Emery se confie sur son passage au PSG : arbitrage, Thiago Silva et Neymar

Unai Emery, ancien entraîneur du FC Séville (2013-2016), du Paris Saint-Germain (2016-2018) et Arsenal (2018 au 29 novembre 2019), s’est confié auprès de France Football. L’interview sera à retrouver complète dans l’édition de demain, mais, comme d’habitude, le média sportif a publié de premiers extraits dès ce lundi. L’Espagnol revient notamment sur son passage à Paris, notamment avec son échec en Ligue des Champions. 

« J’ai gagné le Championnat, quatre Coupes nationales et deux Trophées des champions. Mais l’objectif ultime, c’était la C1. La première année (2017), en huitièmes de finale contre Barcelone, nous faisons un match aller de très haut niveau (4-0, le 14 février). Et au retour, on se fait éliminer car le VAR n’existait pas encore (1-6, le 8 mars). On a clairement été éliminés par des décisions d’arbitrage.

Emery « on a perdu la première fois sur des décisions arbitrales. »

La seconde année, contre le Real Madrid, on s’incline devant une équipe (1-3, 1-2) qui signe un triplé historique, et encore, au match aller, on pourrait aussi trouver à redire sur l’arbitrage. Bilan : on a perdu la première fois sur des décisions arbitrales et la seconde contre le champion en titre et à venir. »

On peut dire que le coach espagnol exagère un peu, puisque Paris n’a pas perdu que sur l’arbitrage. Il y a aussi des erreurs parisiennes contre le Barça et le Real Madrid. La remontada par exemple s’est faite aussi grâce à des Parisiens qui sont passés globalement à côté de leur match. Cependant, avec un arbitrage correct, la qualification aurait très probablement été obtenue.

Sans aller dans le détail de toutes les décisions litigieuses (et il y a en a beaucoup), on peut repenser à l’action d’Angel Di Maria (ailier de 31 ans) à 3-1 sur laquelle il est fauché par Javier Mascherano (défenseur/milieu de 35 ans). Cela méritait largement un carton rouge et un penalty, mais il n’y a rien eu. Pour le Real Madrid, on peut penser à l’égalisation du Real Madrid sur laquelle il y a un hors-jeu. On comprend donc la frustration d’Emery, même s’il n’est pas exempt de tout reproche. Il y a aussi des choix ratés.

Emery « cette caractéristique du jeu de Thiago Silva rejaillissait sur toute l’équipe qui, sous la pression, avait une tendance naturelle à reculer. »

L’ancien coach parisien a par exemple été interrogé à propos de sa décision de ne pas titulariser Thiago Silva contre le Real Madrid en 8e de finale aller de la Ligue des Champions 2017-2018, ce qui n’était pas forcément une mauvaise décision.

« Je voulais que l’équipe défende plus haut. Thiago Silva est un super joueur mais je voulais qu’il soit plus haut et je n’ai pas

Arsenal manager Unai Emery during the UEFA Europa League Group F match at the Emirates Stadium, London.
Photo by Icon Sport – Unai EMERY – Emirates Stadium – Londres (Angleterre)

réussi à lui faire accepter cela. Je voulais qu’il sorte de sa zone de confort, qu’il ose défendre plus haut pour que la pression générale de l’équipe sur l’adversaire soit plus efficace.

J’ai travaillé avec lui pour lui faire accepter cela mais je n’ai pas réussi. Et cette caractéristique du jeu de Thiago Silva rejaillissait sur toute l’équipe qui, sous la pression, avait une tendance naturelle à reculer. Comme au Camp Nou, la saison précédente. Pourtant, je donnais la consigne de remonter. Mais ça n’a pas été entendu… »

C’est ici une explication très intéressante qui est apportée par Emery. Il ne remet pas en question les capacités de Thiago Silva à gagner ses duels ou intercepter des ballons, mais son comportement global n’allait pas avec ses consignes. Il y a donc du sens à essayer autre chose, notamment avec Presnel Kimpembe (24 ans) qui aime défendre en avançant et en étant agressif. C’est aussi une manière pour l’entraîneur de signifier clairement à son joueur le fait qu’il doit être prêt à changer.

Maintenant, on espère que Thiago Silva saura être parfaitement dans les consignes de Tuchel et pourra transmettre la bonne mentalité. Cela a une importance non-négligeable.

Emery « Tu dois faire l’équipe pour Neymar. »

Emery est ensuite revenu sur le transfert de Neymar, attaquant de 28 ans arrivé en provenance du FC Barcelone en 2017.

« Je me suis toujours senti soutenu par le président Nasser. Par exemple, quand on était sur le point de faire signer Neymar, ç’a été à moi d’expliquer en personne à “Ney” que l’on allait faire l’équipe autour de lui. Avec un joueur aussi phénoménal, tu ne peux pas lui dire qu’il y a déjà une équipe et qu’il va devoir s’adapter. Tu dois faire l’équipe pour lui. Sinon, il ne vient pas, c’est certain. Le président et la direction parlent contrat. Mais c’est l’entraîneur qui doit le convaincre du projet de jeu. »

Il est logique que Neymar ait une certaine importance dans l’équipe. On n’imaginerait pas qu’il soit considéré comme un joueur lambda, puisqu’il est indéniablement extraordinaire. Cependant, on retrouve ici un problème des débuts du Brésilien à Paris. Il était un peu placé au-dessus de l’équipe et du club. Ce qui est bon pour personne. Le reste de l’équipe n’apprécie pas forcément, le staff perd en autorité et Neymar est un peu trop libre. Cette saison, avec le directeur sportif Leonardo, on a le sentiment que l’attaquant est replacé comme faisant bien partie des autres joueurs et du collectif. Cela sans oublier son importance dans le jeu ou de faire en sorte qu’il se sente bien.