’échec. Un échec à 33 points d’avance sur le dauphin ; un échec avec des records battus à tous les étages et quatre titres nationaux gagnés deux années consécutives. A Paris, on a voulu jeter le bébé avec l’eau du bain.  Apres trois journées de Ligue 1, on voit le résultat.

Le foot est une chose fragile. Un vestiaire est soumis à des influences qu’aucune entreprise classique ne subit. Un président ne fait pas forcement du bien mais il peut faire beaucoup de mal. Depuis des années que je me ballade dans ce joli milieu, c’est toujours la même chose. Les grands nettoyages sont dangereux. On sait ce qu’on perd mais on ignore ce qu’on gagne.

Il me semble que cette intersaison est gérée au siège du club avec légèreté, que laisser Edinson Cavani seul au poste d’avant-centre, sans même engager un remplaçant au cas où il se blesserait, est une drôle de façon de préparer l’avenir du PSG. Quant à l’idée qu’Ibrahimovic paralysait ses coéquipiers et que son départ libérerait des talents, j’attends encore de voir. C’est une chose d’être joker. C’est autre chose qu’avoir sur ses épaules la responsabilité du jeu.

Je ne dis pas cela au lendemain d’une défaite contre Monaco. J’ai dit la même chose avant Bastia et après Metz. Paris est moins fort en août 2016 qu’il l’était en août 2015. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’il a perdu un monument ? Je m’étonne que tous les amateurs de foot ne partagent pas cette évidence et je souhaite du courage à Unaï Emery qui a surement toutes les qualités sur le papier, en théorie, en réflexion ou en intelligence mais qui après trois matches est confronté au principe de réalité : ça ne marche pas ! »

Il a donc fallu qu’une défaite pour que certains s’inquiètent, supporters parisiens comme journalistes. Comme si on découvrait qu’il faut du temps à un nouvel entraîneur. Cela va avec l’impatience globale qui tourne autour du PSG depuis l’arrivée des investisseurs qataris. Comme si l’argent permettait de casser certaines règles. Mais comme il faut du temps pour gagner la Ligue des Champions et il n’y a rien d’alarmant à ne pas y arriver en quelques années, il est normal d’avoir des loupés lors des premiers matchs officiels.

Cela vaut pour une saison en général (puisque tous les joueurs ne sont pas encore prêts, entre retards tardifs et préparation particulièrement lourde) et d’autant plus avec un nouvel entraîneur. Le jeu de Laurent Blanc a reçu de nombreuses critiques. Et maintenant qu’Emery veut le changer, il est critiqué aussi. C’est à en perdre la tête. Comme si le coach pouvait simplement arriver, expliquer sa tactique et tout serait parfait.

Il faut un certain temps pour perdre des habitudes et en prendre de nouvelles. Et en attendant, il y a des incompréhensions, des loupés. En ajoutant à cela de la fatigue, on peut arriver au match loupé d’hier. Bien sûr, il y a des choix discutables d’Emery. Cela arrive à tous les entraîneurs. Et d’autant plus quand ils arrivent dans un nouveau club et un nouveau championnat. Sans oublier qu’il est plus facile de juger après le match que pendant. N’oublions pas qu’avec un peu plus d’efficacité parisienne, le PSG aurait pu mettre un but supplémentaire. Et Monaco a eu la chance d’avoir un cadeau de David Luiz (qui ne sera pas titulaire cette saison) et un contre son camp malheureux d’Aurier.

Il y a des choses à améliorer, c’est certain. Et on le savait avant la défaite. Unai Emery l’avouait lui-même, les joueurs aussi. Cette défaite permet de mettre les problèmes en lumière et va peut-être forcer les Parisiens à se dépêcher. Mais il est bien trop tôt pour faire un bilan. Laissons un peu de temps pour que le jeu se mettre bien en place, que les joueurs soient bien physiquement. Et n’oublions que nous avons aussi vu de bonnes choses ces dernières semaines.

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