La femme de Thiago Silva revient sur les critiques qu’il subit et la difficulté à digérer la remontada

Isabelle Silva, la femme de Thiago Silva, défenseur central et capitaine de 35 ans du Paris Saint-Germain, s’est confiée dans Le Parisien. L’occasion de revenir sur les moments difficiles vécus par l’international brésilien au cours de sa carrière. Notamment l’élimination en Coupe du Monde 2014, qui se jouait au Brésil, et la remontada subie contre le FC Barcelone en 2017 en 8e de finale de la Ligue des Champions. Sa compagne explique alors ce qui est particulière difficilement à vivre, s’agace des critiques et fait quelques confessions.

« Les supporters ne voient les joueurs que comme des machines. Mais nous, la famille, on s’attache d’abord à l’humain. Ce qui me gêne là, ce ne sont pas ses pleurs, c’est le fait qu’on les sorte du contexte, qu’on les isole. On oublie la pression énorme qu’ils avaient sur les épaules en 2014, qu’au Brésil, c’est impensable de jouer une Coupe du monde à domicile et ne pas la gagner. Comme il était capitaine, Thiago a concentré toutes les critiques. Elles ne sont pas venues de ses prestations sur le terrain, mais juste de ce moment-là. (…)

« Tout d’un coup, tout le monde oublie ce qu’il a fait avant. »

Je lui ai dit qu’il avait le droit d’être ému… Quand Messi pleure sur le terrain, comme c’est arrivé, personne ne dit rien. Quand certains passent à côté de leur match, comme c’est arrivé, personne ne dit rien. Mais Thiago, lui, en prend plein la figure. Et tout d’un coup, tout le monde oublie ce qu’il a fait avant. (…)

Pour tout le monde, la défaite s’arrête à la sortie du terrain. Mais pour moi, ça continue à la maison, et là, c’est une autre histoire. C’est difficile quand il perd. Après la remontada, quand on est rentré, il a fallu annoncer aux enfants qu’on avait perdu ce match où tout le monde nous voyait qualifiés. C’est simple, ils ne m’ont pas cru. Ils sont allés voir Thiago dans la chambre et lui ont demandé si c’était de sa faute. Ça a remué le couteau dans la plaie et lui a tiré les larmes. Ça a été long pour lui de s’en remettre.

« Certains ont même dit qu’ils savaient au moment de la causerie qu’ils allaient perdre. »

Il est tellement exigeant avec lui-même que ça peut durer un mois, voire plus. La remontada l’a vraiment fâché. Dans sa tête, il est déjà un peu coach. Il a cherché à comprendre ce qui s’était passé, pourquoi ils avaient joué comme ça. Plusieurs joueurs ont dit qu’ils avaient perdu quand ils sont entrés sur le terrain. Le coach a tout changé, alors qu’il ne fallait pas. Certains ont même dit qu’ils savaient au moment de la causerie qu’ils allaient perdre. »

Il est vrai que certaines critiques à l’encontre de Thiago Silva ne semblaient pas méritées. Certes, il a pleuré. Ce n’est pas l’idéal. Mais cela ne méritait pas les vagues de piques et moqueries qui ont été lancées. Les joueurs restent des êtres humains et la pression était atroce. Le pire étant de voir certains placer la culpabilité de l’élimination sur les épaules du Monstro, alors qu’il n’était pas sur le terrain (suspendu) pour l’humiliation subie (7-1) face à l’Allemagne. Thiago Silva n’est pas parfait, mais cette injustice dans les commentaires est triste à voir.

De même au PSG, même si cela a été moins violent. Une remise en question est toujours possible, mais certains l’ont pointé du doigt comme un des grands problèmes du PSG. Comme si cela ne venait pas du reste de l’équipe ou des dirigeants. On voit sur ce début de saison qu’une direction forte et des choix intelligents lors du mercato aident déjà. Et pour le moment, les critiques autour de Thiago Silva sont lointaines. La victoire en Copa America cet été a aussi pu lui faire du bien. Espérons que la saison permettra aussi de répondre à ces critiques. En tout cas, on ne peut pas douter de son implication ou de sa capacité à repenser aux choses qu’il a pu mal faire.

Enfin, on souligne qu’il faudrait savoir rester dans les mesures. Mais le football a souvent tendance à amener dans les extrêmes, aussi bien dans les avis que le comportement, quitte à oublier que les joueurs ont une vie autour du football. Notamment avec une famille.