Praud « Dans une entreprise lambda » Al-Khelaïfi serait viré, et pas d’intérêt à faire venir Emery

Forcément, le limogeage de Laurent Blanc de son poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain, bien que ce soit pas encore officiel, fait parler. Surtout avec le chiffre annoncé par L’Equipe (et déjà démenti par Jean-Pierre Bernès, l’agent de Blanc) d’une indemnité à 22 millions d’euros. Ici, c’est le journaliste Pascal Praud qui y va de son commentaire via son blog sur Yahoo.

« Laurent Blanc est un petit veinard. Il a gagné au Loto avec un bulletin validé en mars qui a rapporté gros en juin. La Qatarie des jeux est bonne fille. 22 millions d’euros ! Soit dit en passant, Nasser Al Khelaïfi est toujours là. Dans une entreprise lambda, celui qui fait signer un contrat à un employé, contrat qu’on résilie quatre mois plus tard avec un dédommagement de 22 millions, celui-là quitte le navire. Au PSG, non. L’argent coule à flot. (…)

Une première réflexion terriblement triste. Pas parce qu’on serait triste pour les dirigeants « lambdas » qui perdent leur emploi. Mais parce qu’elle n’a pas vraiment de sens sinon de rappeler que le PSG a de l’argent. Et on espère que cette dernière donnée n’est nouvelle pour personne.

En effet, dans une entreprise « lambda », être responsable d’une dépense de 22 millions d’euros peut pousser les dirigeants à étudier votre cas. Mais déjà, très simplement, un club de football n’est pas une entreprise « lambda ». Et le PSG est un club particulièrement riche. Il faut donc regarder les choses de façon relative. Et 22 millions c’est loin d’être la majeure partie de l’investissement fait par QSI depuis son arrivée à Paris en 2011.

Et n’oublions pas que ces 22 millions (d’ailleurs, cela devrait être moins selon l’agent de Blanc, mais gardon ce chiffre pour rester dans la réflexion de Praud) ne sont pas une perte brute. Il s’agissait aussi de s’assurer que le PSG aurait un coach cet été. Quels auraient été les commentaires des « spécialistes » si le club de la capitale avait cherché dans la précipitation un remplaçant au coach parti en étant libre de tout contrat? Il ne faut pas juger qu’au résultat, mais aux données au moment du choix. Celui du PSG n’a peut-être pas été excellent, mais il n’était pas insensé. Blanc a peut-être mieux négocié, c’est vrai.

Aussi, ne mettons pas de côté que cette dépense permet la venue d’une autre chose et donc d’une possible amélioration. Un titre en Ligue des Champions rembourserait facilement ces 22 millions d’euros, sans oublier que cette année le PSG en a gagné 50 avec son décevant quart de finale de Ligue des Champions. Seulement, Praud ne comprend même pas pourquoi les dirigeants font venir Unai Emery.

« A part ça, je ne perçois pas l’intérêt de remplacer Laurent Blanc par Unai Emery. Pep Guardiola, j’aurais compris. Diego Simeone, j’aurais aimé. Emery est surement un excellent entraineur. Mais j’aimais bien Blanc notamment sa capacité à tenir son vestiaire loin des polémiques, à afficher des ambitions offensives, à battre tous les records en Ligue 1. Emery fera-t-il mieux ? J’attends de voir. »

C’est simple, Guardiola, Simeone et autres coachs considérés comme des « tops » en France ont déjà un club et ne veulent pas en partir. C’est important à prendre en compte. Peut-être Praud ne comprend pas que ce qu’a réussi Emery à Séville est exceptionnel (3 League Europa consécutives). Et il a prouvé qu’il peut tirer le maximum d’un effectif et mettre une certaine âme dans l’équipe lors des grandes soirées, de championnat mais aussi européennes.

Or, on peut facilement douter de ce savoir faire chez Blanc. Et pour ce qui est du vestiaire, le coach parisien s’en est pas trop mal sorti. Mais Praud a-t-il décidé de mettre soudainement tous les problèmes de côté (Cavani, Aurier, les doutes de Marquinhos…)?

Au moins, Praud a glissé une réflexion intéressante et qui a du sens dans son article.

« Laurent Blanc est un petit veinard et son pactole a mollement fait réagir la presse ou les réseaux sociaux. J’ai bien lu ici ou là que la somme était indécente, que le monde du foot ne tournait pas rond mais enfin chacun fait ce qu’il veut avec son argent. Si Doha veut payer, que Doha paye.

Et je ne connais personne qui refuserait une somme pareille. Les gens sont marrants. Si vous étiez Laurent Blanc, vous iriez voir le prince trucmuche pour vous plaindre ? Vous lui diriez : « Écoutez prince, j’ai bien réfléchi. Trop, c’est trop. Virez-moi. Mais sans indemnités. J’ai un peu honte.

Les temps sont rudes et je veux être solidaire des uns et des autres. » Non ! Si vous étiez Laurent Blanc, vous prendriez votre chèque. Comme tout le monde. » * Ce paragraphe est en fait entre les deux présents ci-dessus sur le blog de Praud, mais pour la cohérence de l’article nous avons jugé meilleur de les mettre dans ce sens, ce qui ne semble pas gêné la compréhension.

Certains se montrent choqués ou énervés par l’indemnité que prendrait Blanc, mais comme le souligne Praud, qui refuserait? Surtout que c’est de l’argent qu’il est sensé recevoir avec son contrat. C’est une énorme somme, mais ce n’est pas nouveau dans le football. Il y a des logiques en commun avec le monde « lambda », mais les chiffres sont différents.