Autour du PSG
Le Parisien évoque les corners joués à deux par le PSG, avec les pour et les contres
Dimanche dernier, face à l’Olympique de Marseille, le Paris Saint-Germain a été agaçant d’inefficacité sur ses corners. De quoi faire siffler le Parc des Princes en voyant encore un corner joué à deux être complètement inoffensif. Et aujourd’hui Le Parisien a consacré un article à la façon dont les Parisiens jouent cette phase de jeu.
« Face à Marseille, les coéquipiers de Thiago Silva ont obtenu huit corners. Cinq ont été tirés « à la rémoise », en référence à la stratégie inventée par la bande de Raymond Kopa dans les années 1950.Une proportion inédite depuis le début de la saison. Sur les 87 corners obtenus par le PSG cette saison, 35 % ont été effectués à deux. S’ils l’ont toujours utilisée, la technique est nettement privilégiée depuis quelques matchs. Un choix réfléchi qui interpelle.
‘C’est surprenant car les équipes qui jouent ainsi sont généralement en déficit de taille ou manquent de qualité dans le jeu aérien, ce qui n’est pas leur cas, s’interroge Stéphane Moulin, l’entraîneur d’une équipe d’Angers qui a inscrit un tiers de ses buts sur coups de pied arrêtés la saison dernière. Ils ont perdu David Luiz et Ibra, ce qui n’est pas rien mais avec Cavani, Marquinhos, Thiago Silva, Thiago Motta ou Aurier, il y a d’autres joueurs capables de marquer de la tête.’
Depuis le début de la saison, Paris a inscrit seulement deux buts sur corner lors du match contre Metz (3-0). Le premier par Kurzawa sur un service direct de Di Maria. Le second sur une frappe de Verratti déviée par Rivierez après une combinaison dans le coin… Une tactique qui illustre l’intérêt de la manoeuvre.
‘Le gros avantage est que l’adversaire doit défendre à deux donc il y a moins de monde dans la surface, explique Guy Lacombe qui forme les futurs entraîneurs pros au sein de la Direction technique nationale (DTN). C’est d’autant plus intéressant car il y a la même capacité de centrer après la passe que lors d’un corner direct avec en plus la possibilité de rentrer balle au pied. Avec des dribbleurs de la qualité de Di Maria, Lucas ou Ben Arfa, cela peut-être très intéressant. Emery est peut-être dans une phase d’expérimentation qui portera ses fruits plus tard.’
Stéphane Moulin imagine également que l’effet de surprise peut être une des volontés recherchées par l’entraîneur parisien. ‘Le jeu de Paris est énormément disséqué et étudié, il faudrait presque changer à chaque fois pour surprendre l’adversaire, poursuit le technicien angevin. Il faut beaucoup de travail. Les coups de pied arrêtés sont une accumulation de détails. C’est très difficile pour que tout fonctionne.’ Pour l’instant, le chantier est encore ouvert. »
Il peut être très intéressant d’être capable de jouer les corners à 2. Cela ajoute du doute dans l’esprit de l’adversaire, puisqu’il y a une façon de le tirer en plus. Et si c’est bien, ce décalage peut désorganiser la défense adverse. Surtout que dans les style « joué à deux », il y a de nombreuses options. Mais il faut que cela soit très bien préparé.
Sinon, le ballon est « bêtement » perdu, sans même avoir amené le danger dans le surface. Ce qui est pourtant l’avantage premier du corner. En plus, la perte de balle sur un corner joué ainsi peut être particulièrement douloureuse puisque l’adversaire peut l’avoir directement dans les pieds et peut tout de suite aller vers l’avant.
Il faut donc que ce soit très bien travaillé pour être efficace. Et avec des joueurs comme Di Maria, Lucas, Ben Arfa, Pastore ou Verratti, il y a de quoi faire de très belles combinaisons pour créer la panique dans la défense adverse. Aux Parisiens de se mettre au point.
Aussi, il serait intéressant que les corners joués « normalement » soit un peu mieux tirés. Car trop souvent Di Maria envoie le ballon trop loin des têtes parisiennes. C’est même des fois trop court pour Edinson Cavani, qui fait pourtant un appel le plus « au premier poteau » possible.