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Mercato - Zaïre-Emery, du suspense pour son avenir ?
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Autour du PSG

Edito – Jusqu’où peut aller Warren Zaïre-Emery ?

Warren Zaïre-Emery impressionne. Son explosion au plus haut niveau est rapide, il a la confiance de son entraîneur qui veut le faire grandir. Il a des qualités incroyables, des points à travailler (comme tous les joueurs). Dans cet édito, on regardera aussi ce que font d’autres milieux de terrain cette saison et on essaiera de comprendre où se situe le jeune titi parisien dans la hiérarchie européenne depuis le début de la saison dernière, qui l’avait déjà vu intégrer sporadiquement le groupe de Christophe Galtier.

Points forts

Ses qualités

Si on devait faire un tour rapide de ses qualités entrevues dans le début de sa jeune carrière, on peut déjà dire qu’il est capable de marquer des buts, d’être au bon endroit au bon moment. Il est plutôt fort dans les phases de possession, il sait faire avancer le ballon par ses courses. Quand il se décide à tirer, il est très efficace (on verra dans les points à travailler qu’il ne tire pas assez).

Il est fort dans un jeu de passes courtes, et arrive à être à un bon niveau avec les passes dites « moyennes, 15-30 m. Dans les deux cas, passes courtes et moyennes, il a de bonnes statistiques, mais il privilégie au maximum les passes courtes et s’aventure moins dans les passes un peu plus complexes. Il est plutôt à l’aise dans le dernier tiers adverse, que ce soit par des passes intéressantes ou des percées balle au pied.

Il s’aventure un peu moins dans la surface, on y reviendra. Défensivement, il est à l’aise pour faire du pressing mais surtout en zone offensive. Il possède un bon sens de l’anticipation. Son arme principale reste lorsqu’il est en possession du ballon, qu’il essaye d’avancer et de perforer.

Où situer ses points forts en Europe, à son poste sur la dernière année ?

  • Avec 0,82 faute par match, il fait mieux que 89 % des joueurs à son poste.
  • Avec 0,12 carton jaune par match, il fait mieux que 84 % des milieux à son poste.
  • En possessions progressives (avancées du ballon de plus de 9 m vers le camp adverse) il fait mieux que 79 % des milieux. En chevauchées (avec ballon) dans le dernier tiers adverse, il fait mieux que 94 % des milieux à son poste. En chevauchées (avec ballon) dans la surface de réparation, il fait mieux que 88 % des milieux à son poste.
  • Avec 72,26 ballons par match, il fait mieux que 81 % des joueurs à son poste.
  • Avec 2,35 dribbles tentés par match et 1,17 dribble réussi par match, il fait mieux que 80 % et 77 % des milieux.
  • Avec 1,12 passe bloquée par match, il fait mieux que 71 % des milieux à son poste.
  • Dans les tacles (en zone offensive) il fait mieux que 79 % des milieux à son poste.
  • En passes courtes réussies % ( 5 – 15 m) il fait mieux que 91 % des milieux à son poste.
  • En passes moyennes réussies % (15 – 30 m) il fait mieux que 99 % des milieux à son poste.
  • En passes longues réussies % (+ de 30 m) il fait mieux que 95 % des milieux à son poste.
  • En % de tirs cadrés, il est à 36,4 % soit mieux que 76 % des milieux à son poste.
  • En buts par tirs, il est à 0,12 par match soit mieux que 92 % des milieux à son poste.
  • En buts par tirs cadrés, il est à 0,5 par match, soit mieux que 90 % des milieux à son poste.

Zaïre-Emery puise sa force dans sa capacité à faire des courses vers l’avant avec le ballon. Il est déjà très performant en Europe. Au niveau des passes, contre le « milieu moyen en Europe » il est déjà parmi les meilleurs. Il sait cadrer ses frappes, il sait tirer profit de ses tentatives. On verra plus tard que son défaut réside davantage dans le fait qu’il tente peu (ou pas assez). Dans les zones offensives, il défend bien, fait peu de fautes et dans ses dribbles, il est très cohérent avec le ballon en étant là aussi au-dessus du lot.

Points faibles

Ses « défauts »

Si on doit pointer « visuellement » ce qu’il reste à parcourir pour le joueur dans sa progression, on pourrait dire, qu’il ne prend pas assez de risques, qu’il remise beaucoup simplement. C’est peut-être aussi une consigne, mais on sait qu’avec son talent, il peut et doit faire mieux dans le futur, avec plus de prises de risques.

Il tente peu de ballons longs, alors qu’il possède un gros taux de réussite, on l’a vu dans les qualités. Si emmener le ballon vers l’avant est une force, le faire par la passe reste un petit point noir, qu’il doit améliorer. Encore une fois, il ne va pas au bout de ses qualités avec très peu de tirs tentés (notamment cette saison) alors qu’il possède un taux de conversion très intéressant.

Il n’est pas assez décisif pour l’équipe offensivement, de manière générale, alors qu’il montre des atouts qui pourraient lui permettre de le faire. Essaye-t-il de faire trop bien en minimisant les prises de risque ? Il use de passes courtes, ce qui est évidemment un trait de Luis Enrique, mais il a la capacité de faire des passes plus longues, des passes « Ligue des Champions » qui cassent les lignes, mais il ne s’y essaye pas assez.

Cela l’amène à avoir un ratio de passes clefs (qui conduisent à un tir de l’équipe) trop faible et qu’il peut améliorer. Très fort dans son jeu dans le dernier tiers adverse, il perd de son influence dans la surface de réparation, où il ne va pas assez. Il sait faire mieux, il faut donc qu’il puisse encore plus s’affirmer offensivement. Dans la diversité de ses passes, il minimise les risques.

Transversales, centres, passes en profondeur ne sont pas assez mise en avant dans son jeu, il doit être plus imprévisible pour franchir un cap. Là encore, les qualités, il les a. On peut noter aussi des légers moments où il peut perdre des ballons ou faire un mauvais contrôle, surement par manque de concentration ou d’intensité dans certains moments des matchs.

Où situer ses points faibles en Europe, à son poste sur la dernière année  (septembre 2022) ?

  • Avec 9,5 % de duels aériens gagnés, 99 % des milieux de son poste font mieux.
  • Avec 5,23 récupération de ballon par match, 83 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,47 centre par match, 67 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 1,21 perte de balle par match, 89 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 1,70 mauvais contrôle de balle par match, 79 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 1,70 tacle manqué par match, 89 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec seulement 0,12 action amenant un but, 79 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec seulement 2 actions amenant à un tir, 65 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,12 passe en profondeur par match, 60 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,18 transversale par match, 79 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,47 centre par match, 67 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 3,64 passes progressives, 79 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,65 passe clef, 76 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 1,47 passe longue tenté, 99 % des milieux de son poste font mieux
  • Avec 0,65 tir tenté par match, 77 % des milieux de son poste font mieux

VS 4 autres milieux parmi les meilleurs en Europe

Sur un panel de 4 joueurs (réputés en Europe), Odegaard, Rodri et Gavi et son équipier Vitinha, où se situe-t-il sur ce début de saison?

Ils ont tous les cinq joué 5 matchs en championnat. 

Temps de jeu 

  1. Zaïre-Emery/Odegaard – 440 minutes
  2. Rodri – 435
  3. Vitinha – 414
  4. Gavi – 349

Premier point positif, il ne se blesse pas, il enchaine et possède une grande confiance de son entraîneur.

Buts + Passes décisives

  1. Rodri – 3
  2. Odegaard – 2
  3. Zaïre-Emery et Gavi – 1
  4. Vitinha – 0

On parle de 5 matchs cette saison, peu pour tirer des conclusions, mais Zaïre-Emery peut faire mieux, c’est évident.

Possessions progressives

  1. Odegaard – 19
  2. Rodri – 14
  3. Vitinha – 10
  4. Gavi – 7
  5. Zaïre-Emery – 5

Alors que c’est un point positif contre les milieux en Europe de manière générale, on note que face à une plus lourde concurrence, il peut encore s’améliorer ou plutôt prendre plus de risques. On le sent parfois, un peu sur la retenue.

Passes progressives

  1. Rodri – 52
  2. Vitinha – 37
  3. Odegaard – 32
  4. Zaïre-Emery – 25
  5. Gavi – 9

Au niveau des passes, on constate aussi qu’il commence à s’adapter à ce que demande Luis Enrique. Il n’est pas largué par les meilleurs à son poste, même s’il peut et doit encore progresser.

Tirs

  1. Odegaard – 15
  2. Rodri – 14
  3. Vitinha – 10
  4. Gavi/Zaïre-Emery – 2

C’est surement la plus grosse « déception » de ce début de saison. Zaïre-Emery est adroit, précis et surtout il sait tout faire. Au niveau des tirs, on constate qu’il tente bien trop peu. Il a des situations en match, mais il ne franchit pas assez le pas de prendre sa chance. La confiance est importante et peut-être qu’il n’est pas encore prêt à faire plus. Il a le temps de progresser, mais au moins, c’est identifié.

% Passes courtes réussies

  1. Gavi – 97,5 %
  2. Rodri – 96,9 %
  3. Zaïre-Emery – 94,8 %
  4. Vitinha – 91,9 %
  5. Odegaard – 89,8 %

% Passes moyennes réussies

  1. Rodri – 95 %
  2. Zaïre-Emery – 94,6 %
  3. Vitinha – 91 %
  4. Gavi – 86,8 %
  5. Odegaard – 84 %

% Passes longues réussies

  1. Zaïre-Emery/Gavi – 100 %
  2. Rodri – 87 %
  3. Vitinha/Odegaard – 75 %

Un point fort de Zaïre-Emery c’est d’être très propre dans ce qu’il fait et le talent lui permet d’être efficace. Il ne fait pas tâche dans le milieu parisien, au contraire.

Actions amenant un tir

  1. Rodri – 31
  2. Odegaard – 25
  3. Vitinha – 19
  4. Zaïre-Emery – 9
  5. Gavi – 4

Actions amenant un but

  1. Rodri – 3
  2. Odegaard/Vitinha – 2
  3. Zaïre-Emery – 1
  4. Gavi – 0

Dans les zones offensives, on connait son potentiel, à lui d’appuyer plus pour faire un peu plus. Il a des buts et des passes décisives dans les pattes, il ne manque pas grand chose.

Gestes défensifs (tacles, balles contrées, Interceptions, dégagements)

  1. Gavi – 32
  2. Rodri/Zaïre-Emery – 27
  3. Vitinha – 18
  4. Odegaard – 15

C’est un vrai milieu polyvalent, il sait tout faire, il sait compenser et défensivement il gère les affaires courantes. On apprécie la largesse de sa palette, il équilibre ce PSG qui manquait de liant les saisons précédentes.

Ballons touchés

  1. Rodri – 621
  2. Zaïre-Emery – 406 
  3. Vitinha – 367
  4. Odegaard – 290
  5. Gavi – 231

Effet Luis Enrique ou pas, il ne se cache pas et touche le ballon comme il se doit. Il est au milieu, il sait faire avec et sans ballon. Son influence est là, à lui de lui donner encore plus de forces.

Récupération du ballon

  1. Rodri – 39
  2. Zaïre-Emery – 27
  3. Vitinha – 25
  4. Odegaard – 22
  5. Gavi – 11

Zaïre-Emery est un couteau suisse. Il récupère des ballons, mais sait aussi être pas loin de la surface quand il y a le feu pour l’adversaire. Ses qualités sont toutes identifiées, seul sa marge de progression n’est pas connue, mais à son âge, il y a peu de doutes sur le niveau qu’il peut atteindre, défensivement et offensivement.

Conclusion

Il cherche encore son meilleur rôle et surtout sa place, ce qui le conduit à avoir parfois des lacunes offensives, quand il doit trop défendre, ou des lacunes défensives quand il attaque trop. Il doit réussir à être plus constant dans son rôle général de milieu avec l’attente d’être une première rampe de lancement.

Mais il ne faut pas non plus oublier la base de ce constat, Zaïre-Emery est déjà exceptionnel, à seulement 17 ans. Son potentiel n’a pas l’air d’avoir de limites. On note juste des forces et des failles, parce que le niveau qu’il peut atteindre peut être exceptionnel. Dans sa progression, avoir conscience de ce qu’il doit améliorer ou ce qu’il fait bien est essentiel. Maintenant qu’il est un titulaire essentiel à Luis Enrique, il ne faut pas non plus passer notre temps à le protéger. Il faut être juste et avoir un regard objectif, la progression passe par la réalité et non par une quelconque envie de s’enflammer devant un gosse amoureux de son club de cœur.

Cela passe par appuyer sur les points forts et prendre plus de risques pour gommer ses petites faiblesses constatées. Il a tout dans les pieds et dans la tête pour réaliser une grande carrière, ce qu’il fait, aussi tôt dans sa carrière est déjà géant, à lui de mettre tout le monde d’accord en progressant encore. Pour expliquer aussi quelques lacunes, il faut revenir sur son ascension express. Il est devenu en deux mois un titulaire au PSG et le capitaine de L’Equipe de France Espoir. Il doit aussi digérer tout cela, mais malgré tout, son parcours reste de très grande qualité.

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