Autour du PSG
Edito – OM/PSG, l’heure de la défense à 3 pour Paris ?
Ce dimanche, le Paris Saint-Germain est en déplacement au Stade Vélodrome pour affronter l’Olympique de Marseille dans le cadre de la 11e journée de Ligue 1 2021-2022 (coup d’envoi à 20h45, diffusion sur Amazon Prime). Un choc face au rival, alors que ce sera aussi un voyage du leader sur la pelouse du 3e du championnat. De toute évidence, les Parisiens devront livrer une belle performance pour s’imposer. Est-ce le moment pour le coach Mauricio Pochettino de faire démarrer son équipe en 3-5-2 (ou au moins dans un système à défenseurs) ?
Les autres schémas n’ont pas été convaincants.
Ce samedi en conférence de presse, l’entraîneur argentin n’a pas fermé la porte. C’est un début, une ouverture pour envisager une vraie tentative avec ce changement alors que Paris a surtout joué en 4-3-3, 4-3-1-2 et 4-2-3-1 cette saison. Cela avec un point commun : un jeu rarement convaincant, malgré les victoires. Souvent, il a manqué un équilibre défensif et il y a eu trop d’occasions concédées. Sans que beaucoup soient forcément créées. Notamment dans le 4-3-3.
Dans ce schéma, les Parisiens ont tendance à avoir du mal à passer la balle des défenseurs, généralement plutôt bas, aux attaquants, qui restent trop haut et sans forcément faire beaucoup d’appels. Une animation pauvre qui a été un peu cachée par des victoires obtenues sur des fulgurances. Il y a eu des phases de mieux avec un « meneur de jeu », dans les autres systèmes. Sans que ce soit régulier pour autant. Mais avec des attaquants comme Neymar (29 ans) et Lionel Messi (34 ans), voire Angel Di Maria (33 ans) ou Julian Draxler (28 ans), il est dommage de ne pas les faire pleinement participer au jeu pour créer des occasions. Et il y a en plus Kylian Mbappé (22 ans) pour combiner et prendre la profondeur, ou Mauro Icardi (28 ans) pour être en pivot ou ouvrir des espaces.
Sauf que dans le 4-3-3, le plus utilisé dernièrement, il y a finalement peu de combinaisons entre des attaquants souvent trop éloignés les uns des autres. Quand ils reviennent dans l’axe pour se trouver, c’est parfois en partant de trop loin. Ou il manque une solution aux milieux pour avancer sur le côté. Ou les latéraux doivent monter très haut et il y a un espace libre à exploiter s’il y a une perte de balle. Bien sûr, il est possible de mieux animer ce système, ou l’un des autres cités. Mais un schéma à 3 défenseurs peut être tentant pour le PSG actuel.
Non seulement parce qu’il a été intéressant à voir sur les 30 dernières minutes de la victoire 3-2 contre Leipzig (il y avait 1-2 avant le changement tactique). Mais aussi parce que Pochettino a indiqué qu’il choisit un système en partie pour s’adapter à ses joueurs. Et il est bien possible que ce schéma à 3 défenseurs colle au PSG.
Des joueurs qui peuvent tout à fait rentrer dans un jeu avec une défense à 3.
Les latéraux, une évidence.
Commençons par le plus simple, les latéraux recrutés cet été – Nuno Mendes (19 ans, arrière gauche) et Achraf Hakimi (22 ans, arrière droit) – ont des qualités qui correspondent totalement au rôle de pistons. Dans lequel ils ont d’ailleurs brillé dans leur jeune carrière avant de venir au PSG. Chacun sait prendre la profondeur, provoquer balle au pied, centrer, voire tirer. Ils peuvent aussi défendre, mais ce n’est pas leur point fort. Notamment dans le positionnement. Un point crucial à 4 et un peu plus compensé à 5 (par les centraux). Mais leurs capacités physiques permettent d’enchaîner les courses défensives comme offensives avec une vitesse très intéressante.
Juan Bernat (latéral gauche de 28 ans) doit pouvoir s’y faire aussi, avec peut-être moins d’aller-retours (notamment pour les premières semaines) mais une certaine maîtrise. A droite, Colin Dagba (23 ans) a au moins la vitesse alors qu’il doit progresser offensivement. Mais il n’est pas plus convaincant à 4. Peut-être que le rôle de piston lui permettrait de se libérer.
Au centre, il y a du monde.
Dans l’axe de la défense, Thilo Kehrer (25 ans) et Abdou Diallo (25 ans) ont dû s’habituer au banc derrière Marquinhos (27 ans) et Presnel Kimpembe (26 ans). Mais ils pourraient avoir leur mot à dire. Kehrer a même déjà beaucoup joué dans ce système dans sa carrière. Diallo a lui les qualités techniques et physiques pour s’en sortir sans problème. Ils pourraient au moins jouer. Il y a aussi Sergio Ramos (35 ans), qui devrait être disponible un jour et devrait avoir l’intelligence de jeu pour s’adapter.
Il y a en plus l’option Danilo Pereira (30 ans), qui a plutôt bien dépanné en défense dernièrement alors que son apport au milieu est trop limité dans le jeu parisien. Il est surtout récupérateur et ne crée quasiment rien offensivement. Il pourrait aider la défense, avec en plus une certaine présence aérienne qui manque par moments.
Au milieu, diverses options possibles.
En fonction des joueurs disponibles, de l’adversaire, du jeu voulu, Pochettino a, comme pour les autres schémas, de quoi faire au milieu. Ce peut être un milieu très travailleur avec Ander Herrera (32 ans) et Idrissa Gueye (32 ans), très créatif avec Marco Verratti (28 ans) et Georginio Wijnaldum (30 ans), un joueur à l’aise dans la relance le duel avec Leandro Paredes (27 ans) et la récupération avec du physique s’il opte pour Danilo. Sachant que des mélanges sont possibles pour un certain équilibre. Ce n’est pas moins convaincant que dans un autre schéma. Avec le choix entre un 3-5-2, un 3-4-3 ou un 3-4-2-1, il y a en plus d’autres possibilités. Comme de voir Wijnaldum en meneur de jeu, un rôle qu’il a notamment occupé avec les Pays-Bas. Sans oublier Rafinha (28 ans), qui a aussi cette polyvalence.
Une attaque bien armée.
Avec ce possible « renfort » du Néerlandais ou du Brésilien en meneur de jeu, le PSG a aussi les Neymar, Messi, Mbappé, Icardi et Di Maria. Il y a plusieurs façons de les disposer. Ce peut aussi permettre une certaine liberté dans le jeu. Laquelle peut être un calvaire pour l’équipe adverse si c’est bien utiliser. Par exemple, voir Neymar et Messi se « balader » sur le front de l’attaque pour combiner avec les autres joueurs et entre eux sans avoir où ils iront peut-être un cauchemar. Tout comme Di Maria et Mbappé pourraient lancer divers appels. Icardi pourrait ouvrir des espaces ou aller vers le but en profitant d’excellentes passes.
On pourrait notamment avoir Messi souvent en meneur de jeu, avec moins de grandes courses et accélérations à faire qu’en ailier droit. Un poste où il a brillé dans sa carrière, mais il n’a plus totalement les jambes pour le faire sur un match complet. Moins de courses, plus d’options pour combiner. Notamment en étant plus proche de ses homologues offensifs sans pourtant déséquilibrer l’équipe. Ce peut être tentant.
Un risque sur ce Classico ?
Maintenant, il y a de belles choses sur le papier mais pas encore de certitudes. Rappelons encore que d’autres schémas peuvent fonctionner s’il y a plus de rythme et de meilleurs positionnements que sur les derniers matchs. Là, sur ce match contre l’OM, il y aurait le risque d’utiliser un schéma que le PSG ne maîtrise pas forcément. Cela alors que les Marseillais aiment jouer avec beaucoup d’intensité dans le pressing pour aller vite vers l’avant. Les autres pourraient faire mal et il faudra probablement jouer vite. Ce ne sera pas le moment pour hésiter. C’est peut-être un risque de changer maintenant. Des certitudes pourraient permettre de mieux résister à la pression mise par l’adversaire.
Cependant, n’est-il pas aussi dangereux de ne rien changer alors que le jeu du PSG a été particulièrement pauvre dernièrement ? Il y a eu des victoires de très peu, sur des détails, l’arbitrage et quelques fulgurances. Le manque d’animation et de solidité défensive des dernières performances pourraient aussi ne pas pardonner. Le système à 3 défenseurs pourraient au moins limiter les contres subis et offrir des options pour faire mal à une équipe aux habitudes offensives en ayant les attaquants du PSG plus proches et prêts à combiner.
Reste à voir ce que le coach Mauricio Pochettino décidera, on espère que ce sera au moins bien préparé et convaincant sur le terrain.