Autour du PSG
L’ADAJIS compte durcir le combat juridique à l’encontre du fichage des supporters indésirables par le PSG
Un nouvel épisode dans le bras de fer entre l’Association de Défense et d’Assistance Juridique des Intérêts des Supporters (ADAJIS) et le Paris Saint-Germain, vient de se dérouler ce mercredi à l’occasion du match PSG – Cluj en UEFA Women’s Champions League, au stade Charlety.
En effet, plusieurs dizaines de supporters du PSG munis de billets se sont vus interdire mercredi l’entrée du Stade Charley et n’ont pas pu donc assister à ce match symbolique.
En résumé, il faut rappeler que :
Dans un premier temps, et avec l’arrivée des Qataris en 2011, le club de la capitale avait décidé de « choisir son public », comme l’avait expliqué Jean-Claude Blanc, le directeur général du PSG. Afin d’endiguer les problèmes liés à la violence et au hooliganisme, le Paris Saint-Germain avait constitué une liste – alors illégale – avec les noms des personnes interdites de stade (IDS) et interdits administratifs (IAS). Le document se fondait également sur des contrôles de police et des informations fournies par les pouvoirs publics. La liste permettant au PSG de refuser la vente de billets aux supporteurs jugés indésirables au Parc des Princes ou pour les déplacements.
Saisie par l’ADAJIS, la CNIL (la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) a interdit au PSG ces pratiques, avec des amendes en cas de contravention.
Par arrêté daté du 15 avril 2015 et publié au JO du 23 avril 2015, le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a autorisé le «fichier STADE».
Le Paris Saint-Germain a donc un fondement juridique pour ses pratiques, mais désormais, ce seront les autorités publiques qui disposeront du document et plus le club. Tous les clubs professionnels y auront accès.
L’ADAJIS contre attaque à nouveau et saisi le Conseil d’Etat, lequel a rendu sa décision sur le fond le 13 mai 2015, en reconnaissant que si la police était en droit de détenir le fichier stade pour des raisons de sécurité et dans un cadre très circonscrit, elle n’avait pas le droit d’en transmettre tout ou partie de ce fichier aux sociétés sportives et aux fédérations.
Mais voilà que le PSG possède toujours le fameux fichier qu’il vient d’utiliser mercredi dernier, pour interdire l’entrée au stade Charlety à des supporters munis de billets, et qui ne sont pas interdits de stade.
L’ADAJIS ne compte pas en rester là et à fait connaître à So Foot, à travers son porte parole, que :
« Le PSG bafoue les lois et les décisions de justice de notre pays en toute impunité,. Que ce soit les décisions de la CNIL, du Conseil d’État, les recommandations de la Ligue des droits de l’homme ou de la mairie de Paris, le PSG n’a que faire de tout cela et se croit intouchable ! C’est pourquoi nous allons durcir le combat juridique de manière significative ».
Le média ne le précise pas, amis ces propos peuvent avoir été recueillis auprès de l’avocat de l’ADAJIS Maître Cyril Dubois. Le combat pour les supporters, qui semblait pourtant avoir avancé, paraît bien loin d’être terminé.