Interview exclusive de Romain Habran – « Je me sens prêt pour jouer dans l’élite »

Au Paris Saint-Germain depuis de nombreuses années, et après une première année en professionnel en prêt à Sochaux, Romain Habran nous a donné ses impressions sur ses débuts et a évoqué ses espoirs pour sa carrière. Le jeune parisien (21 ans), ne manque pas d’ambition ni de patience.

Après une première saison en professionnel, à Sochaux, un bilan positif ou une petite déception?

J’ai bien commencé la saison, c’était plutôt bon. Au milieu de saison, ça a été un peu plus dur. Mais j’ai bien terminé la saison et j’ai fait beaucoup de matchs (23 dont 13 titulaires, ndlr). Donc on peut dire que c’est positif.

Vous finissez la saison avec 2 buts et une passe décisive, c’est à peu près ce que vous visiez ou vous espériez un peu plus?

J’aurais aimé faire un peu plus quand même, mais après c’était une première année en professionnel. Je n’avais jamais joué à ce niveau avant. Pour un début ce n’est pas trop mal. Après, en gagnant en maturité, ce sera mieux et les buts vont s’enchaîner.

Il y a une grosse différence entre les matchs professionnels et la CFA?

Non il n’y a pas une grande différence. Juste, en pro c’est plus structuré, plus réfléchi. En CFA c’est structuré…mais foufou en même temps (rires).

Et entre le PSG et Sochaux il y a une grosse différence?

Sans manquer de respect à Sochaux, oui il y a une différence. Le PSG a de plus gros moyens. Le staff est plus étoffé, il y a de l’équipement en plus. Attention, Sochaux reste un très bon club. Mais Paris est vraiment au-dessus du lot. Pour les conditions de travail en France, Paris c’est le top.

On progresse plus vite au PSG?

On peut progresser dans tous les clubs, mais à Paris on est avec des grands joueurs et ils nous aident à bien faire, donc on progresse vite, c’est normal.

Les grands joueurs justement, comme Silva ou Ibrahimovic, ils passent beaucoup de temps avec les jeunes pour leur parler?

Il y a 2 ans j’ai fait quelques entraînements avec les pros et c’était pendant la trêve internationale, donc il n’y avait pas Silva, Ibrahimovic… Après les autres joueurs ils passent du temps à nous parler, pour qu’on progresse. Si on s’améliore c’est grâce à eux aussi.

Quand je parle avec les autres (jeunes du PSG), ils me disent que les profs sont exigeants avec eux. Mais c’est normal, c’est pour leur bien. Après ça se voit sur le terrain. Quand ils reviennent dans leurs catégories d’âge, ça n’a plus rien à voir.

Vous étiez à la reprise de l’entraînement du PSG, mais pas au stage en Autriche, c’est une déception ou c’était prévu?

C’était prévu parce que dans les jours à venir je vais être prêté, donc les dirigeants du PSG ont décidé que je n’irais pas en Autriche pour ne pas me faire perdre du temps ainsi qu’au club. C’est déjà décidé que je serais prêté, il y a des offres, donc ça ne servait à rien pour moi d’y aller.

Et le prêt, vous savez où c’est?

On est encore en train de voir, de réfléchir.

Vous pouvez donnez une indication?

Non, désolé, je ne peux rien dire.

Le championnat quand même, c’est en Ligue 1 ou à l’étranger?

C’est en France.

Plutôt Ligue 1 ou Ligue 2?

Ça, je ne peux pas dire, désolé.

Le Tournoi de Toulon remporté cet été, avec notamment un but magnifique contre les Pays-Bas, cela a ouvert des portes où les propositions étaient là avant?

J’avais déjà bien terminé la saison avec Sochaux, donc quelques clubs ont appelé. Mais le Tournoi de Toulon m’a donné beaucoup de force. Collectivement, on a remporté le trophée, je pense qu’on a tous reçu beaucoup de propositions. Personnellement, mon but a été élu le plus beau du tournoi, j’ai joué un rôle important dans l’équipe, donc ça m’a beaucoup aidé, donné de la force.

Vous vous sentez prêt pour la Ligue 1 et le PSG un jour ou c’est encore loin?

Je me sens prêt pour jouer dans l’élite. Après, le PSG, ça passera par de bonnes performances en prêt. Si je fais une bonne saison, pourquoi pas intégrer le groupe professionnel du PSG l’année suivante. Pour le moment, je pense surtout à où je veux aller, petit à petit, après on verra.

Vous aviez dit il y a quelques semaines dans France Football que le PSG est l’objectif principal, cela ne change pas donc?

Non, le PSG c’est l’objectif principal. Depuis que j’ai 9 ans mon rêve a toujours été de jouer au Parc des Princes avec l’équipe A. Après, pour le moment, si je dois être prêté, je suis prêté, pas de soucis. Mais le PSG reste toujours dans un petit coin de ma tête.

Il n’y a pas une date limite, un certain nombre de saisons sans être au PSG qui vous pousserait à partir?

Non, je n’ai pas fixé une date. Vous savez dans le football on peut partir à n’importe quel moment. Si je dois exploser dans 2 ans, ça sera dans 2 ans. Si c’est 3 mois, ça sera 3 mois. Il n’y a pas de limite.

Votre plus grand rêve au PSG ça serait quoi?

Le plus beau scénario? Marquer lors d’un Classico au Vélodrome.

Et pas au Parc des Princes? C’est pour les narguer?

Oui c’est pour ça (rires).

Et à l’entraînement ça arrive encore de vous dire « là je vais tirer comme Ibrahimovic » ou une autre star?

(rires) Oui, cela arrive encore, des fois, même en Ligue 2. On les copie des fois entre nous. Ce sont des grands joueurs. Après, en grandissant, on essaye de trouver notre identité, la manière dont on va tirer. Mais on se focalise sur des grands joueurs, ce sont des exemples.

C’est impressionnant l’entraînement avec les pros? Dans le talent, ou surtout le comportement?

Un peu des deux. Le talent, on sait bien qu’ils en ont. Mais le comportement est très impressionnant. Ils sont toujours à l’heure, ils font toujours les soins, ils vont en salle de musculation pour bien se préparer avant de rentrer sur le terrain.

Quand on les voit, ça donne envie de faire comme eux. On a envie d’être à l’heure à l’entraînement, de bien faire les étirements..c’est un super exemple pour nous.

Dans les équipes de jeunes il y a moins de sérieux? Des retards?

Non, il n’y a pas de retard. Les jeunes au PSG nous sommes « éduqués », on est toujours à l’heure, on s’échauffe bien. Vous savez le PSG c’est une grande école de football. Donc tout le monde se respecte. La discipline est très importante.

Et durant toutes ces années, vous avez vu une vraie différence avec l’arrivée des Qataris?

Dans la formation, il n’y a pas beaucoup de changements, quelques petits trucs. Par exemple, à l’entraînement, on met des GPS, les terrains sont mieux entretenus, mais les entraînements ne changent pas vraiment. Depuis longtemps déjà il y a de très bons résultats en jeune. Cela ne date pas d’aujourd’hui.

Les levées des sanctions pour le PSG, c’est vraiment une bonne nouvelle pour les jeunes, ou on a surtout l’impression que cela sera encore plus dur de se faire une place?

De toute façon, avec ou sans, cela reste dur. Même avant les Qataris c’était difficile d’aller en professionnel. Paris c’est un grand club. Les jeunes peuvent se dire que c’est compliqué, mais il faut s’accrocher, ne jamais perdre espoir. Il faut aller chercher son premier contrat. On sait que cela va être dur, mais il faut y croire.