Autour du PSG
L’OM « un char d’assault », le PSG « moyen » et « très poussif » ?
Depuis le début de saison, chaque semaines, de nombreux chroniqueurs comparent les performances de l’OM et du Paris Saint-Germain, en dégageant de leur analyse un favori. Clairement, pour Denis Balbir, consultant sur Yahoo Sport, les phocéens sont bien plus forts que les parisiens.
Il fait d’abord l’éloge de l’OM – « Les forces en place ne sont pas les mêmes. Si les deux grands favoris du championnat sont au coude à coude, ils ne dégagent pas des forces identiques. Marseille mis en difficulté par séquences face à Nantes continue d’avoir ce jeu empreint de force et de certitudes où les joueurs de Bielsa s’éclatent et prennent leur pleine mesure. Une vraie force collective qui se transforme en char d’assaut. Mandanda est redevenu l’un des meilleurs d’Europe à son poste et ce n’est pas une anecdote de dire que le Vélodrome redevient un Stade imprenable, ce qui compte toujours dans une saison au fil des visites d’adversaires, où donc justement les adversaires prennent peur… Marseille contre Nantes a signé une septième victoire consécutive dans le plus beau stade de France. »
Ce qui est surprenant, c’est la façon dont D. Balbir insiste sur la force de l’OM, sa puissance, en notant comme si c’était négligeable les difficultés éprouvées. Oui, les marseillais font de plutôt bonnes choses dans leurs matches, mais une perte de puissance se fait sentir sur les dernières journées. D’ailleurs, Nantes a bien gêner Marseille dans son antre, mais ce ne semble qu’anecdotique dans l’analyse faite ici. Pourtant, cela fait plusieurs matchs que les hommes de Bielsa ne sont plus aussi sereins. Dans la série de 7 victoires à domicile de suite, il occulte d’ailleurs celle difficilement obtenue face à Lens, un promu, alors qu’il insiste plus tard sur les problèmes du PSG face à Nice (à lire ensuite). Et puis, s’il est vrai que le Vélédrome est l’un des plus beaux stades de France, où l’OM est difficile à aller chercher, le championnat se joue aussi à l’extérieur. Dans ce domaine, Marseille est sur deux défaites consécutives, et la dernière victoire était face à Caen, encore un promu, et toujours dans la douleur. Mais tout cela ne compte pas avec l’OM, ce qui compte c’est la victoire. Alors que pour critiquer le PSG, c’est plus simple.
La critique du PSG – « Paris reste très poussif dans le jeu, et malgré cette victoire face à Nice, voilà un match où les hommes de Laurent Blanc se sont fait peur. Après une première période très honnête et un penalty transformé par Zlatan, son 6ème but en championnat, Paris s’est endormi en deuxième, n’arrivant pas à se mettre à l’abri d’une formation niçoise prête pour l’exploit. Paris n’a certes pas encaissé de but, mais n’a marqué que sur ce penalty où Zlatan a endossé sa cape de sauveur. Paris moyen, mais Paris vainqueur, avec comme signature, 9 victoires de rang toutes compétitions confondues, et une sixième en championnat. Un point qui rassure et qui n’est pas négligeable, Ibrahimovic ne souffre plus et progressivement revient dans le coup physiquement. Talon guéri, talent intact, la force de Paris reste, outre le retour du grand Suédois, très individuelle, avec les autres stars présentes.Cette semaine sera celle de la confirmation d’un duel qui se met doucement mais sûrement en place, où chaque détail comptera, où la pression ne fera qu’augmenter déjà, à encore pourtant… 23 journées de la fin du championnat.«
Le favori du championnat semble donc tout désigner pour D. Balbir, face à un PSG qui peine autant. Les 9 victoires consécutives semblent presque anecdotiques, ainsi que l’invincibilité des parisiens cette saison. Alors oui, les hommes de L. Blanc ont peinés en seconde période, certainement à cause d’un physique trop juste encore. Faut-il rappeler que Matuidi, Motta, Lucas, Thiago Silva et Ibrahimovic sortent tout juste de blessure ? Et puis, D. Balbir semble vite oublier que le match a failli être plié entre 30 minutes, si seulement les parisiens avaient été un peu plus précis. C’est très réducteur de ne pas parler que du pénalty. Déjà, s’il y a pénalty, c’est qu’il y a une action dans la surface qui a été arrêté. Ensuite, il ne mentionne pas le bel enchaînement de Cavani, dont la frappe flirt avec le poteau, ni la superbe action d’Ibrahimovic, qui a envoyé son tir sur le montant, pas loin de la lucarne. Oui, le PSG a encore des défauts, comme une possession parfois trop dangereuse et pas assez maîtrisée, ou Lucas qui ne tire pas assez. Mais de là à dire que la force du PSG est individuelle, c’est un peu trop, surtout avec les 61% de possession de balle affiché samedi. Pas mal pour une équipe qui n’arrive pas à jouer. Enfin, si on peut reconnaître le retour en forme de Mandanda, cela souligne l’existence d’occasion très dangereuses concédées par l’OM. Alors que au PSG, Sirigu n’est pas très en vu en ce moment, il faut dire qu’il n’a plus grand chose à faire.
Enfin, alors que le PSG semble enfin sortir de sa période noire avec une multitude de blessés, ce qui tombe bien vu le calendrier qui attend le club de la capitale, l’OM a pour le moment plutôt été épargné. Reste à voir comment les phocéens s’en sortiront dans une semaine plus chargée, ou avec quelques blessés. Marseille a été plutôt fort jusque là, c’est certain. Maintenant il faut tenir la cadence sur le long terme, 23 matches comme le rappel D. Balbir. Un marathon auquel le PSG est plus habitué.