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Lama défend Trapp « un choix payant » face aux « lacunes » de Sirigu
Depuis dimanche soir, Kevin Trapp, le portier de 25 ans du Paris Saint-Germain recruté cet été, est à nouveau au centre des débats. La faute à une nouvelle erreur qui donne un but, lors de PSG – Olympique Lyonnais (5-1, 18e journée de Ligue 1). Bernard Lama, gardien parisien de 1992 à 2000 (avec un passage d’une dizaine de match à West Ham en 1998), a pris la défense du portier allemand dans L’Equipe.
« Si on fait son procès, mettons tout sur la table. D’abord je ne suis pas d’accord sur les trois buts qui lui sont reprochés. Celui de Bordeaux est une erreur d’interprétation, il n’anticipe pas le pressing de Khazri. celui du Real une erreur d’appréciation. Celui de Lyon OK est une première grosse faute technique. Il veut l’amortir pour la prendre en deux temps au lieu de dévier.
Pour ces 3 actions combien de situations a-t-il sauvées ? Le meilleur exemple c’est à Madrid. vu toutes les parades qu’il a fait à côté et la domination du PSG, la vrai erreur de ce match, c’est que les attaquants n’aient pas marqué. Un choix a été fait de prendre un gardien avec un autre jeu. Pour moi il est est payant.
Il faut voir comment le jeu du PSG a évolué par son placement, sa technique, qui permettent au bloc de jouer haut et favorisent le pressing. Sirigu est un bon gardien mais, à très haut niveau, ses lacunes sont une limite. »
Si les premiers arguments ne sont pas une super défense, puisqu’il s’agit d’erreurs de Trapp, la suite de raisonnement est plus convaincante. En effet, si l’on peut « féliciter » l’Allemand parce qu’il a réussi 3 boulettes dans des styles différents, il reste que ce sont des loupés qui ont coûté un but chacun. Il y a une explication pour les deux premiers certes, mais même Trapp a avoué à chaque fois que c’était une erreur et il s’est dit désolé.
Pour la dernière d’ailleurs (face à Lyon donc), il est resté silencieux, comme si le temps des excuses étaient terminés et que seul le travail serait maintenant utilisé pour se faire pardonner.
Reste que la seconde partie de l’argumentation de Lama est intéressante. Si on note forcément les erreurs d’un gardien, puisqu’elles donnent généralement un but, il ne faut pas oublier ses succès et mérites. Non seulement il a réussi des arrêts décisif contre Angers, Montpellier, Marseille, Malmö, Donetsk, le Real (une longue liste…), il est important pour le jeu parisien.
Tout le monde a remarqué que cette saison le PSG maîtrise mieux ses matchs. Les Parisiens jouent plus haut, pressent mieux, ont une meilleure possession de balle. Bien sûr, les joueurs sont les grands responsables à féliciter, notamment grâce à un état d’esprit irréprochable. Mais il ne faut pas oublier l’apport d’un gardien qui sort, le fait en général très bien, et est très à l’aise dans le jeu au pied.
Ce dernier atout permet notamment de faire tourner la balle sur une plus grande distance, comme on peut le voir avec le Barça. Aller jusqu’au gardien au pressing c’est facilement 15 mètres en plus pour les attaquants, quelque chose d’usant, surtout quand cela ne paie pas.
Et, autant Sirigu peut être impressionnant sur sa ligne, autant annoncé qu’il n’est pas très à l’aise dans les sorties ou le jeu au pied ne semble pas être une grande nouveauté. Il est donc normal que Trapp garde sa place de numéro 1, même si chaque erreur remet en question ce statut. Quelques unes de plus pourraient être de trop. Mais on imagine plutôt le PSG recruter un autre gardien, et pas remettre Sirigu titulaire.