Autour du PSG
La lettre d’une association de supporters à Nasser Al-Khelaïfi
Ce dimanche 13 mars le Paris Saint-Germain fêtait son sixième titre de Champion de France à Troyes (match remporté 9-0 par les parisiens). Avant cette rencontre, différents arrêtés, préfectoraux et ministériels interdisant tout déplacement non officiel de supporters ont été mis en place.
L’Association de défense et d’assistance juridique des intérêts des supporters du PSG (ADAJIS) a décidé de réagir en adressant une lettre au Président Nasser Al-Khelaïfi. Une lettre que s’est procuré RMC Sport, la voici dans son intégralité:
« Monsieur le Président,
Vous n’êtes pas sans l’ignorer, les supporters du PSG font une nouvelle fois l’objet, par la Préfecture de l’Aube et le Ministère de l’Intérieur, d’une mesure de restriction de leurs libertés de venir soutenir leur équipe à l’extérieur.
Les personnes ayant fait le choix de ne pas passer par la billetterie du club sont directement visées.
Vous comprendrez qu’au-delà des incertitudes liées aux très nombreux problèmes constatés (places non validées, annulées ou non reconnues, comportement inapproprié de certains membres de la sécurité), c’est surtout le prix plus élevé appliqué par le PSG qui a incité beaucoup de supporters parisiens à prendre des places dans des tribunes autre que celle réservée au PSG.
Cette situation n’est pas nouvelle, mais elle est de plus en plus prégnante du fait de la popularité grandissante du club.
Bien sûr, personne n’est totalement interdit d’assister à la rencontre : les mesures mises en place n’interdisent pas de venir au stade mais contraignent ces supporters à ne pas porter les couleurs du PSG. Surtout ces mesures interdisent aux supporters parisiens d’encourager les joueurs ou même de célébrer l’éventuel titre de champion de France.
C’est pour éviter cette situation inacceptable que notre association a tenté d’infléchir la position des autorités par des échanges soutenus avec les Préfectures de Paris et de l’Aube.
À notre grand étonnement, certains dirigeants du PSG ont fait partie des travaux préparatoires au prononcé de cet arrêté préfectoral d’interdiction. En effet, le PSG, notre club, a publié sur son site internet un document de travail préalable constituant un brouillon du futur arrêté préfectoral.
Nous refusons de croire que vous cautionnez de telles initiatives. Nous savons que vous n’envisagez à aucun moment que le PSG se retrouve en possession de documents confidentiels appartenant à la Préfecture de l’Aube et aux services de l’Etat français.
C’est pourquoi nous vous demandons d’appuyer nos demandes transmises à la Préfecture de l’Aube afin qu’elle convienne avec l’ensemble des parties prenantes d’un cadre qui protège à la fois la sécurité dans le stade et les libertés individuelles de chacun. Nous joignons notre dernier courrier à la Préfecture de l’Aube au présent courrier et vous prions de bien vouloir nous recevoir officiellement.
Soyez assuré, Monsieur le Président, de notre plus profond attachement au PSG. Nous n’avons qu’un objectif : vivre notre passion et venir chanter pour notre club à Troyes dimanche.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions, Monsieur le Président, de bien vouloir accepter nos sentiments d’amitié et de supportérisme.
Pour l’ADAJIS, son président, Michaël Tommasi »
Une lettre qui s’adresse directement au Président du club afin de lui demander une nouvelle fois de revoir la position actuelle des autorités. Ces arrêtés envers les supporters ont beaucoup fait régir les principaux intéressés qui s’étaient par ailleurs rendus au Camp des Loges juste avant le départ des parisiens pour le stade de l’Aube. Un échange de quelques minutes entre Laurent Blanc et ses fidèles supporters.
Le Paris Saint-Germain n’a pas donné de suite à cette lettre mais fournit tout de même quelques efforts pour changer les choses. La fin du placement aléatoire dans les virages du Parc des Princes en fait partie.
Une prise de conscience ? Une chose est sûre, le combat de ces supporters mené depuis des années n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. Espérons que cela mène a des discussions entre les différentes parties, ce qui semblent essentielles à une amélioration de la situation.