Autour du PSG
Hoeness attaque Al-Khelaïfi et le PSG « votre argent de merdre, ça ne suffit pas »
Uli Hoeness, ancien président important du Bayern Munich qui a quitté son poste en 2019 mais siège toujours au sein du conseil de surveillance du club allemand, s’est longuement exprimé dans un Podcast qui retrace son parcours. Il a notamment été invité à évoquer Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain, et il n’a pas été tendre dans ses critiques à propos de l’argent et des décisions du PSG.
Hoeness « J’ai travaillé dur pour gagner mon argent, et lui l’a reçu en cadeau. »
« Nasser Al Khelaïfi est-il le nouvel Uli Hoeness ?
Non, je ne crois pas, je ne sais pas s’il aime le football.
La différence entre lui et moi ?
J’ai travaillé dur pour gagner mon argent, et lui l’a reçu en cadeau. On le met à sa disposition et il n’a pas besoin de travailler pour ça. Quand il veut un joueur, il va trouver son émir. Jusqu’à maintenant ces deux clubs (PSG et City) n’ont rien gagné du tout. Rien du tout ! Rien du tout ! Ni l’un ni l’autre n’ont le moindre titre de Ligue des champions.
Ils perdront encore contre nous. Pas toujours, mais de temps en temps. Et ça doit être notre but. Et lorsque nous gagnons contre eux, ça me réjouit fortement (…) C’est ça qui me stimule, leur montrer: ‘Votre argent de m…, ça ne suffit pas’.
Hoeness « c’est de la planification à un an. »
Ce qui se passe actuellement à Paris, c’est de la planification à un an (…) Ce n’est pas mon univers. Moi, je vois les choses d’un point de vue économique. Je ne place pas toute ma mise d’un seul coup, juste pour qu’on vienne me féliciter pendant un an ou deux ans et après moi le déluge.
Quand on prend des décisions, il faut faire en sorte d’avoir de la sécurité encore dans trois, quatre ans, que tout ne s’effondre pas d’un coup. Pour y arriver, je suis aussi prêt à risquer tel ou tel titre. Quand on a, comme moi, gagné 60 titres, ce n’est plus aussi important que si tu n’en a gagné qu’un ou deux (…) Franz (Beckenbauer), Karl-Heinz (Rummenigge) et moi sommes tellement bardés de titres que nous pouvons nous permettre de faire passer l’avenir du club avant les affaires quotidiennes lors de la prise de décision. », propos relayés par Eurosport.
Des propos forts et qui déplairont sans doute au PSG, qui n’aura pas besoin de répondre à ce qui ressemble tout de même à un peu d’aigreur. Même si on peut comprendre que la montée du club parisien avec l’investissement qatari soit pénible, puisque cela a ajouté un concurrent important en Ligue des Champions rapidement, il n’y a pas besoin d’être aussi négatif. Il pourrait y avoir un minimum de respect pour un autre club. Qu’Uli Hoeness ait son avis, qu’il soit agacé par le PSG, c’est son droit. Mais il y a des limites à respecter dans les prises de parole.
Même s’il y a bien sûr du mérite dans le travail accompli au Bayern Munich, un grand club qui a su se construire, Hoeness pourrait en plus se faire un peu plus discret alors qu’il a dû faire 21 mois de prison pour fraude fiscale (entre 2014 et 2016). Il n’est pas vraiment le mieux placé pour se plaindre d’argent tout en se plaçant comme exemple. Mais c’est plus simple pour lui de mettre ce « détail » de côté tout en tapant sur le PSG ou Manchester City. Et on apprécie d’autant plus que Paris ait éliminé le Bayern la saison dernière en quart de finale de la Ligue des Champions.