Cavani se livre à cœur ouvert, une incroyable leçon de vie

Edinson Cavani, légende du Paris Saint-Germain, meilleur buteur de l’histoire du club, a donné un entretien au média espagnol Revelo. Il est revenu sur le choc traumatique de la remontada en 2017 subie avec le PSG contre le FC Barcelone. Il délivre un message libérateur sur les problèmes psychologiques dans le football et met en garde contre les réseaux sociaux.

Cavani « J’ai réalisé que je n’étais pas un super-héros »

« La première fois que j’y suis allé en thérapie, c’était après le retour du Barça contre le PSG. Ça m’a beaucoup touché et il y a des choses qui te surchargent. En cinq minutes, tout ce que nous avions fait a changé. C’est un si gros coup, que vous ne pouvez pas contrôler et que, bien que ce ne soit que du football, ça touche d’autres parties de votre personne, avec des symptômes d’anxiété, des sueurs froides, j’ai eu le vertige en m’endormant et j’avais déjà peur de m’endormir… Je me suis demandé : est-ce que j’ai un problème dans la tête ? Je suis allé voir le médecin du PSG, que j’adore, et il m’a dit : « Ce qui t’arrive, arrive à beaucoup de gens dans différents domaines. » J’ai réalisé que je n’étais pas un super-héros.

Cavani « Ma théorie est que nous avons tous besoin de tout le monde, la vie est une roue »

Nous avons grandi dans une génération avec ces parents qui vous disent de ne pas pleurer, que vous ne pouvez pas vous détendre ou exprimer vos émotions. Comme vous ne pouvez pas montrer de faiblesse, vous êtes élevé avec une coquille qui vous fait penser que vous êtes plus fort que tout le monde. (…) Ma théorie est que nous avons tous besoin de tout le monde, la vie est une roue. C’est un mensonge de se battre pour être toujours le meilleur. Il y aura toujours quelqu’un au-dessus de vous, qui a ou en sait plus que vous, qui est plus beau que vous…

Cavani « La santé mentale est fondamentale et dans le football elle fait défaut »

Sur les réseaux sociaux, c’est comme si votre valeur était estimée en fonction de ce que vous semblez être ou selon ce que vous avez, dénonce l’Uruguayen. C’est pour ça qu’il en faut de plus en plus (de suivi). Et il n’y a pas de combat pour s’améliorer et grandir. Nous avons perdu beaucoup de temps pour des choses qui n’ont pas d’importance. Le football devient de plus en plus médiatique et influent dans la vie des autres. Mais la santé mentale est fondamentale et dans le football elle fait défaut. »

Quel message incroyable de Cavani. Il se livre comme jamais et comme très peu de footballeurs le font. Il est spécial l’Uruguayen. Un grand cœur, une énergie infinie, il a fait les beaux jours du PSG. Mais il a aussi pris une leçon de vie en mars 2017, son monde s’est écroulé et avec les certitudes qui l’entouraient. Le football n’est pas en dehors de la société. Les joueurs sont des humains comme les autres à qui on demande d’être forts, de tout gérer, de tout comprendre et de tout appréhender avec légèreté. Mais tout cela peut se produire dans des rêves, pas dans la vraie vie et le témoignage de Cavani l’atteste.

Il n’y a rien de plus beau qu’une émotion positive dans le sport, une victoire reste dans les mémoires, mais il y a l’envers du décor, ceux qui ne gagnent pas, les critiques et la vie personnelle. Ce n’est pas parce que les joueurs sont très bien payés, qu’ils sont forcément heureux ou capables de mieux gérer que les autres. Face aux émotions, face à la solitude, tous les humains sont égaux.

Il faut prendre tout cela en compte quand on pense aux sportifs. Ils ont la chance de faire un métier incroyable, mais ils subissent aussi toutes les critiques, la vie privée est largement menacée et en tant que personnage public, ils n’ont pas le droit de montrer des faiblesses. Il est temps que tout cela change.