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Autour du PSG
Le Guen « Je n’ai rien contre Emery, contrairement à ce que les gens pensent »
Ancien joueur puis entraîneur du Paris Saint Germain, Paul Le Guen s’était montré assez tranchant dans son analyse de la méthode Unai Emery fin août après la défaite du club de la capitale à Monaco (3-1). Aujourd’hui il tempère ses propos et estime que le PSG aura besoin de temps pour lancer convenablement la machine.
Paul Le Guen avait été l’auteur d’une sortie médiatique très commentée à l’encontre du technicien basque au mois d’août, alors que le nouvel entraîneur prenait encore ses marques et s’imprégnait de l’ambiance de la Ligue 1. L’on avait même clamé à l’époque, que l’ancien défenseur du PSG s’était mu en avocat de Laurent Blanc et représentait une certaine forme de corporatisme à la française.
Dans Le Parisien, l’ancien entraîneur d’Oman contredit les allégations avancées et affirme son respect le plus sincère à l’égard d’Emery. Surtout, il s’est dit agacer par le traitement que l’on a infligé à Laurent Blanc, le peu de reconnaisse qu’on lui a accordé.
« Je n’ai rien contre Emery, aucun a priori défavorable, contrairement à ce que les gens pensent. Que l’entraîneur du PSG s’appelle Emery ou Blanc, ce n’est pas que je m’en fiche, mais pas loin. Cela ne change pas ma vie et ce n’est pas le sujet. J’aime bien Laurent Blanc, j’ai joué avec lui, j’ai du respect pour son travail, mais je n’ai aucun lien d’amitié avec lui. Ce qui m’a agacé durant l’été et à la reprise du championnat, c’est qu’après « tout nouveau, tout beau », on ajoutait « tout ancien, tout vilain ».
J’avais l’impression qu’Emery arrivait et qu’enfin un entraîneur allait travailler, enfin un entraîneur allait utiliser la vidéo, etc. Cela ne sert à rien de dénigrer la personne qui s’en va. Elle est respectable, son bilan est plus que respectable. C’est ce que j’ai voulu exprimer. Je l’ai sans doute fait maladroitement. J’ai travaillé à l’étranger. Le corporatisme, je déteste ça. »
Le journaliste l’interroge ensuite sur la philosophie de jeu prônée par Emery ainsi que sur le temps espéré pour la voir se mettre en place. Le Guen sait pertinemment qu’il faudra un certain laps de temps pour qu’une nouvelle identité de jeu prenne forme. Pour l’instant, l’animation proposée ressemble fortement à celle que Laurent Blanc avait créée. Il est encore trop tôt pour porter un jugement de valeur sur l’ancien entraîneur de Séville.
« Je n’avais aucune illusion. Un entraîneur ne peut pas révolutionner une équipe en deux mois. C’est impossible, ou alors c’est suicidaire. On ne change pas le style d’une équipe aussi puissante de façon aussi radicale. Je n’y crois pas. J’étais à PSG – Metz, premier match de la saison au Parc, et je trouvais déjà que Paris jouait exactement comme avant. Les changements sont à la marge, les différences sont des nuances. La patte Emery, on verra dans plusieurs mois, dans plusieurs saisons s’il arrive à en faire. On jugera quand la machine sera pleinement rodée et surtout quand les échéances du printemps arriveront.«
Les propos tenus par Paul Le Guen dans cette interview, tranchent littéralement avec ceux qu’il avait évoqués lors de la rencontre face à Monaco. Le discours est plus posé, le jugement sportif moins définitif. L’ancien entraîneur parisien sait pertinemment qu’il faut du temps pour bâtir et que la pression médiatique à Paris est infernale.
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