Makonda revient sur la métamorphose du PSG et le projet QSI

Tripy Makonda, ancien arrière gauche formé au Paris Saint-Germain (à partir de 2002), où il a signé son premier contrat professionnel en 2008 avant de partir en 2011, s’est confié dans Ultimo Diez. Le Titi parisien est notamment revenu sur l’arrivée des propriétaires qataris en 2011 et l’évolution du club suite à ce grand chamboulement.

Makonda «on voit débarquer Leonardo en costard cravate»

«Ça a été une sacrée surprise. Je m’en rappelle très bien. On était en stage au Portugal à Albufeira. On s’entraînait bien. Un stage classique quoi. Et puis un jour, à l’improviste, on nous donne un rendez-vous dans la salle de réunion de l’hôtel. Tout le monde était intrigué. Et puis on voit débarquer Leonardo en costard cravate. Personne comprenait. En deux trois minutes, il nous a annoncé le projet, le changement de propriétaire et puis il a disparu.»

Makonda «on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre»

C’était la surprise. Même si je pense que certains le savaient déjà avant l’annonce. Ça été plus dur à appréhender pour les jeunes parce qu’on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. On s’est tous posé des questions. Je me rappelle de discussions où on se mettait à 10 dans une chambre et on faisait des scénarios. »

En presque dix ans, le club de la capitale a passé un énorme cap et compte aujourd’hui plusieurs des meilleurs joueurs du monde dans ses rangs. Makonda a évoqué cette évolution, qui place désormais le PSG parmi les plus grands clubs européens.

Makonda «le boulot de QSI a été d’une qualité remarquable.»

«C’est assez fou de pouvoir connecter ces deux réalités. Mais quand on y pense, le projet QSI a toujours été très cohérent. Que ce soit les débuts avec les signatures de grosses pointures comme Thiago Silva, Ibra et Beckham. Puis, le gros coup marketing Neymar quelques saisons plus tard. Il y a eu beaucoup d’argent investi mais aujourd’hui, Paris Saint-Germain, ce n’est plus seulement du foot, c’est une marque qui a une sacrée cote. On peut ne pas approuver dans le fond ce changement de propriété, mais si on fait le bilan des investissements sur et en dehors des terrains, le boulot de QSI a été d’une qualité remarquable.»

L’ancien latéral parisien a évoqué, pour conclure, les quelques similitudes encore présentes entre le PSG de 2010 et celui d’aujourd’hui.

Makonda «Sur les deux générations, il y a eu des joueurs qui ont fait de Paris une histoire pour la vie»

«Les tontons (il éclate de rire). «Didine» (NDLR : l’intendant du club), je le vois encore parfois quand je regarde les matches. Plus sérieusement, je pense que Paris a toujours réussi à créer le sentiment d’appartenance. Sur les deux générations, il y a eu des joueurs qui ont fait de Paris une histoire pour la vie, à tel point que certains étrangers peuvent presque avoir le statut de titi. Quand tu vois des Marquinhos, des Verratti qui ont presque tout connu depuis l’arrivée des Qataris. Ce sont de très belles histoires.»

En dix ans, le PSG s’est métamorphosé, même s’il faisait déjà partie des plus grands clubs français, il s’impose désormais dans le top 5 européen. Une évolution forcément plaisante pour les supporters. La manière n’est pas forcément celle rêvée, mais il y a tout de même de quoi apprécier de voir Paris avancer ainsi. Les problèmes aujourd’hui ont leur importance, mais il s’agit de ne pas avoir remporté tous les titres sur une saison plutôt que d’avoir peur de la relégation.

Cependant, forcément, pour une grande partie des joueurs de l’époque, le changement a dû être compliqué. Si certains ont peut-être été enthousiasmés, au vu de la politique du club et avec l’espoir de se faire une place dans ce nouveau projet, plusieurs ont compris que la porte risquait très fort d’être désormais fermée. C’était un changement difficile, parfois cruel, mais nécessaire, pour permettre au club à être ce qu’il est aujourd’hui.

Sans oublier que certains joueurs de l’effectif ont pu garder leur place et se sont même imposés comme des joueurs majeurs la première saison, avec l’arrivée du coach Carlo Ancelotti (2011-2013) était à la tête de l’équipe en décembre. Il y en a même qui ont joué encore un peu ensuite, même s’ils sont plus rares.

Évidemment, tous les joueurs ont compté dans l’histoire du PSG que ce soit avant 2010, lorsque le club était en difficulté, dans les années 1990 lorsqu’il a été sacré sur la scène européenne ou encore ceux qui l’écrivent actuellement. Désormais, le club de la capitale se bat chaque année pour décrocher sa première Ligue des Champions. Lorsqu’il y parviendra, cela concrétisera encore plus tout le travail qui a été fait ces dix dernières années et qui a permis au PSG de changer de dimension. Et il ne faut pas négliger le grand développement au niveau de l’image et des revenus qu’évoque Makonda. C’est un grand travail qui a été réalisé et qui permet au club de se maintenant dans l’élite européenne.