Autour du PSG
Penot « Emery n’est pas arrivé à la quintessence de ce qu’il espère pour le PSG »
Paris perd, les médias désespèrent, Paris gagne, la tête d’Emery on réclame. C’est un peu le constat que l’on peut faire de ces derniers mois autour du Paris Saint-Germain. Hervé Penot, journaliste pour L’Equipe, revient sur la prestation du PSG face à Rennes alors que le débat qui anime certaines rédactions est de savoir si la victoire porte la patte d’Emery ou celle de Laurent Blanc :
« Il y a forcément une part d’Emery dans les victoires du PSG, on ne peut pas le critiquer quand il manque des ingrédients, et dire que là ce n’est pas du tout lui… Il y a une part de Laurent Blanc aussi. Des matches rythmés comme face à Rennes, il y en a eu aussi avec Blanc. Serge Aurier était le même par exemple dans ses montées. Là, la question est de savoir si Emery a le sentiment d’avoir tout mis en place. Ça progresse. C’est un entraîneur qui a de vraies idées, mais il n’est pas arrivé à la quintessence de ce qu’il espère pour le PSG. »
Ou comment enfoncer une porte ouverte… La trêve internationale paraît longue pour certains consultants et journalistes au point qu’ils en sont à jauger l’empreinte du technicien basque sur les victoires de son équipe. Certains (comme Bruno Roger-Petit) sont même allés jusqu’à estimer que la passe décisive de Ben Arfa pour Verratti était un symbole du manque de respect des joueurs pour les consignes d’Unai Emery, ou le signe que ce dernier est inutile.
Disons le clairement: c’est n’importe quoi, et on a l’impression d’assister à une chasse aux sorcières. Emery n’a bien évidemment pas tiré tout ce qu’il voulait de son groupe et à aucun moment il n’a affirmé le contraire.
Il s’appuie sur une base solide qui date d’avant son arrivée, c’est à dire des années Laurent Blanc, mais aussi des années Ancelotti car si la mémoire de certains est courte, elle ne l’est pas pour tout le monde.
Emery n’est pas arrivé en disant « je vais changer le PSG » mais il est arrivé avec une idée du jeu qu’il souhaite mettre en place. Cependant sa probable erreur est d’avoir surestimé la capacité de l’équipe à s’adapter à son style. Il l’a compris, s’est remis en question et procède par petites touches. Il a été critiqué parce qu’il avait chamboulé la hiérarchie en plaçant Motta sur le banc, Matuidi, Trapp mais aussi Maxwell. Maintenant qu’il met les titulaires des saisons passées sur le terrain, on critique le fait qu’il ne fasse pas jouer les recrues.
Des matchs rythmés il y en a eu sous Blanc, des matchs plus que pénibles il y en a eu aussi sous Blanc. Le PSG a vaincu les bretons sur un score sans appel (4-0) et avec la manière malgré la faiblesse de l’adversaire qui aurait pu inciter les joueurs d’Emery à lever le pied. Qu’on le veuille ou non, c’est bien le Basque qui est aux commandes de L’équipe et cette victoire est aussi la sienne.
Et puis il est assez comique de lire et d’entendre tous ces journalistes qui nous expliquent que Blanc dirigeait mieux l’équipe que ne le fait Emery actuellement. Comique parce que pendant plusieurs mois, on nous a expliqué que dans le duo Gasset-Blanc c’était Gasset l’entraîneur et Blanc le sélectionneur? Alors cette équipe victorieuse de Rennes ne porte t-elle pas la marque de Jean-Louis Gasset finalement? En affirmant cela, ces journalistes auraient au moins le mérite d’avoir une certaine continuité dans leurs propos.