PSG – Ezequiel Lavezzi : stop ou encore ?

La saison du PSG s’est achevée samedi 30 Mai par la victoire en Coupe de France contre Auxerre 1-0. A l’occasion de l’intersaison Paris Fans vous propose un bilan de la saison de chaque joueur de l’effectif. Aujourd’hui, l’Argentin Ezequiel Lavezzi.

Débarqué à l’été 2012, Pocho était arrivé en provenance de Naples avec une réputation flatteuse, le San Paolo avait fait de lui son idole près de 25 ans après un autre illustre argentin. Le numéro 22 était même devant Edinson Cavani à l’applaudimètre alors que l’Uruguayen fut pourtant l’auteur de 118 buts en 3 saisons pour le Napoli.

Le prix de son transfert et l’attachement sans limite que lui porte encore les tifosis Napolitains ont probablement poussé les observateurs à placer en lui des attentes en décalage avec le niveau réel et le profil de l’attaquant argentin. On l’attendait buteur et passeur, mais Lavezzi ne peut pas présenter sur une saison la même feuille de statistiques que Zlatan Ibrahimovic ou Edinson Cavani. L’Argentin a d’autres atouts : capable de grosses dépenses d’énergie, il est rapide, combattif. Il sait garder son vis à vis sous pression toute la rencontre car ses contres-attaques inspirent la crainte aux latéraux chargés de défendre sur lui.

Enfin c’est un excellent défenseur qui participe au repli et au pressing à la perte du ballon. Pocho possède aussi une autre qualité : espiègle, chanteurs, il est le camarade qui fait rire le vestiaire et instaure une bonne ambiance dans le groupe. A ce titre il est grandement apprécié de ses collègues parisiens.

Si les deux premières saisons parisiennes d’Ezequiel Lavezzi n’ont pas convaincu tout le monde, il a néanmoins affiché des statistiques proches de ses standards napolitains. Lavezzi a aussi su se montrer précieux en Ligue des Champions comme en témoigne ses deux buts lors de la double confrontation contre Valence en 1/8e de finale de la campagne 2012/13 ou encore son but contre Leverkusen (encore en 1/8e) puis contre Chelsea en 1/4 la saison 2013/14.

Là où le bât blesse, c’est plutôt concernant l’exercice qui vient de se terminer. Avec 9 buts toutes compétitions confondues sous le maillot du PSG, Pocho réalise son plus faible total des 5 dernières saisons. Pire encore, avec seulement 4 passes décisives au compteur il s’agit de sa plus mauvaise saison dans ce domaine, depuis son arrivée en Europe.

Mais ce n’est pas tellement sur un plan statistique que se je juge la saison de Lavezzi. C’est plus dans son impression d’ensemble que Pocho a déçu. Si ses deux premières saisons méritaient la mention « encourageante » ou « peut mieux faire » suivant le niveau d’exigence que l’on plaçait en lui, sa troisième mouture peut être qualifiée de décevante ou frustrante.

Décevante parce que Pocho aura manqué une grosse partie des matchs allers, la faute à une absence de préparation du à la Coupe du Monde et une blessure dès son retour. Il a aussi déçu son coach et son président en décidant de façon unilatérale de prolonger ses vacances d’hiver.

Son apport en Ligue des Champions aura été de 0 buts en 8 matchs disputés. Frustrante parce que quiconque aura vu la Coupe du Monde de l’Argentin regrettera que l’on ait si peu vu celui qui fut le meilleur joueur offensif argentin en finale reproduire les mêmes performances sous le maillot parisien. Frustrante parce que en période de Fair Play Financier le joueur a vu sa valeur chuter d’une vingtaine à une dizaine de millions après cette saison en demi-teinte et parce qu’il n’a désormais plus qu’un an de contrat. Frustrante peut être aussi parce que une partie du public du Parc qui s’imaginait cette saison Eden Hazard ou Di Maria évoluer aux cotés d’Ibra et Cavani a du se contenter du même Lavezzi. Malgré tout il conserve toujours une belle côte de popularité du coté de la Porte d’Auteuil chez une partie du public.

Il y a peu Laurent Blanc a déclaré que « certains joueurs ne le savent pas encore mais ils vont partir ». Le technicien pensait-il à Lavezzi lorsqu’il prononça ses paroles ? Le doute est permis tant le nom de Pocho alimente les chroniques mercato. On lui prête des contacts avec Valence et l’Inter de Milan ou encore avec Liverpool. L’an passé, après sa belle performance contre les Blues lors de l’élimination parisienne on avait même évoqué un intérêt de Chelsea. On se souviendra aussi que après le dernier marché hivernal, Blanc avait avoué à demi-mots que le club avait cherché à vendre l’Argentin.

Seulement plusieurs données sont susceptibles de faire rester Lavezzi au PSG. L’avis du joueur d’abord. Rien ne dit que l’argentin souhaitera renoncer à sa dernière année de contrat. Par ailleurs il est bien installé à Paris, il compte beaucoup d’amis au sein du groupe et a ses habitudes au Volver, restaurant argentin de la capitale où il aime se rendre avec Pastore, Verratti ou encore Sirigu. Ensuite parce que avec le Fair Play Financier, le PSG ne dispose, pour l’heure, que d’une marge de manœuvre réduite. Si le PSG cède son attaquant pour une dizaine de millions et doit le remplacer sans piocher dans l’enveloppe transfert accordée par l’UEFA, quel joueur disponible sur le marché sera susceptible d’apporter plus ou tout du moins autant que Lavezzi ?

Enfin le dernier élément réside dans les performances du joueur lors des derniers matchs de la saison. Un peu à la manière de son compère d’attaque Cavani, on a vu un joueur plus efficace et plus tranchant lorsque Blanc a fait évoluer son équipe en 4-3-1-2.

Un rôle plus axial, la possibilité de dévorer les espaces, être en soutien d’un véritable 9 tout en bénéficiant des bons ballons de Pastore ou Verratti. Et si le maintien de Lavezzi au PSG résidait tout simplement dans la décision de Laurent Blanc de modifier son schéma tactique ? Ou comment les intérêts de Blanc et de Lavezzi pourraient se rejoindre si la diminution de l’influence d’Ibra dans le jeu et sur l’équipe devait se confirmer l’an prochain et forcer Blanc à abandonner, au moins en L1, le 433 bâti pour Zlatan.