Autour du PSG
Leipzig/PSG – Djorkaeff souligne la progression des Parisiens et que « le plus dur commence »
Youri Djorkaeff, ancien milieu offensif de l’AS Monaco (1990-1995), du Paris Saint-Germain (1995-1996), de l’Inter Milan (1996-1999) et de l’Equipe de France (82 sélections) aujourd’hui ambassadeur du PSG, a répondu aux questions du journal Le Parisien à propos du parcours du club parisien dans la Ligue des Champions 2019-2020. Il commence par évoquer ce qui a fait la différence par rapport aux années précédentes pour attendre cette demi-finale.
Djorkaeff « On sent que la chape de plomb des 8es et des quarts de finale a sauté. »
« Comment expliquer le beau parcours cette saison ?
On sent que la chape de plomb des 8es et des quarts de finale a sauté. Celle qu’on sentait à partir du mois de janvier car le PSG allait disputer le début de la phase à élimination directe. Quand les rues de la capitale devenaient irrespirables… On le sentait avant Dortmund, il y avait une tension incroyable. Peut-être même que le fait de jouer le match retour à huis clos a permis aux joueurs de se libérer de cette pression après un match en Allemagne pas terrible.
C’est un soulagement pour tout le monde, de l’intendant aux joueurs, jusqu’aux dirigeants. Il y a eu cette prise de conscience que des choses s’étaient mal passées (NDLR : à l’aller) mais que pour les surmonter, il fallait se dépasser et aller chercher des ressources supplémentaires.
Djorkaeff « On a vu face à Dortmund et l’Atalanta que l’équipe était soudée et complète. »
Ce groupe a un petit supplément d’âme ?
Il y a l’expérience qui s’accumule mais aussi la volonté des leaders de l’équipe d’aller chercher ce titre qui manque au club. Sans grands leaders, tu ne peux pas avoir de grande équipe. Ce sont des matchs pour des garçons comme Neymar et Mbappé. On a vu face à Dortmund et l’Atalanta que l’équipe était soudée et complète. On sent qu’ils sont bien ensemble. Neymar a encore gagné en expérience et en maturité. »
On pouvait en effet sentir une certaine tension se former autour du PSG à l’approche de la phase à élimination directe. Ce qui venait aussi en grande partie des médias et il a fallu que le club y fasse face. Cela n’était pas passé la saison dernière avec un scénario encore très pénible. Il était donc difficile d’être pleinement serein cette saison. Mais Paris a affiché une vraie progression en tant que groupe. Aussi bien dans la solidarité que la confiance. Peut-être que le contexte très particulier du retour face à Dortmund a en effet permis d’amener un quelque chose en plus. Même si on aura toujours du mal à dire que le huis clos a pu être positif.
En tout cas, les Parisiens ont visiblement enfin tous intégré qu’ils doivent jouer en équipe pour que les individualités brillent. Cela ne fonctionne pas dans l’autre sens. On voit ainsi un Neymar très impliqué dans le jeu et les efforts. Mbappé aussi a l’air de penser un peu plus à ses coéquipiers. Et il y a en plus une certaine confiance qui s’est installée. Elle est forcément par la grande détermination pour aller au bout. C’est avec toutes ces forces en plus, un peu poussées par le talent, que le PSG a pu renverser le quart de finale face à l’Atalanta Bergame (2-1, retrouvez le film de la soirée ici). Maintenant, il faut confirmer et faire encore mieux ce soir en demi-finale face au RB Leipzig, comme le souligne le Snake.
Djorkaeff « Ce serait bien que le PSG n’attende pas la 90e minute pour inscrire son premier but… »
« Le plus dur commence pour le PSG. Les 8es et les quarts sont toujours compliqués mais le risque de perdre en demi-finale, si près du but, c’est très difficile. La pression est énorme, les enjeux colossaux. Le dernier carré c’est extraordinaire, c’est le concentré d’une vie de footballeur sur deux matchs.
Quel piège le PSG doit éviter ?
Ce serait de déjouer face à cette équipe. Elle a des qualités. Si elle est en demi c’est qu’elle l’a mérité. Cela fait un moment qu’on la voit grandir. Elle pratique un très bon football avec beaucoup de projections rapides vers l’avant. Défensivement, c’est un bloc difficile à manœuvrer. Elle ressemble peut-être à ce que Paris a pu rencontrer avec l’Atalanta mais avec plus de rigueur. Ce serait bien que le PSG n’attende pas la 90e minute pour inscrire son premier but… »
Bien sûr, il y aura aussi une certaine pression sur cette rencontre et il serait terriblement décevant de perdre. Mais ce serait moins vu comme un « échec » que face à Dortmund ou l’Atalanta. Même si les Parisiens ont probablement plus de pression que Leipzig, il sera plus simple par rapport aux matchs précédents de l’utiliser en pression positive. Il s’agit d’en faire une motivation plus qu’un blocage. Là, l’expérience peut aussi jouer. Sans oublier l’esprit du groupe, avec l’envie et la solidarité pour continuer à avancer tous ensemble.
Le tout en respectant un adversaire qui, même s’il est moins expérimenté et armé avec des grands noms, mérite sans aucun doute sa place. Et Leipzig va encore vouloir développer son football intense et offensif, sans oublier d’avoir une défense qui reste solide. Il faudra clairement un grand match afin de pouvoir s’imposer ce soir. La bonne nouvelle étant que le PSG semble avoir les armes pour cela. Sans que ce soit gagné d’avance, évidemment.
Retrouvez ci-dessous notre podcast à propos du match :